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Vol de pierres taillées : les ponts d’autrefois seront bientôt de l’histoire ancienne
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Vol de pierres taillées : les ponts d’autrefois seront bientôt de l’histoire ancienne
Le phénomène n’est pas nouveau. Les pierres taillées disparaissent un peu partout à travers l’île. D’ailleurs, lorsque le député Vikash Nuckcheddy a soulevé cette question au Parlement, Avinash Teeluck, ministre des Arts et du patrimoine culturel, lui a répondu à l’ajournement des travaux. «Nous sommes conscients de la situation et je peux vous assurer que nous suivons cela de près.» Toutefois, la situation est grave car si rien n’est fait, les pierres taillées disparaîtront à jamais.
Vikash Nuckcheddy a fait ressortir que ce phénomène de vols de pierres de taille se produit partout dans l’île. Cependant, son devoir de député l’oblige à porter une attention particulière à sa circonscription de Flacq–Bon-Accueil. Pourquoi s’intéresse-t-il aux pierres taillées ? À vrai dire, le député a un penchant pour l’architecture ancienne. Par ailleurs, ce dernier, qui a évolué dans le milieu de la construction, reconnaît facilement les travaux d’architecture d’autrefois. Pour lui, il est impossible de répliquer ces ouvrages de pierres taillées effectués par la main-d’œuvre engagée venue de l’Inde avec son savoir-faire dans ses bagages. «Si nous regardons de près ces anciens ponts, leur circonférence et leur périmètre sont aussi uniques que leur beauté. Malheureusement, il y a des malfrats qui pillent ces pierres de taille. Sauf que, celles-ci ne retrouveront jamais leur juste place et leur valeur ailleurs. Il faut dénoncer ces actes d’incivisme afin de protéger notre patrimoine.»
Les anciens ponts, ajoute-t-il, ont une valeur historique car ils sont faits de pierres d’origine volcanique. Par ailleurs, il souligne qu’il y a un travail extraordinaire derrière ces ouvrages.
Vikash Nuckcheddy explique que les anciens ponts ont des parapets dont la partie supérieure est connue comme la margelle et la partie latérale comme l’encoignure. Avec ces vols de pierres de taille, la margelle disparaît petit à petit.
C’est ce que nous avons pu constater en nous rendant dans la circonscription du député Nuckcheddy. À Saint-Julien, l’ancien pont, situé juste avant l’église du village, a connu un triste sort puisque toutes ses margelles ont disparu. Il n’en reste qu’une et c’est à se demander si elle restera en place longtemps.
À Argy, Flacq, l’ancienne gare a été dépouillée de toutes ses pierres. Ceux qui vivent tout près disent ignorer qui les a emportées.
À Bramsthan, le pont d’Épinay, qui est classé patrimoine national, n’a pas été épargné. Des pierres taillées ont commencé à disparaître là également.
Ce que dit la loi
Le vol de pierres taillées est pourtant punissable dans nos lois. Dans le Code pénal, il est dit que l’auteur d’un tel acte est passible d’une amende pouvant aller jusqu’à Rs 100 000 et d’une peine d’emprisonnement maximale de 20 ans. L’article 17 du National Heritage Fund Act stipule que toute altération ou dommage causé à un monument du patrimoine national, comme un vol de pierres taillées sur un site protégé, est passible d’une amende de Rs 100 000 et d’une peine d’emprisonnement ne dépassant pas deux ans.
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