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Quarantine diaries: Ces hôteliers, au front et à nos cotés
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Quarantine diaries: Ces hôteliers, au front et à nos cotés
C’est bientôt la fin de la quarantaine. Et il faut l’avouer, notre séjour a été, malgré la peur et l’angoisse, des plus agréables. Cependant, cela n’aurait pas été le cas s’ils n’étaient pas là. Eux, ce sont les employés de Lux* Belle-Mare qui ont quitté leurs familles pour la première fois, afin de rester 14 jours à nos côtés et rendre cette quarantaine supportable. Incursion dans leur quotidien…
Leur journée commence à 5 heures. Pendant que la plupart d’entre nous sommes toujours aux pays des rêves, ces 21 employés de l’hôtel Lux* Belle-Mare sont déjà sur le pied de guerre. Les fourneaux sont allumés, les plateaux installés, des légumes épluchés et les œufs sont brouillés, pour nous faire un bon petit-déjeuner. Ils sont à 21 uniquement pour servir une centaine de résidents.
Il n’y a plus de hiérarchie, de département ou de chasse-garder ; chacun vient en aide à son prochain peu importe la tâche. C’est ce que nous explique Deepak Sookhun, 36 ans, qui, avant le Covid-19, officiait comme Supervisor Public Area au sein de l’établissement. «Nou tou travay an ekip ansam pou ki tou pass bien.» En fait, nous sommes les premiers qui faisons la quarantaine à l’hôtel Lux* Belle-Mare, ce qui fait que les employés en sont aussi à leur première expérience de «work in quarantine».
Mais ils sont honnêtes ; les appréhensions avant d’accepter ce contrat ont été nombreuses. Ces employés ont-ils le Covid-19 ? Allons-nous l’attraper ? Serons-nous à la hauteur ? Ces questions n’arrêtaient pas de se bousculer dans leurs têtes. Sans compter l’angoisse qui s’était installée lorsqu’il était l’heure de porter le PPE pour nous accueillir. Si pour nous, la vue de ces combinaisons nous démontre que ce ne sont pas des vacances, pour eux, l’avoir sur la peau leur rappelle tout de suite : «Ça y est, nous sommes au front !»
Naaz Bahadoor, 24 ans, est Guest Relation Officer. Elle révèle comment cela n’a pas été facile au début. «Les trois premiers jours nous étions vraiment paniqués et cela, même si on s’efforçait d’afficher un sourire en face de vous tous. Nous avions peur, c’était nouveau pour nous mais au fil des jours nous avons fini par nous y habituer et le travail d’équipe a beaucoup aidé. Avan Covid-19 kav dir nou ti koné tel dimounn travay tel zafer mé zamé nou’nn kozé ant nou, etc. Sa prémié experyans karantenn la inn fer nou aprann konn nou bann kamarad mé osi réviv sa sensasion gagn enn lotel ranpli».
«Dur de quitter son enfant»
La joie, la passion de re- travailler après tant de temps à cause des confinements, entre autres, Deepak Sookhun affirme que c’est ce dont il avait besoin malgré les circonstances et les tests PCR chaque sept jours. «Voir pendant des mois ce lieu qui nous faisait vibrer en travaillant, fermé, silencieux comme un cimetière, nous brise le cœur. Nous avions peur pour notre emploi, pour la situation économique, mais travailler pour cette quarantaine nous a remis d’aplomb pour la réouverture.»
Cependant, venir travailler pendant 14 jours sans rentrer chez soi est dur, très dur. Surtout pour les parents. Pour la première fois, Hema Balkissoon, 41 ans, n’a pu être présente pour la rentrée des classes de son fils. Comme son époux travaille aussi beaucoup, le collégien de 14 ans habite pour le moment chez sa sœur. Le soir, vers 20 heures, après avoir aidé ses collègues à servir le dîner, elle lui parle au téléphone. Un moment qui l’aide beaucoup. «C’est très dur de quitter son enfant et son époux pour autant de jours. Au début léker fermal tou mé selma li enn experyans ki mo pa régrété parski linn ed mwa kré bann lien»», explique cette mère tout sourire, à plus de 100 cm devant notre chambre.
Un sentiment que partage, Vinay Seeboruth, 31 ans. Ce père, dévoué à son travail depuis sept ans, a un enfant de trois ans qui tous les jours à travers le téléphone demande d’une voix innocente :«Papa viens ?»
«Mo rapel kan mo ti anons mo madam mo pou dan sa batch pou travay dan karantenn la, so figir ti sanz net é li ti vréman pa tré anchanté mé petit à petit monn resi konvink li», rit Vinay Seeboruth. Ce qui lui manque le plus, ce sont les petites habitudes qu’il avait avec son enfant et sa femme, les matins. Il a hâte de serrer ses proches dans ses bras. Mais s’il fallait refaire le choix de venir travailler pendant ces 14 jours, il aurait accepté de nouveau, dit-il.
Selon ces employés, il faudra seulement un an pour que la vie à l’hôtel renaisse après la réouverture qu’ils attendent d’ailleurs avec impatience. Confiants et motivés, ils affirment que travailler pendant cette quarantaine leur a permis de s’entraîner pour accueillir les touristes.
Toute l’équipe vous dit merci d’avoir été à nos côtés et bravo pour votre service irréprochable malgré les circonstances.
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