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Ahmad et ses 75 vaches: l’amour est dans le pré

13 juin 2021, 17:30

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Ahmad et ses 75 vaches: l’amour est dans le pré

À 55 ans, Ahmad Monebahal est une figure incontournable à Triolet. Il est fier de gérer son exploitation de 75 vaches. Son métier est dur et sans relâche mais lui procure beaucoup de satisfaction. Rencontre.

À Triolet, loin des maisons se trouve l’étable d’Ahmad Monebahal, éleveur de bovins. On est loin de se douter que ce lieu abrite au moins 75 vaches laitières. Pourtant, une fois à l’intérieur, l’ambiance est stupéfiante. On entend les meuglements. Ça sent aussi la vache ! Cet homme occupé accepte toutefois de s’arrêter pour un petit brin de causette avec notre équipe. Peu bavard, il dévoile petit à petit son quotidien. «Si péna l’amour pou bann vache, ou pa pou kapav fer sa travay la.»

À vrai dire, Ahmad Monebahal a quitté la maison à l’aube pour aller chercher herbes et plantes qui vont nourrir ses vaches. Tout comme les humains, les vaches font trois repas par jour. Attention ! Ce n’est pas un travail facile car même si le quinquagénaire emploie six per- sonnes, il insiste qu’un propriétaire de vaches doit être présent sur le terrain pour assurer le bon déroulement de son exploitation. C’est ce qui lui permet de fournir des produits de qualité.

Il mise beaucoup sur le lait et c’est pour cette unique raison qu’il gère son exploitation de 75 vaches laitières. Il récolte 400L de lait par jour. Sa vente est assurée par ses clients et des hôtels. En effet, le lait est utilisé comme produit de base mais il est aussi converti en fromage. «Je n’ai pas peur du Covid-19. Certes, la pandémie est venue perturber mon métier. Toutefois, il ne faut pas se laisser faire. Covid-19 ou pas, les hôtels doivent acheter mon lait à cause d’un contrat. Pour tout vous raconter, il y avait une grande demande pour le lait frais pendant le confinement. J’ai même proposé à d’autres éleveurs d’acheter leur lait, mais en vain. C’est juste pour vous dire que si on veut, on peut.»

Une profession qui demande du temps

Ahmad Monebahal raconte qu’être éleveur de bovins n’est pas facile. Cependant, si l’éleveur travaille dur, il peut réaliser plein de choses dans la vie. «J’ai un fils mais je ne crois pas qu’il va prendre la relève. C’est triste car ce métier a beaucoup de perspectives si c’est fait correctement.»

Délaissé par le gouvernement

Bien qu’un peu timide, quand il le faut, Ahmad Monebahal ne mâche pas ses mots. Il n’hésite surtout pas à dénoncer la façon dont le ministère de l’Agro-industrie s’occupe des éleveurs de vaches. «Nous n’avons aucun subside et assistance du gouvernement comme dans le passé. Aujourd’hui, les éleveurs de vaches doivent tout faire à leurs propres frais. Souvent quand les vaches tombent malades, le vétérinaire du ministère nous demande d’acheter les médicaments car le ministère ne dispose pas de telles facilités.»