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Diagnostiqué d’une complication cardiaque à 12 ans: Christian Sénèque, au cœur de l’envie de vivre !

16 juin 2021, 15:16

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Diagnostiqué d’une complication cardiaque à 12 ans: Christian Sénèque, au cœur de l’envie de vivre !

L’image du footballeur danois Christian Eriksen qui s’effondre sur le terrain pendant l’Euro a fait le tour du monde. Son épouse en larmes, consolée par les joueurs, a ému le public. Le cœur du milieu de terrain danois s’est arrêté pendant un moment prouvant que même en étant sportif de haut niveau, nul n’est à l’abri d’une complication cardiaque.

Christian Sénèque, que beaucoup connaissent comme le capitaine du collège Saint-Joseph qui avait mené l’établissement curepipien au sacre des intercollèges d’athlétisme en 1993, a fait son coming-out sur son état de santé, deux jours avant le match des Danois. Ceux qui le croyait invincible sont tombés des nues en apprenant que ce sauteur en hauteur hors pair, avait été diagnostiqué d’une complication cardiaque dès l’âge de 12 ans. De cette faiblesse, il en a fait une force, un combat de tous les instants.

«Le médecin me diagnostique une maladie du coeur, ma valve mitrale s’était infectée et ne fonctionnait plus. C’était un ‘souffle au cœur’ qu’on entendait bien au stéthoscope. Premier verdict: plus de sports, car je me fatiguerais beaucoup plus que quelqu’un de normal. J’en ai pleuré, moi qui aimais tant le sport, tant et si bien que le toubib a rectifié sa recommandation. Essaie donc de faire ton sport mais conditionne toi que ce sera dur, et surtout plus fatiguant. Ma vie reprenait du sens», explique-t-il sur «Facebook».

Ce môme qui adore le sport va mener une lutte contre lui-même pour s’adonner à sa passion est une leçon de vie pour tous ces jeunes qui restent scotchés à leur portable, matin, midi et soir. Le plus surprenant, c’est qu’il n’y avait que quelques profs qui étaient au courant de sa situation. «Je ne voulais pas de faveurs, pas de privilèges quand il fallait faire la sélection. Les plus intimes et proches, eux savaient, mais je ne leur laissais de choix que de me considérer normalement. Faible..? Moi..? Je m’empressais de bosser beaucoup plus pour prouver ma détermination. J’y ai puisé de certains regards, ma rage de vaincre», se souvient-il.

À la force de son mental, il mène donc un combat intérieur. «Mes modèles de toujours étaient tous des: Carl Lewis, Michael Jordan, Zico, Dalley Thomson, Bruce-Lee, et surtout Rocky Balboa. Des athlètes références, mes références», fait-il ressortir. Ainsi, il devient autodidacte et méthodique dans ses entraînements. Son approche est différente car au lieu de la quantité, il privilégie la qualité. «J’ai essayé de gérer la fatigue. J’ai plus travaillé la technique par exemple», précise le sauteur en hauteur qui avait aussi pour dada, les haies et la perche.

Au Jeux Intercollèges – les derniers de l’histoire sous l’ancienne formule – le junior Christian Sénèque se classe à la première place au 110m haies (15secondes07), à la troisième place au saut à la perche et surtout premier au saut en hauteur avec un nouveau record des Jeux à 2m02. C’était la cerise sur le gâteau de l’écrasante victoire – la seule d’ailleurs – du Saint-Joseph sur le collège Saint-Esprit. À ce sujet, le capitaine de cette équipe raconte une anecdote étonnante : «Je n’avais jamais été désigné capitaine durant mes années au collège, depuis la primaire. Et la seule fois où je l’ai été, on a remporté les Jeux». Capitaine un jour, capitaine toujours.

Déjouer les stats me concernant

L’actuel «Section Manager» chez «ENL Agri Ltd» avoue que: «Je ne le compris que beaucoup plus tard que cette maladie qui, au lieu de faire ma faiblesse, était en fait mon atout. J’en ai fait ma force, ma combativité, mon acharnement au lieu de subir les pronostics de la science. Chaque rendez-vous médical confirmait mon handicap à l’aide d’électro graphes, de radiographies, d’écographies.»

Dans «Cimes», le magazine du collège de l’époque, Christian Sénèque était considéré comme un modèle pour tous les jeunes. Personne ne se doutait du mal qui l’habitait.

