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Familles nombreuses: goût amer pour la fête des Mères
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Familles nombreuses: goût amer pour la fête des Mères
Une première pour les familles mauriciennes. Avec la zone rouge dans certains endroits du pays, les restrictions sanitaires et le virus qui rôde toujours vicieusement, la fête des Mères ne se fêtera surtout pas comme d’habitude cette année.
En effet, l’année dernière l’un des plus grands cadeaux aux mamans avait été le déconfinement et la possibilité de se rassembler pour le traditionnel repas chez les grandsparents. Cette année, ce n’est malheureusement pas d’actualité. Vendredi, au press briefing de la National Communication Committee, il a été annoncé que la deuxième phase de réouverture a été étendue jusqu’au 30 juin, vu le nombre de cas de contamination locale, ce qui veut dire que les rassemblements de plus de dix personnes sont toujours interdits. Comment feront donc les familles nombreuses pour fêter la fête des mamans ?
Avinash (prénom d’emprunt), 28 ans, explique que sa famille a décidé de ne pas changer ses plans originaux. «Ma grandmère a 82 ans, six enfants, 12 petits-enfants, dont moi, et trois arrière-petits-enfants. Elle ne va pas très bien depuis quelque temps et sa maladie l’affaiblit beaucoup. Tous les ans nous avons l’habitude de faire un déjeuner chez elle, tous ensemble. Alors, il est hors de question qu’on annule cette année car c’est peut-être la dernière fois qu’on pourra être tous ensemble avec elle.» Quid du Covid-19 ? N’ont-ils pas peur ? «À part les enfants, nous sommes tous vaccinés. Même si elle ne l’est pas, l’immunité collective joue un rôle. Alors pourquoi on ne peut pas se voir ? Apre nou pou pran prekaution et nou tou res près. Si Covid-19 inn aprann nou enn zafer se ki lavi kourt et bizin profit maximum moman ar ou fami», déclare-t-il.
Si Avinash a décidé de passer la fête avec sa famille, d’autres l’éviteront. Cédric (prénom d’emprunt), 30 ans, marié et père de deux fillettes, ne se rendra pas chez sa mère cette année, une décision prise en famille, selon lui. «Mon grand-père, âgé de 90 ans, a une santé fragile. Le moindre froid lui cause des problèmes respiratoires et il habite avec ma mère. Comme il est le seul grand-parent qu’il nous reste, nous fêtons d’habitude la fête des mères et des pères chez ma maman. Mes trois autres oncles et leurs enfants viennent tous mais cette année nous avons décidé de renvoyer la fête à une autre fois.» Cédric explique que cette décision a été grandement influencée par l’énorme traumatisme que sa famille a vécu. «Nous avons perdu un ami proche de la famille l’année dernière avec le Covid-19.»
Par ailleurs, certaines familles ne pourront malheureusement pas célébrer la fête des mères car le Covid-19 a joué aux troublefêtes, comme dans la famille de Sonia, 23 ans. Cette dernière, sa mère et sa grandmère habitent dans une zone rouge, ce qui fait que ses trois tantes, quatre oncles, leurs conjoints respectifs et ses 15 cousins ne pourront se déplacer chez elle pour le traditionnel dîner. «On s’y est préparés depuis plus d’une semaine déjà, on sentait qu’on n’allait pas pouvoir le faire cette année. Ma grand-mère a donc dit à ma famille qu’on le remettra pour plus tard, que c’est juste une date que l’on rate mais que la fête peut toujours se faire après.»
Une autre manière dont le Covid-19 perturbe certaines familles, c’est la fermeture des frontières. Sandrine, maman d’un petit garçon, n’aura pas deux membres de sa famille à sa table cette année, ce qui est une première pour eux. «Mon papa et ma soeur ne sont pas à Maurice. Donc nous allons faire un dîner mes frères et moi avec ma maman seulement.»
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