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Décès de 12 patients dialysés: beaucoup de questions, peu de réponses

19 juin 2021, 16:00

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Décès de 12 patients dialysés: beaucoup de questions, peu de réponses

La Renal Disease Patients Association se pose beaucoup de questions, surtout quant au manque de médecins dans les centres de dialyse. La mort d’une douzième patiente dialysée, testée positive au Covid-19, n’a fait qu’accentuer ces interrogations.

Certains patients dialysés se plaignent du manque de praticiens à leur chevet lors de leurs différentes sessions de dialyse. Prenons un cas à l’hôpital de Souillac. Une des patientes confie qu’après 20 heures, il n’y a aucun médecin à l’hôpital. «On ne parle pas uniquement de spécialistes mais aussi de médecins généralistes. Après 20 heures, il n’y a plus personne pour prendre soin de nous. Et à la fin des sessions, certains patients se sentent mal. Il y en a qui ont la nausée, d’autres sont épuisés ou encore quelques-uns qui, comme moi, éprouvent du mal à respirer. Il y a aussi ceux qui présentent d’autres complications. Et je ne vous parle même pas des ambulances. À ces heures, il n’y en a pas une seule en stand-by.»

Au niveau de l’hôpital Victoria à Candos, le manque de personnel est aussi décrié. «Quand nous faisons nos sessions de dialyse, il n’y a pas de médecin, surtout en soirée. Celui qui est censé être avec nous, est dans la salle des urgences. Et en cas de problème, le temps qu’il prendra pour venir voir ce qui ne va pas du côté des dialysés fait craindre le pire. Pourquoi ne pas laisser un médecin à notre chevet ?»

Ce manque de personnel inquiète l’association rénale. Sans compter que huit patients dialysés, qui ont été en contact avec la patiente décédée lundi, ont été transférés dans un centre de quarantaine. Et selon Bose Soonarane, ces patients sont accompagnés de deux nursing officers, qui les suivaient au centre de dialyse de Riche-Mare. «Ce qui fait que le centre se trouve amputé de deux nursing officiers qui sont censés accompagner ces huit patients pendant toute la durée de leur quarantaine.» Ce même manque de personnel soignant est décrié à l’hôpital SSRN. «Huit nursing officiers ont été transférés et leur absence se fait sentir.»

Le secrétaire de l’association est également revenu sur le décès de la patiente dialysée en début de semaine. «Cette patiente a dû être contaminée dans la salle 2.2 de l’hôpital Bruno Cheong à Flacq. Transférée à l’hôpital ENT, elle y est décédée. Mais je me pose des questions au sujet des soins qu’elle a reçus dans ce centre.» En effet, selon les renseignements obtenus, la fistule placée sur la patiente dialysée aurait posé problème. «Est-ce que les soignants ont rencontré des soucis pour la brancher à l’appareil de dialyse ? Et comme la fistule ne pouvait servir, on a eu à poser un cathéter sur elle. Le cathéter nécessite une hygiène sans faille. Car en cas d’infection, la personne peut développer une septicémie. Et selon le communiqué de presse émis le jour de son décès, il est indiqué qu’elle ne serait pas morte de Covid-19, bien qu’y étant positive, mais d’une autre pathologie. Donc, on se demande de quoi elle est morte ?» Ces questions ont également été soulevées auprès du ministère de la Santé. Nous sommes toujours dans l’attente de réponses.

Bose Soonarane est également revenu sur les mesures budgétaires annoncées la semaine dernière par le ministre des Finances lors de son grand oral. Le Budget 2021/2022 fait provision pour 80 appareils d’hémodialyse pour l’hôpital de Souillac et dans les cinq hôpitaux régionaux. «Je pense qu’il faudra aussi faire provision pour un nouveau centre pour accommoder ces machines. Car il ne faut pas oublier que le nombre de patients augmente de jour en jour. Et il n’y a pas suffisamment d’espace pour installer ces machines. Parfois, il y a une quatrième session de dialyse de programmée et les patients finissent tard. Cela a un impact négatif sur leur santé.» Il est en faveur de l’annonce faite à propos de l’aménagement d’un centre dans l’Est. «J’approuve l’idée d’ouvrir un centre dans la région de Bel-Air pour soulager les patients qui habitent dans la région de Flacq et de Montagne-Blanche.» En tout cas, il souhaite que cette annonce se matérialise.