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De l'île de la Réunion à l'hôpital Brown Sequard: le S. O. S de Brice Allenbrand bloqué à Maurice, agressé et dépouillé
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De l'île de la Réunion à l'hôpital Brown Sequard: le S. O. S de Brice Allenbrand bloqué à Maurice, agressé et dépouillé
Après avoir vu de toutes les couleurs et après avoir tout essayé, il s'en remet au Premier Ministre.
Pour Brice Roland Allenbrand, marié à une Mauricienne à l'île de la Réunion en 2009, tout semble s'écrouler.
Alors qu'il attendait comme des centaines de Rodriguais bloqués à Maurice depuis mars, d'être rapatrié à Rodrigues, où il a terminé la construction d'une maison à Pointe-Coton, en février, voilà qu'il a été agressé à Cascavelle dans la nuit du 12 juin.
Brice Roland Allenbrand raconte son calvaire dans une des lettres déposées par un groupe de Rodriguais en attente de rapatriement au bureau du Premier ministre ce mardi 22 juin (Voir plus loin). Il devait rentrer à Rodrigues le 17 mars mais le confinement a bouleversé ses plans. Dans sa lettre, on peut lire que la compagnie d'aviation mauricienne l'a informé que son vol retour a été dans un premier temps décalé au 28 mars. Sauf qu'avec la propagation du virus à Maurice, son vol a été encore une fois reporté. Mais, aucune autre date précise ne lui a été communiquée.
En attendant, Brice Roland Allenbrand vit seul loin de son épouse restée à l'île de la Réunion alors que le couple envisageait d'aller s'installer à Rodrigues. Comme un malheur ne vient jamais seul, en sus de son désespoir d'être toujours bloqué à Maurice, Brice Allenbrand a été agressé dans la soirée du 12 juin dans une rue à Cascavelle où il a été dépouillé de ses vêtements, chaussures, sac et alliance. Il a été si violemment amoché que c'est inconscient, qu'il a été transporté à l'hôpital Victoria à Candos.
Il raconte dans sa lettre souffrir d'amnésie, de commotion cérébrale, de plusieurs ecchymoses, de stress post-traumatique et de dépression après cette agression.
Actuellement, il est admis à l'hôpital psychiatrique à Beau-Bassin pour son traitement.
À bout, Brice Roland Allenbrand espère que le Premier Ministre entendra son appel. Le sac qu'il a perdu contenait sa pièce d'identité, son passeport et d'autres documents importants.
"Je n'ai plus les moyens de retourner à Rodrigues, ni de quitter l'hôpital. L'établissement exige que ce soit un membre de la famille qui signe la décharge. Or, je n'ai aucun proche à Maurice. Monsieur le Premier Ministre, je sollicite humblement votre intervention pour qu'un rapatriement des résidents rodriguais soit effectué dans les plus brefs délais et de prendre en considération la situation particulière dans mes futures démarches de demande de duplicata des pièces d'identité", peut-on lire dans sa correspondance à Pravind Jugnauth.
S. O. S rapatriement : des Rodriguais frappent à la porte du bureau du PM
Au départ, ils étaient 443 Rodriguais bloqués à Maurice depuis mars en raison du second confinement. Même s'ils se chiffrent désormais à 80, leur objectif est resté le même. Rentrer dans leur île auprès de leur famille respective qu'ils n'ont pas vue depuis plus de trois mois.
C'est sans compter après divers manifestations, rencontres et cris de détresse que 363 de nos compatriotes ont pu regagner Rodrigues.
Ce mardi 22 juin, un groupe toujours coincé sur l'île principale de la République, est allée frapper à la porte du bureau du Premier ministre (PM) au bâtiment du Trésor à Port-Louis.
Parmi, Abraham Félicité, 64 ans, qui espère rentrer dans son pays pour voir son frère qui a dû se faire amputer d'une jambe suite à une intervention chirurgicale.
C'est en larmes qu'Abraham Félicité explique qu'il ne sait plus à quel saint se vouer. "Mo anvi trouv mo ser avan mo ferm mo lizié. Retrouv mo péi. Mo mem monn fek opéré".
Pour sa part, Joyce Jhabeemissur, mère de famille, explique que la situation devient de plus en plus compliquée.
"Enn ban madam ki pe loué lakaz pé sibir ban propozision indéssan ek ban propriéter", confie-t-elle.
Pour Joyce Jhabeemissur, la situation est plus compliquée car n'étant pas propriétaire d'une maison à Maurice, elle dépend depuis des mois de l'hospitalité des membres de sa famille.
Après s'être donné rendez-vous en face du Parlement, c'est ensemble que les Rodriguais ont déposé leur lettre au Prime Minister's Office.
Abraham Félicité espère vivement que cette démarche ne sera pas vaine.
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