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Bel-Abbes Bouaissi: « Le geste de Deschamps est très fédérateur, la France en avait besoin
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Bel-Abbes Bouaissi: « Le geste de Deschamps est très fédérateur, la France en avait besoin
Après l’ex-international français Sidney Govou, place à un pro des médias dans le cadre de nos articles réalisés en collaboration avec ProdAlex Ltd. Bouaissi Bel-Abbès est au cœur du dispositif de BeInSport à l’Euro, avec une double casquette de producteur d’émission et d’envoyé spécial qui suivra l’équipe d’Italie. Embarquement immédiat dans les coulisses de son métier, chamboulé par la Covid-19, avec un regard aiguisé sur la compétition et ses acteurs. Dans cette interview l’ancien de Canal+ revient aussi sur ses interviews exclusives avec Alisson Becker et Riyad Mahrez…
Bel-Abbès Bouaissi, quel bilan tirez-vous de cette deuxième saison footballistique placée sous le signe du Covid-19 ?
Je trouve que le football ne s’en est pas mal sorti finalement, avec toutes les restrictions sanitaires et les problèmes financiers qui en découlaient, je trouve que les clubs s’en sont bien sortis. Quand on voit le spectacle en Europe, avec ces beaux champions, on a eu du beau spectacle, nous avons été gâtés. En termes de tension et de suspense aussi. Excepté l’absence du public, je n’ai pas l’impression que le football ait été plus impacté que les autres pendant cette deuxième année de Covid. On a aussi eu la chance de voir le public revenir dans certains pays.
Vous avez réalisé l’interview du gardien de but Alisson Becker, il y a deux ans, lorsqu’il avait reçu le trophée de meilleur joueur brésilien évoluant en Europe. Que retenez-vous de cette rencontre ?
La rencontre s’était super bien passée. Il a été très fluide. On a discuté de tout. Il a répondu aux questions sans langue de bois. Vous pouvez d’ailleurs revoir l’interview sur la chaîne You Tube de BeInSport ou sur le site de BeInSport. Quand je lui demande s’il est le meilleur gardien du monde, il me répond « oui », mais sans se la jouer. Avec un argumentaire.
Vous avez appris des choses sur le club de la Mersey ?
Liverpool, il faut savoir que c’est un grand club, mais qui reste familial dans sa façon d’aborder les choses.
Pour expliquer un peu aux fans des Reds, tu sens tout de suite que c’est un club ouvert dès que tu arrives. Les joueurs, le staff, tout le monde est avenant. C’est vraiment un club à part de ce côté-là. Ensuite on a eu une séance photos, Alisson était très heureux de recevoir son prix et de finir devant Neymar et compagnie, quand il a reçu le ‘Samba d’or’ récompensant le meilleur joueur brésilien évoluant en Europe. C’est aussi une interview qui a eu une répercussion incroyable, d’ailleurs on en parle encore aujourd’hui...
Vous avez récemment interviewé Riyad Mahrez, nouveau champion d’Angleterre. Comment qualifier son année qui s’est mal terminée, avec une défaite en finale de la Ligue des champions ?
Elle s’est mal terminée oui par rapport à la Ligue des champions mais les Cityzens sont quand même champions d’Angleterre. Et je pense qu’un titre de champion d’Angleterre en terme d’importance c’est plus que si le Bayern gagne la Bundesliga ou que Paris gagne le championnat de France. Je pense que ça ne s’est pas aussi mal terminé que ça et, individuellement, c’est quand même incroyable ce qu’a fait Mahrez. Limite d’être sur le banc de touche pendant quelque temps, puis il est revenu en grade. Guardiola a dit que c’était parce qu’il pouvait toujours compter sur Mahrez dans les grands matches. Dans un grand club comme City, quand il y a autant de compétitions importantes à jouer, le fait que tu sois un « key player » ça change tout. Ca fait de toi un joueur qui entre dans une autre dimension. Mahrez on l’a souvent accusé de manquer de régularité, mais là il a montré qu’il était régulier, qui plus est au plus haut niveau. Je ne vais pas regarder que les stats mais je pense qu’individuellement c’est sa meilleure saison.
L’Euro est derrière la porte. Quel sera le dispositif de BeInSport pour couvrir l’évènement ?
