Publicité
Budget 2021-22: un palier avant les vacances…
Par
Partager cet article
Budget 2021-22: un palier avant les vacances…
Les travaux parlementaires passent à une autre étape. Les députés se voient offrir un repos de deux semaines avant la présentation du Budget, prévue le 11 juin.
Cette séance consacrée au Budget 2021-2022 marquera le retour au Parlement de Paul Bérenger, de Rajesh Bhagwan et d’Arvin Boolell, qui avaient été suspendus par le speaker le 30 mars. «Je retourne au Parlement la tête haute, sans aucune frayeur», déclare Rajesh Bhagwan, le secrétaire général du Mouvement militant mauricien (MMM). Au Parti travailliste (PTr), ils se réjouissent du retour prochain d’Arvin Boolell dans l’Hémicycle. «Nous sommes ravis que notre chef de file soit de retour le 11 juin. Il a été privé de ses droits par le speaker, Sooroojdev Phokeer, et par le Premier ministre, Pravind Jugnauth. Cela nous fait également plaisir que Paul Bérenger et Rajesh Bhagwan soient de retour parmi nous», a commenté Patrick Assirvaden, le président des Rouges.
Plusieurs parlementaires d’expérience se doutaient déjà que la séance de mardi serait la dernière avant le Budget. Ils l’ont compris quand le Premier ministre, Pravind Jugnauth, a annoncé la fin de la suspension des trois élus de l’opposition. Le chef du gouvernement a précisé qu’ils allaient être présents lors de la séance d’après celle de mardi. «C’était clair qu’il ne voulait pas que les trois membres soient présents un mardi quand il y a des questions à l’agenda», a déclaré un élu de l’opposition.
Par ailleurs, la présentation du Budget 2021-2022 coïncide aussi avec le coup d’envoi de la Coupe d’Europe de football. D’aucuns affirment que la date choisie par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, est un moyen de détourner l’attention du public par rapport aux mesures impopulaires, si jamais le Budget en recèle. Toutefois, le match opposant la Turquie à l’Italie se déroulera tard dans la soirée à Rome. Il faut aussi rappeler que Pravind Jugnauth avait tenté la même stratégie en 2018 quand il avait fait son Grand oral le 14 juin, jour du coup d’envoi de la phase finale de la Coupe du Monde de football, qui s’ouvrait avec un match opposant l’Arabie saoudite à la Russie.
À vrai dire, la présentation du Budget marque généralement une autre étape dans le calendrier parlementaire. C’est la dernière ligne droite avant les vacances. Si l’on suit la tendance de Pravind Jugnauth, il ajourne d’habitude le Parlement pour les vacances au début du mois d’août.
Il y a toutefois fait exception en 2019 car c’était l’année des élections. Cette année-là, les parlementaires étaient en congé à partir du 16 août. Il y a eu également une exception en 2020, quand ils sont partis en vacances le 28 août alors qu’il y avait eu peu de séances en début d’année en raison du confinement. C’était différent en 2017, quand le Parlement avait été ajourné le 19 juillet pour reprendre le 24 octobre. L’opposition souhaite que l’expérience de 2017 ne se répète pas. «L’année dernière, tout comme cette année, nous avons eu peu de séances le mardi alors que c’est le jour des questions parlementaires. Je souhaite que les travaux parlementaires post-budgétaires durent jusqu’au mois d’août. Et cette année, nous avons perdu au moins deux mardis», déclare Aadil Ameer Meea, du MMM.
Cependant, avant d’entrer en vacances d’hiver, les députés devront débattre du contenu budgétaire pour ensuite analyser les dépenses gouvernementales. Si cet exercice tombe un mardi, il n’y aura pas de Private Notice Question ni de questions aux ministres. Par la suite, le Budget 2021-2022 sera voté. «Vu l’état de l’économie et la crise sociale que nous vivons en ce moment, nous analyserons minutieusement chaque mesure et dépense gouvernementale. Il faudra compter avec nous», déclare le député mauve.
Au PTr, les députés, ainsi que les membres de la commission économique et de celle du développement et infrastructures se réunissent la semaine prochaine. Anciens ministres et experts en économie passeront en revue la situation socio-économique du pays. Cet exercice a pour objectif de préparer les Rouges à mieux décortiquer le Budget, rappelle Patrick Assirvaden.
Nous avons essayé de recueillir les commentaires d’un cadre du Parti mauricien social-démocrate, sans succès. Par contre, nous avons pu joindre Naveena Ramyead, la Chief whip, qui avance que le calendrier pour les prochains mois n’a pas encore été finalisé. «Les députés sont en contact pour se préparer pour le jour-J.»
Le «walk-out» qui interpelle
<p>On aura tout vu et tout entendu au fil des séances parlementaires durant ces dernières années. Mais ils sont nombreux les téléspectateurs qui suivent en direct les travaux de l’Assemblée nationale, de même que des parlementaires, qui se demandent encore pour quelle raison le mot <em>«walkout»</em> a été utilisé par le speaker pour forcer deux parlementaires à quitter l’Hémicycle mardi après-midi. Normalement, pour expulser un parlementaire, le speaker prononce ces mots : <em>«I order you out!»</em> ou encore «<em>Please withdraw from the House!».</em></p>
<p>Les deux parlementaires qui ont dû quitter l’Hémicycle, en l’occurrence Patrck Assirvaden et Shakeel Mohamed, affirment qu’ils réfléchissent toujours sur ce qui s’est passé mardi dernier et aussi sur ce qu’a voulu dire le speaker.</p>
<p>Shakeel Mohamed rappelle que dans un premier temps, le speaker lui a demandé <em>«Do you want to walk-out?»</em> Il a répondu par la négative. <em>«Il est revenu à la charge et il a de nouveau lancé : «Do you want to walk-out?»</em> A ce moment-là, je lui ai répondu <em>«Don’t scream at me. Say it properly!» Et je crois qu’il m’a gentiment demandé de walk-out. J’ai préféré partir.» </em>Patrick Assirvaden a, lui, demandé pour quelle raison son collègue du parti a été prié de quitter l’Hémicycle et à son tour il a été prié de <em>«walk-out».</em> Pour Shakeel Mohamed, le speaker s’est sans doute trompé de terminologie. <em>«Au lieu de order me out, il a lancé ce fameux walk-out.»</em></p>
<p>Interrogé, un ancien speaker, qui a préféré garder l’anonymat par respect pour ce poste, soutient que le mot <em>«walk-out» </em>n’était nullement un ordre. <em>«Je n’ai jamais expulsé un parlementaire en utilisant ce mot. Je me demande ce qu’il aurait se passer si ces deux membres étaient restés à leur place ?» </em></p>
<p>Il rappelle que selon la section 48 des <em>Standing Orders</em> de l’Assemblée nationale, <em>«The Speaker shall order any member, whose conduct is grossly disorderly, to withdraw from the House. Or, ce que j’ai vu c’est qu’aucun membre de l’Assemblée n’a eu un comportement ‘grossly disorderly’ à ce moment précis.» </em></p>
<p>Nous avons essayé d’obtenir la version du speaker à ce sujet, mais il est resté injoignable.</p>
Publicité
Les plus récents