Les cartes de vaccination saisies à Curepipe au domicile de David Virassamy, vigile dans un centre de vaccination, ont bien été émises par le ministère de la Santé. Qui a donné ces cartes à David Virassamy ? C’est la question que se posent les enquêteurs de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) de la Central Division.

C’est dimanche dernier qu’ils ont découvert 46 cartes de vaccination contre le Covid19 sur lesquelles figure le sceau d’un centre de vaccination du ministère de la Santé, de même que différentes drogues. Dans sa déposition, le présumé trafiquant a affirmé avoir ramassé ces documents la veille, sous les escaliers du centre de vaccination où il est affecté comme vigile. Il affirme qu’il allait les retourner lundi matin. Cependant, il a été arrêté avant d’avoir pu le faire. David Virassamy est toujours en détention au poste de police de Curepipe. C’est le lundi 12 juillet que sa demande de remise en liberté sous caution sera entendue.

Selon nos informations, les enquêteurs ne sont pas convaincus par ses explications. La police tente de comprendre comment le sceau d’un centre de vaccination du ministère de la Santé figurait déjà sur des cartes non remplies et si c’est une pratique courante pour le ministère de mettre une estampille en avance sur des cartes de vaccination ?

Des réponses que nous avons tentées d’obtenir du ministère de la Santé. Le seul commentaire d’un préposé a été que «Le ministère collabore avec la police et il appartiendra aux policiers menant l’enquête de déterminer comment ce vigile a mis la main sur ces cartes. Mais nous confirmons qu’il agissait bien comme vigile dans un de nos centres de vaccination.»

Nous avons également tenté de savoir où en est l’enquête interne du ministère de la Santé et l’audit qui devait être fait des cartes de vaccination. Tout comme nous avons essayé de confirmer si David Virassamy est aussi employé comme chauffeur sous contrat par le ministère. Aucun autre détail ne nous a été fourni.

Le Dr Farhad Aumeer, député du Parti travailliste de la circonscription no 2, qui a été le premier à tirer la sonnette d’alarme sur le trafic de cartes de vaccination à Curepipe et dans la capitale, affirme que les enquêtes doivent surtout être faites au ministère de la Santé. «N’y a-t-il pas une personne, qui est censée conserver ces cartes ? Qui est en charge de les délivrer et de les estampiller ? Un vigile ne peut pas être le seul à avoir orchestré un tel trafic», affirme le parlementaire.

Par ailleurs, selon des sources concordantes, le trafic qui aurait lieu dans la capitale, aurait un lien direct avec un hôpital public, qui «pe fer delivré bann cartes la pou vandé» et David Virassamy ne serait pas le seul à agir comme dealer de cartes de vaccination. Sans compter qu’il y a aussi un trafic de drogue qui y est lié car lors de la descente de l’ADSU chez l’habitant de Curepipe dimanche dernier, les policiers ont aussi découvert 14g de cannabis, 3g de haschich et 1.7g d’héroïne