La grande chance pour les téléspectateurs français et dans le monde, c’est que BeInSport a décidé d’accompagner l’UEFA pendant toute l’Euro. C’est un évènement qu’on peut qualifier de post-Covid et auquel BeInSport veut participer. Pour montrer l’exemple et aussi pour donner de la force à tout le monde. Dans ce cas précis, BeInSport a décidé d’envoyer des journalistes malgré les restrictions sanitaires et les difficultés à se déplacer. C’est la seule chaîne en France qui va diffuser 100% des matchs. Pour avoir l’Euro de A à Z et ne pas manquer une seconde du matin jusqu’au soir, il faudra avoir BeInSport.
Où serez-vous basé pendant l’Euro ?
A titre personnel, je vais suivre l’Italie. Pas pour le match d’ouverture contre la Turquie (NDLR : qui a eu lieu hier soir) car je serais à Paris en tant que producteur comme c’est une grosse émission, mais je serais aux deux autres matchs de l’Italie du 16 et du 20 juin prochain en Italie. Ma mission consistera à être l’envoyé spécial de BeInSport, donc avoir des informations, rendre compte de ce qui se passe sur place dans les avant-matchs de l’Italie, interviewer à la fois les joueurs et les entraîneurs de chaque équipe après les matches. Nous serons aussi en direct dans nos émissions pendant toute l’Euro.
11 villes sur 11 pays ça complique quand même énormément les choses n’est-ce pas ?
A titre personnel, pour fêter l’Europe je trouve ça très bien, même si ça avait été pensé avant la pandémie. C’est une très bonne idée d’inclure et de concerner autant de monde. Maintenant en termes de logistique c’est très compliqué. Car il y a certains pays, comme la Russie par exemple, où il faut un visa pour y aller, et comme on ne connaît pas les affiches à l’avance et qu’il y a des contingents diplomatiques c’est dur de se déplacer… Après, nous les journalistes on va là où on nous dit et nous sommes toujours contents d’y aller.
Le retour de Karim Benzema chez les Bleus a fait un buzz incroyable. Que pensez-vous de ce coup de poker gagnant de Didier Deschamps ?
Son retour il l’a gagné sportivement. Il l’a imposé. Il n’a pas encore marqué, moi ça ne me dérange pas. Le penalty qu’il rate c’est lui qui se l’amène. Il touche le poteau aussi au 1er match. Il est très impliqué dans beaucoup d’actions. Il est bien en jambes malgré une saison hyper longue et difficile. Je retiens beaucoup de positif. Ensuite concernant Didier Deschamps il en sort grandi. A un moment où tout le monde pensait qu’il ne le rappellerait jamais, il le rappelle ! Il est champion du monde sans lui, il aurait pu faire sans lui, il n’aurait pas eu de problèmes. Didier Deschamps c’est un homme de défis. Il a agi en seigneur. C’était déjà un très grand entraîneur, là il rentre encore un peu plus dans la légende. A un moment où la France est fracturée politiquement, socialement et sociétalement, le geste de Deschamps - même s’il n’est absolument pas politique - veut dire beaucoup. Il est très fédérateur. La France en avait besoin.
La France arrivera-t-elle à assumer son statut et l’énorme pression qui va avec ?
Oui, clairement. Il n’y a aucun joueur cadre de l’équipe de France qui peut dire qu’il ne connaît pas la pression dans son club. Quand j’ai fait l’interview d’Ousmane Dembélé il m’a dit : « On a gagné la Coupe du monde avec une équipe assez jeune et à on va à l’Euro avec trois ans d’expérience en plus ». Ce n’est pas rien et avec les mêmes joueurs. Je ne les vois pas sombrer à cause de la pression, ça serait quand même assez incroyable que ça arrive.
Quels sont vos autres favoris de l’Euro ?
Favori : équipe de France. Ils ont clairement deux équipes. Ensuite, j’en vois deux derrière. L’Italie et la Belgique. La Belgique a vraiment des « top players » qui ont gagné en maturité depuis la dernière Coupe du monde. En 2018, ils avaient perdu conte l’équipe de France en demi-finale mais sur l’ensemble du match les Belges avaient été bien meilleurs. Lukaku a été incroyable avec l’Inter Milan, je ne l’attendais pas à ce niveau-là. De Bruyne est dans le top 3 des meilleurs joueurs du monde. Ils ont Hazard qui n’a pas fait une grande saison mais qui revient en forme. Je vois bien la Belgique venir mettre son grain de sel.
Pourquoi l’Italie ?
Les Italiens ne sont pas plus forts que d’habitude mais ils ont un milieu exceptionnel. Et ils ne sont jamais meilleurs que quand on ne les attend pas… En 1982 et en 2006 ils gagnent la Coupe du monde après un scandale…
Paru dans Lekip samedi
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