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Enquête judiciaire sur la mort de Kistnen: qui est Ravi «le poussari» ?
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Enquête judiciaire sur la mort de Kistnen: qui est Ravi «le poussari» ?
Ce nom – Ravi – a été cité à plusieurs reprises, lors de l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen au tribunal de Moka. Il y en aurait deux… Celui qu’on vous présente ici ? Ravichand Leelah, aussi connu comme Subash.
L’ancien ministre du Commerce lui a passé plusieurs coups de fil le 16 octobre 2020, date à laquelle l’ancien agent a disparu, avant que son corps partiellement calciné ne soit retrouvé dans un champ de cannes à Telfair, Moka, deux jours plus tard, soit le 18… Mais who is Ravi ?
Il a été pressé de questions par le représentant du Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Azaam Neerooa. Ravichand Leelah, qui s’est présenté à la barre le lundi 14 juin dans l’après-midi, a soutenu qu’il était planteur et dans le business de location de voitures. Il s’occupe également d’un lieu de culte dans la région de Palma, Quatre-Bornes, où il officie comme prêtre.
Pour lui, l’ex-ministre du Commerce, Yogida Sawmynaden, est un «petit frère» qu’il a côtoyé durant 16 années au moins, après qu’il l’a rencontré quand le député orange était lui-même entrepreneur, comme lui avant.
Leelah ajoute qu’il ne travaille plus, ayant des problèmes de santé et passe la plupart de son temps à prier. D’ailleurs, les jours précédant la découverte du corps de Soopramanien Kistnen, il était chez lui… en prières.
Passé tumultueux
Or, le passé du «poussari» comme l’appellent ceux qui le connaissent, est pour le moins tumultueux. S’il a déjà été inquiété par les forces de l’ordre pour «assaulting police» sur la plage de Flic-en-Flac, son nom a été cité dans une affaire encore plus grave. En 2001, il avait été lié au meurtre de la mère du Parliamentary Private Secretary (PPS) Prakash Ramchurrun, comme révélé en cour.
La victime avait disparu avant d’être retrouvée six jours plus tard dans un champ de cannes, à Morcellement St- André. Et, 20 ans plus tard, l’enquête est toujours en cours, il n’a pas été disculpé mais personne n’a été inquiété jusqu’ici dans cette affaire. Selon Ravichand Leelah, quand la femme avait disparu, il avait simplement participé aux recherches, sans plus.
Autre fait marquant : le sang retrouvé dans sa voiture, daterait, selon des sources policières, de cette époque, même si la date exacte demeure inconnue jusqu’ici. Si dans un premier temps l’avocat de Koomadha Sawmynaden (NdlR, le frère de Yogida Sawmynaden), Me Roshi Bhadain, avait affirmé qu’il s’agissait de sang de poulet, le «poussari» a lui précisé que le sang était celui d’un cerf. Dès lors, les questions fusent. Comment ? Pourquoi ? N’est-il pas végétarien ? Nous n’en saurons pas plus…
Sawmynaden l’a appelé plusieurs fois le 16 octobre
De plus, il faut savoir que pendant toute son audition, Yogida Sawmynaden a fermement nié : «Je ne connais aucun Ravi», a-t-il martelé à chaque fois que la question lui a été posée. Mais lundi, il finira par admettre qu’il connaît le prêtre-planteur-entrepreneur mais sous le nom de Subash uniquement... Il faut aussi savoir que l’ex-ministre du Commerce l’a appelé à plusieurs reprises le 16 octobre dernier, le jour même de la disparition de Kistnen.
«Pourquoi avez-vous appelé Ravichand Leelah», demande alors Me Bhadain à Yogida Sawmynaden. Cela avant la réunion du Conseil des ministres, après le conseil et même pendant la nuit. «J’ai l’habitude de l’appeler et je savais qu’il n’allait pas bien», a soutenu l’ex-ministre du Commerce. Le 17 octobre, il aurait de nouveau appelé Ravichand Leelah, à 7 heures du matin. Pourquoi ? «Je pense que j’ai le droit d’appeler qui je veux quand je veux...» a alors fini par dire Yogida Sawmynaden.
Une des plus grandes maisons de Palma
Direction Palma, Quatre-Bornes, où nous nous sommes rendus au courant de la semaine. Dans la rue où habite Ravichand Leelah, les langues se délient. Le personnage intrigue. «Nou konn li par toulédé nonnou… Ravi et Subash. Mé tou dimounn konn li sa…» diront ceux interrogés.
Il possède d’ailleurs une des plus grandes maisons de cette rue. «Al net o fon, pli gran lakaz la pou li mem sa!» À proximité de sa maison, de deux étages, le fameux lieu de culte. Y a-t-il des gens qui y viennent régulièrement ? A-t-on déjà vu le ministre Sawmynaden venir y prier ?
Toujours selon les témoignages recueillis sur place, non. «Il est le seul que l’on voit sur les lieux. Il y est tous les jours.» D’ailleurs, à notre arrivée, les lampes étaient toutes allumées et des fleurs fraîchement cueillies avaient été déposées devant les idoles.
Selon des témoins, les allées et venues de Ravichand Leelah laissent perplexe… «Na pa ena ler kot li sorti aswar, ou trouvé li pé fer alé-vini. Nou tou koné sa.Pa koné sipa traiter, dokter san soulié…» Des «rites» seraient pratiqués en ce lieu où il officie. «Kapav akoz ena vinn get li pou fer la prier», dit-on.
Selon des sources, ce serait son fils qui s’occuperait du business familial, depuis peu. «Nou trouv li roul enn ti kamion.» Toutefois, selon le voisinage, la famille Leelah a toujours fait preuve de «discrétion». «Personn mem pa frekant zot dan landrwa. Zot pa kozé mem ek personn…»
Avis de son avocat
Nous avons tenté d’avoir la version de Ravichand Leelah. Sa réponse : «Je vais rechercher l’avis de mon avocat et voir s’il est d’accord pour que je parle à la presse. Et je reviendrai vers vous.» À l’heure où nous mettions sous presse, samedi soir, nous attendions toujours. Toutefois, il a soutenu qu’il n’est nullement impliqué dans cette affaire. «Mo pa konn li (NdlR, Soopramanien Kistnen) mwa, sa dimounnla zamé mem mo finn trouv li», dira-t-il tout simplement.
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