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Hausse des prix: De l’huile sur le feu

7 juillet 2021, 13:27

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Hausse des prix: De l’huile sur le feu

Faire ses courses est devenu un vrai casse-tête pour les consommateurs car depuis le mois dernier, les prix ont flambé. Toute la population est concernée, les parents d’enfants en bas âge particulièrement. «J’utilise deux paquets de 72 couches par mois. C’est une dépense qui pèse lourd dans la balance, ayant déjà un budget spécifique dédié à cet item. À présent, avec le work from home, il y a des allowances que nous ne percevons plus, si ce n’est uniquement le flat wage. C’est vraiment difficile», explique une maman.

Certains parents pensent même qu’en moins d’un mois les couches pour bébé ont augmenté de 100 roupies, toutes marques confondues. «Ce n’est vraiment pas évident, surtout avec deux enfants en bas âge», ajoute un papa anxieux.

Mais depuis ce lundi, les prix des denrées de base ont également explosé, l’huile notamment. Foyers et commerçants, à savoir, snacks et restaurants, sont touchés. Ces derniers sont partagés entre la crainte de perdre leur clientèle et de voir baisser leurs profits. «Nous devons augmenter nos prix mais de manière mesurée, sinon nous n’aurons plus de clients. Résultat, nous réaliserons peu de profits. Cela nous affectera beaucoup», explique la propriétaire d’un snack dans le Nord du pays.

Les associations souhaitent un contrôle plus rigoureux des prix. Suttyadeo Tengur, président de l’Association de la protection de l’environnement et des consommateurs, constate que beaucoup d’ingrédients ont augmenté de manière conséquente ces derniers jours. L’huile et les produits à base de sucre, entre autres. «À part le riz et la farine, quasiment tout a augmenté.» Cela en raison de trois facteurs : la dépréciation de la roupie, la nouvelle taxe de Rs 2 sur l’essence, qui fait grimper les produits locaux, et le coût du fret qui connaît une hausse depuis l’année dernière. Suttyadeo Tengur pense que de plus en plus de Mauriciens vont faire face à des problèmes financiers dans le futur car les salaires et les revenus restent inchangés dans la plupart des cas. «Certains devront manger deux repas par jour au lieu de trois.»

Concernant l’huile, Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice, explique que la hausse s’est échelonnée sur 18 mois et que l’État doit veiller à ce qu’elle soit justifiée. «De janvier 2020 à ce jour, il y a eu une légère baisse durant trois à quatre mois. En- suite il y a eu deux augmentations. La dernière remonte à février de cette année.» Jayen Chellum, qui indique que beaucoup de produits ont augmenté à cause de la dépréciation de la roupie, dit craindre, dans les semaines à venir, des répercussions plus graves sur le panier moyen de la ménagère.

Quant aux boissons gazeuses et produits à base de sucre, Jayen Chellum souligne que certains produits avaient déjà connu une hausse l’année dernière et que cette taxe de trois à six sous est une politique adoptée par le gouvernement pour combattre le diabète et autres maladies cardiovasculaires.

«En augmentant le prix de ces produits, l’État espère en décourager la consommation, en réduisant son accessibilité à tous. Il aurait fallu qu’à la longue, une étude démontre l’efficacité de cette mesure. Mais rien n’est fait. Nous voyons dans cette augmentation un prétexte du gouvernement pour gonfler ses revenus et non un mécanisme pour réguler les complications de santé des Mauriciens.»

Nouveaux prix

Soya oil : de Rs 59,95 à Rs 71 – 18 %
Tournesol oil : de Rs 72 à Rs 88 – 22 %
Rani : de Rs 59,25 à Rs 69,95 – 18 %
Rani pochette : de Rs 57,50 à Rs 65,95 – 18 %