Le Chief Executive Officer (CEO) fait-il l’objet d’une enquête interne ? A-t-il été prié de prendre des vacances, le temps que les «enquêteurs» terminent leurs investigations ? Au Sugar Insurance Fund Board (SIFB), personne ne veut piper mot.

Toutefois, selon nos informations, deux fonctionnaires du ministère de l’Agro-industrie ont été chargés de faire la lumière sur ce que l’on pourrait appeler l’affaire Ramsamujh. Comme révélé par l’express dans son édition du 30 juin, le CEO du SIFB, Koosh Raj Sooknah, (photo) est soupçonné d’avoir utilisé sa position pour faire annuler la carte d’un planteur, à savoir Shakeel Kumar Ramsamujh, qui se trouve être son beau-frère.

Une démarche liée à des motifs familiaux relatifs au partage d’un terrain dont une des héritières n’est autre que l’épouse du CEO. Cette annulation de carte aurait apparemment été un moyen de pression.

ICAC

Shakeel Kumar Ramsamujh, dont la carte de planteur a été rendue, a d’ailleurs saisi la Cour suprême et l’affaire sera entendue le 9 août.

Deux enquêteurs de l’ICAC se sont rendus au SIFB au lendemain de la parution de notre article. Mais ils seraient repartis peu après et on ne les aurait jamais revus. À leur place, deux fonctionnaires du ministère de l’Agro-industrie auraient débarqué pour faire la lumière dans cette affaire.

Normalement, cette enquête aurait dû être menée par l’Independent Commission against Corruption ou par la police ou encore par des auditeurs internes ou externes. Dans le cas présent, ces enquêtes sont effectuées par des fonctionnaires du ministère de tutelle, un peu comme dans l’affaire Banyan Tree à la municipalité de Curepipe.

Procédure «étrange»

Ritesh Ramphul, député travailliste, trouve qu’il s’agit d’une procédure pour le moins «étrange». Le premier député de Mahébourg s’attend à ce que même dans cette enquête, si le cas est avéré, des actions disciplinaires s’ensuivent. «Le CEO a-t-il été suspendu ? S’il a été mis en congé forcé, il pourrait malgré tout avoir accès à certaines personnes et à certains dossiers.»

Un haut cadre du ministère de l’Agro-industrie voudrait aussi savoir si l’enquête est menée par des personnes indépendantes et si elle concerne «une maldonne au SIFB ou la fuite d’informations dans la presse ?»

Selon nos informations, Koosh Raj Sooknah n’aurait pas été suspendu mais il aurait été prié par le conseil d’administration du SIFB de prendre quelques jours de vacances. L’express a contacté un des membres du board pour un commentaire mais celui-ci a préféré s’abstenir.