Il explique également que: «En fait, depuis l’année dernière, j’ai réalisé que ce mal envoyé par le ciel était avant tout un ‘blessing in disguise’. La première leçon que j’en ai tirée, était que les obstacles ne sont pas toujours ce que l’on perçoit. Le doc m’avait clairement dit, que certains souffrant de la même maladie vivaient jusqu’à 60 ans, sans interventions. J’ai développé dès lors une conviction que je mourrais ‘jeune’... Faillait donc tirer avantage de chaque jour, avec en point de mire ce désir de faire déjouer les statistiques qui me concernait. Ma solution d’alors était de taire ma situation aux communs de mes amis.»

Et puis, en 2020, à l’âge de 46 ans, la science le rattrape et, selon ses dires, remporte sur lui, le bras de fer commencé il y a 30 ans. «Le remplacement de votre valve est urgente, sinon ‘Your heart will fail’, me balance-t-on. J’ai donc subi une intervention à cœur ouvert pendant le premier confinement car il fallait changer de valve. Mais un mois après, il y a des complications car l’accumulation d’un liquide autour du cœur le compressait, l’empêchant de battre et de faire circuler le sang», raconte-t-il.

On ne casse pas un «Incassable»! Entouré de ses proches et de sa tendre moitié, Valérie Mongelard-Sénèque, il parvient à surmonter cet obstacle là, également. Entre parenthèses, pour l’anecdote, c’est son épouse qui a attiré son attention sur l’arrêt cardiaque de Christian Eriksen (NdlR: qui va mieux, voir en hors texte), samedi dernier…

«Je m’en suis bien tiré, et c’est la raison de mon partage. Ce fut encore, un ‘blessing in disguise’. Le mauvais moment étant passé, il reste une cicatrice qui me rappelle chaque jour, que la vie est courte, le temps précieux, la santé fragile, mais le cœur puissant à condition d’en prendre soin. J’affirme le dicton, ‘Ce qui ne tue pas, peut nous rendre plus fort. Je suis très reconnaissant à tous ceux qui m’ont soutenu dans mes moments de doute. Chaque nouveau jour étant une nouvelle chance que nous offre la vie», confie-t-il.

À travers son partage, Christian Sénèque espère réveiller les consciences. «Si je peux inspirer les gens pour ne pas se laisser aller et se prendre en main, ce serait une victoire. Par exemple on peut prendre la décision de casser le bide. Il ne suffit que de mettre un peu de bonne volonté et établir un plan. C’est plus facile qu’on peut le croire. Le fitness ce n’est pas pour le look, et pas besoin du meilleur matériel. Avec la pandémie du Covid qui rode, la pratique sportive devient encore plus importante de nos jours car il est connu que ça renforce le système immunitaire. Ajoutons à cela une alimentation saine, et nous aurons ce bouclier qui aidera certainement à combattre le virus en cas de contamination. J’ose même croire que ce serait une amplification des bienfaits de la vaccination», lance-t-il comme message.

«C’est quand on a perdu la santé qu’on réalise qu’elle est importante», résume-t-il. Le cœur a ses raisons…

De son lit d’hôpital - Christian Eriksen : «je vais bien»

Christian Eriksen a publié une première photo de lui sur son lit d’hopital hier sur «Instagram».

Victime d’une attaque cardiaque durant le match Danemark-Finlande samedi, Christian Eriksen a dit hier «aller bien malgré les circonstances». «Je vais bien, malgré les circonstances» : Christian Eriksen a donné de ses nouvelles hier dans un message publié sur «Instagram». «Je dois encore faire des examens à l’hôpital mais je me sens bien», a également écrit le milieu danois, victime d’une attaque cardiaque pendant le match de l’Euro 2021 contre la Finlande samedi.

Il a envoyé une photo de lui souriant, visage fatigué, pouce en l’air, sur son lit d’hôpital. «Un grand merci à tous pour votre gentillesse et vos messages d’encouragement venus de partout dans le monde. Cela signifie beaucoup pour ma famille et moi», peut-on également lire. Christian Eriksen a également eu un petit mot pour les joueurs danois, qui vont affronter jeudi, le 17 juin, la Belgique puis la Russie quatre jours plus tard : «Maintenant, je vais encourager mes coéquipiers pour les prochains matches du Danemark. Jouez pour tous les Danois.»