Il l’avait confié à ses proches. Oui, il avait l’intention d’arrêter de se droguer car il était conscient qu’il risquait de sombrer. Mais cette substance illicite a pris le dessus. C’est ainsi que vendredi dernier, après sa journée de travail, Jonathan Mikael Parson est parti en virée avec ses amis. Ils ont acheté de la drogue qu’ils ont par la suite consommée. Sur le chemin du retour, Jonathan Mikael Parson a fait un malaise et a perdu connaissance. 

Pour éviter d’être inquiétés par la police, ses amis l’ont abandonné sur le trottoir à Highlands Rose où il a rendu l’âme. Son corps a été découvert, le lendemain, samedi dernier, par des habitants de la localité. Ceux qui l’ont côtoyé disent de lui qu’il était «quelqu’un de bien, qui avait le coeur sur la main et qui était toujours prêt à aider son prochain». 

Une semaine après la découverte de son corps, les proches de Mika, comme il était surnommé reviennent sur les derniers moments du jeune homme, qui allait fêter ses 23 ans le dimanche le 27 juin. Il avait prévu de porter, ce jour-là, des vêtements blancs, sans réaliser que ce serait la couleur qu’il revêtirait le jour de ses funérailles. «La drogue le ruinait. Nou ti koz ar li, nou ti dir li ki li bizin sanzé, li mem ti dakor ki ladrog ti pe fini so lavi, ek ki li tro zen pou sa, li ena enn lavenir pou fer. Li ti enn bon travayer. Li ti promet nou pou sanzé. Zordi, li kit nou koumsa. Sa garson-la in konn boukou dan so lavi. Zordi so bann swadizan kamarad inn les li pou mor lor simé. Mo lans enn apel a bann zenn, ekout zot paran. Pa tou kamarad ki kamarad. Ena pou met ou dan trou, mé ou paran pou debout pou ou. Zamé enn paran pou kontan kan son zanfan pe tonbé, okontrer, affirme un proche du jeune homme. Les parents de Jonathan Mikael Parson ont eu un choc lorsque la police les a appelés, samedi matin, pour leur demander de venir au poste de police. Ils savaient que quelque chose n’allait pas parce que Mika n’était pas rentré la veille. Mais ils étaient loin de se douter qu’il n’était plus de ce monde. Ses proches apprennent que son corps a été retrouvé à Highlands Rose, à plusieurs mètres de sa maison, à Petit-Camp. Personne ne comprend comment il a pu se retrouver là car il était censé faire des heures supplémentaires et il devait être déposé à la maison par le transport de la compagnie. 

Son autopsie a été pratiquée et son décès est attribué à un oedème cérébral et pulmonaire, causé par overdose. Deux jours après ses funérailles, trois de ses «amis» sont arrêtés. Il s’agit de Muhammad Ramiz-Al-Zayd Dookhan, 33 ans, un ouvrier travaillant l’aluminium, Mohammad Shammem Jhungeer, un coiffeur de 19 ans et Chetanandsing Jankee, un aide chauffeur de 21 ans, tous des habitants de Camp-Fouquereaux, Phoenix. Les trois sont passés aux aveux et ont expliqué qu’après le travail, ils sont partis à Port-Louis pour acheter de la drogue qu’ils ont consommée et qu’en route Jonathan Mikael Parson a perdu connaissance. 

Le lendemain, Syredhan Joshua Gopal, 29 ans, et Zehman Jeelabdeen, un maçon de 38 ans, deux autres «amis» de Jonathan Mikael Parson, sont arrêtés par les hommes du Detective Inspector Ramburn de la Criminal Investigation Division de Phoenix. Leur version des faits correspond à celle des trois autres suspects, arrêtés la veille. 

Les cinq «amis» du disparu ont d’ailleurs été traduits en cour de Curepipe sous une accusation d’homicide involontaire. La police a objecté à leur remise en liberté et ils ont été reconduits en cellule.