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Umyad Ebrahim, serial killer?: la police s'intéresse à d'autres disparitions

31 mai 2021, 16:08

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Umyad Ebrahim, serial killer?: la police s'intéresse à d'autres disparitions

Bibi Zahira Ramputh et Hema Coonjobeeharry aspiraient à changer de vie. Pour ce faire, chacune échangeait avec Umyad Ayryaz Ebrahim, un habitant de cité Atlee, sur Facebook. L’une et l’autre ont été assassinées par ce dernier, qui a avoué avoir enterré le corps des deux femmes. La police soupçonne cet homme admis en hôpital psychiatrique d’être un tueur en série.

De sérieux soupçons planent sur Umyad Ayryaz Ebrahim. En effet, la Major Crime Investigation Team (MCIT) du Central Criminal Investigation Department (CCID), soupçonne l’homme de 38 ans d’être un tueur en série. Ainsi, elle lance un appel à témoin à toute personne ayant une proche disparue ou ayant été en contact avec le trentenaire. La MCIT a d’ailleurs demandé à toutes les équipes de la Criminal Investigation Division (CID) de répertorier toutes les femmes de la quarantaine disparues. Jusqu’ici, Umyad Ebrahim a avoué avoir enterré les corps de deux femmes venues le voir sur son lieu de travail, un verger de letchis à Mare-d’Albert et qu’il avait rencontrées sur Facebook. Il leur a fait croire qu’il les emmènerait au Canada, là où vivent ses parents adoptifs et où il comptait également s’installer.

Vendredi et samedi, l’habitant de cité Atlee, Curepipe a conduit les hommes de la MCIT, menés par l’assistant-surintendant de police, Vikash Seebaruth et les inspecteurs Rishi Jugoo et Satish Ramjheetun dans le verger de letchis à Mare d’Albert pour leur indiquer l’endroit où il avait enterré les deux corps. Il a par la suite été ramené à l’hôpital psychiatrique de Brown Sequard, Beau-Bassin où il est admis depuis le jeudi 20 mai et où il suit un traitement pour dépression depuis 2017.

Bibi Zahira Ramputh, une habitante de Vallée-des-Prêtres et Hema Coonjobeeharry, une habitante de Bambous, toutes deux 40 ans, séparée ou divorcée, ont été dupées par l’homme qui leur a fait croire qu’il était le propriétaire de plusieurs plantations de fruits. Ce dernier détenait plusieurs comptes sur Facebook, sur l’un d’eux il s’appelait Umyad ou encore Abhishek.

Après avoir installé une relation de confiance avec ces femmes sur les réseaux sociaux, il parvenait à les convaincre de le rencontrer. Ces dernières ne se doutant que la nouvelle vie qu’elles espéraient était en réalité un rendez-vous avec la mort. D’ailleurs, le jour de l’exhumation d’Hema Coonjobeeharry, son sac qui était enterré au même endroit contenait son passeport, son extrait de nais- sance et sa carte d’identité.

Peu d’informations sont disponibles sur le passé de ce présumé tueur en série. La MCIT sait qu’il habitait cité Atlee, qu’il était orphelin, fils unique et qu’il y a dix ans, il aurait été arrêté pour une affaire de séquestration.

Bibi Zahira Ramputh, originaire de Vallée-Pitot, était mariée et mère d’un enfant. Avant sa mort, elle vivait depuis sept mois environ avec un homme dans la région de Vallée-Pitot. Après avoir connu Umyad Ebrahim, elle a délaissé le toit de son compagnon pour vivre une aventure, voire un rêve après plusieurs échecs amoureux. Elle aurait été tuée en début d’année, soit avant même ses 40 ans, le 15 avril.

Quant à Hema Coonjobeeharry, mère de trois enfants, elle a quitté le toit de ses parents à Bambous pour rencontrer Umyad Ebrahim, des rêves plein la tête, le jour de ses 40 ans. Elle ne s’est doutée à aucun moment qu’elle rencontrerait son présumé meurtrier. Le 10 mai, à 7 heures du matin, elle a confié à sa sœur qu’elle allait rencontrer «Abhi».

Connu comme «Abhi»

D’ailleurs dans le village de Mare-d’Albert des villageois le connaissent comme «Abhi». Samedi, au moment de déterrer le deuxième corps dans le verger, des habitants de la localité disaient :«Abhi ki finn fer sa.»

Cette affaire a éclaté lorsque le présumé suspect a dit dans son entourage à l’hôpital qu’il avait enterré sa femme. C’est alors que des proches de Zahira Ramputh ont contacté la MCIT, qui a demandé à la direction de l’hôpital l’autorisation d’emmener Umyad Ebrahim dans le verger à Mare-d’Albert. Accompagné de deux infirmiers, il a indiqué l’endroit où le corps de la femme avait été enterré. Cela, selon lui, après que la victime a ingurgité du poison trois jours plus tôt.

Samedi, ayant appris cette nouvelle boulever- sante, des proches d’Hema Coonjobeeharry ont également alerté la MCIT. Le patient psychiatrique n’a pas tardé à avouer sa culpabilité. Il a raconté qu’une dispute a éclaté avec l’habitante de Bambous qui ne voulait pas rentrer chez elle et qu’il a mis sa main sur sa bouche pour l’étouffer.

Umyad Ebrahim est placé sous surveillance policière à l’hôpital de Brown Sequard. Les enquêteurs attendent sa décharge pour porter une accusation provisoire d’assassinat contre lui devant le tribunal de Mahébourg