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Enquête sur la mort de Kistnen: What next ?

4 juillet 2021, 22:00

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Enquête sur la mort de Kistnen: What next ?

Beaucoup de personnes se demandent à quoi a mené – et mènera – l’enquête judiciaire au tribunal de Moka, sur la mort de Soopramanien Kistnen, qui s’est terminée le vendredi 18 juin. Il faut savoir que cette enquête judiciaire a été rendue nécessaire car, tout comme dans l’affaire d’emploi fictif concernant Yogida Sawmynaden, la police s’est rendue coupable d’immobilisme et s’était même lancée, pour la mort de Kistnen, sur la piste de suicide. Les proches de son épouse, Simla Kistnen, et beaucoup de Mauriciens craignent que l’enquête n’atterrisse à nouveau entre les mains de la police.

Or, la procédure pénale veut que l’enquête effectuée durant trois longs mois par la magistrate Vidya Mungroo-Jugurnath, avec l’aide du Parquet, ne tombe pas à l’eau. Que se passera-t-il maintenant ? Le Senior Counsel, Me Yusuf Mohamed, se veut rassurant. «La magistrate soumettra ses ‘findings’ dans un rapport adressé au bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Ce dernier, après avoir pris connaissance du rapport, décidera et ordonnera une poursuite au pénal s’il le faut.» Il faut souligner que les conclusions de la magistrate ne seront pas rendues publiques, en vertu du secret de l’instruction.

 

«Le DPP, après avoir pris connaissance du rapport, décidera et ordonnera une poursuite au pénal s’il le faut.»

 

La magistrate peut-elle conclure qu’il n’y a pas eu suicide ou accident, mais bien meurtre ? «Oui», nous répond Me Yusuf Mohamed. «Elle peut même recommander des enquêtes additionnelles ou des poursuites contre une ou plusieurs personnes.» Toujours selon Me Yusuf Mohamed, le DPP demandera éventuellement à la police de rédiger un ou plusieurs actes d’accusation contre une ou plusieurs personnes. Ce que la police devra faire «tout en recherchant l’autorisation du DPP pour la rédaction finale». Le DPP pourra amender l’acte, s’il le faut.

Voilà qui rassurera ceux qui craignent que la police ne traîne les pieds. Cependant, que ce passera-t-il s’il faut rechercher d’autres preuves ? N’est-ce pas à la police de le faire et, donc, n’existe-t-il pas le risque que l’enquête prenne du temps ou prenne une direction opposée à celle recommandée par le DPP ? Et que tout sombre dans l’oubli ? Me Yusuf Mohamed nous rappelle que la plupart des éléments auront été réunis et produits pendant l’enquête judiciaire. Mais…

L’ex-juge Vinod Boolell, lui, est d’avis que le DPP pourrait être amené à demander à la police d’ouvrir une enquête au cas où des éléments du dossier démontrent que des soupçons pèsent sur une ou plusieurs personnes. Si l’enquête de la police est incomplète, le DPP demandera à la police de rechercher des éléments supplémentaires.

Et si la police fait la sourde oreille ou affirme qu’elle n’a pas été en mesure de trouver ces éléments ? «Eh bien, que peut faire le DPP?» se demande l’ex-juge. «Le DPP décide sur ce qu’il a. Toute enquête dépend de l’intégrité de la police.»

Il est également possible, nous dit Vinod Boolell, que le DPP demande la réouverture de l’enquête judiciaire, si de nouveaux éléments surgissent.