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Meurtre à Trou-d’eau-Douce: Les funérailles d’Alia retardées faute d’acte de naissance

3 juin 2021, 09:30

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Meurtre à Trou-d’eau-Douce: Les funérailles d’Alia retardées faute d’acte de naissance

Les funérailles de la petite Alia, 14 mois, n’ont pu avoir lieu ce mercredi 2 juin. La raison : elle n’a pas été déclarée à l’état-civil après sa naissance. La mère du bébé, Anaëlle Pierre, 21 ans, explique qu’elle ne l’a pas fait avant car le père est en prison pour meurtre. Elle a passé toute la journée d’hier à enchaîner les procédures, dont jurer un affidavit, afin de déclarer la petite pour obtenir un certificat de naissance. Elle s’est ensuite rendue à la morgue de l’hôpital Victoria, Candos, dans l’après-midi, pour pouvoir récupérer le corps et l’acte de décès.

Le suspect, concubin d’Anaëlle Pierre, Jean Damien KenyCader, 29 ans, a été traduit en cour de Flacq, hier matin. Il a été emmené dans la petite pièce qui leur servait de chambre à Montée-Bastille, Trou-d’eau-Douce, où il a montré, dans les moindres détails, comment il a étranglé la petite. Après s’être rendu compte qu’elle était faible, il a essayé le bouche-à-bouche avec elle, a-t-il indiqué. Le suspect a été reconduit en cellule, jusqu’à sa prochaine comparution.

Pour rappel, Alia Pierre a poussé son dernier soupir, mardi, après que sa mère l’a transporté à l’hôpi- tal Bruno Cheong, Flacq, aux petites heures. Elle était faible et respirait lentement. Les médecins ont essayé de la réanimer, en vain. Afin de connaître les causes exactes du décès, les médecins ont demandé une autopsie. Jean Damien KenyCader lui aurait alors demandé de ne pas accepter, car elle est trop petite. Mais la jeune femme, mère de trois enfants, de 9 ans, 6 ans et 14 mois, voulait en avoir le cœur net, car son enfant était en bonne santé. L’affaire a été référée à la police au plus vite.

Tôt, mardi matin, la Criminal Investigation Division (CID) de Bel-Air-Rivière-Sèche a embarqué le concubin. Ce dernier, connu des services de la police pour divers délits de vol, a fini par avouer le meurtre. «Sa ti pé agas mwa kan li pé ploré. Ar laraz, mo’nn tranglé li ziska ki li aret kriyé!» Tel est l’aveu de Jean Damien Keny Cader, surnommé Ti Licou par ses amis, aux limiers de la CID de Bel-Air, mardi matin.

Les pleurs de la petite l’avaient réveillé, et, selon lui, la mère dormait profondément. Les amis d’Anaëlle Pierre, qui lui avaient cédé une petite pièce dans leur maison, sont pourtant catégoriques, tout comme la jeune mère de 21 ans. «Nous n’avons pas entendu pleurer Alia», confient- ils. D’autres se demandent si ce ne sont pas les substances qu’avait prises le suspect, qui l’auraient fait halluciner, car en rentrant chez eux, ce soir-là, Jean Damien KenyCader, qui a une dépendance à la drogue, n’était pas dans son état normal.

«Mo ti baba toulétan dormi kot mwa. Li levé dan lanwit, li dir ‘mama’, lerla mo donn li bwar ek mwa. Mé li pa abitié ploré, parski kouma li levé mo donn li bwar. Séki li pé rakonté manti», pleure Anaëlle Pierre.