Publicité
Covid-19 et zones rouges: certaines écoles rouvrent lundi
Par
Partager cet article
Covid-19 et zones rouges: certaines écoles rouvrent lundi
Hier, l’école primaire Swami Sivananda Government School n’a pas accueilli ses élèves. Un cas positif de Covid-19 a été détecté parmi les enseignants et, selon le ministère de l’Éducation, l’enseignante est sous traitement. Un mass testing du personnel a déjà débuté ; l’école sera désinfectée pendant le week-end et l’école reprendra lundi. Même situation au Camp Diable Government School, où un élève de Grade 2 a été testé positif. L’établissement a d’ailleurs pris la décision d’interdire l’accès à cette salle de classe et le ministère de la Santé va désinfecter l’établissement. Tout comme au Swami Sivananda Government School, les élèves seront de retour à l’école lundi.
Le ministère avait, dans la semaine, décidé de fermer les établissements des faubourgs de la capitale en raison de la hausse de cas dans la région. Parmi eux, on compte : quatre écoles primaires, deux Special Education Needs Schools, et les écoles pré-primaires en zones rouges. Or, la Morcellement Raffray Government School a réouvert hier. The Vale Government School, où une institutrice avait été testée positive au Covid-19, rouvrira lundi. Les autres établissements restent fermés jusqu’à nouvel ordre. Entre-temps, des dispositions ont été prises pour que les élèves concernés continuent leur cursus scolaire en ligne.
De plus, le Mauritius Institute of Training and Development (MITD) de Surinam est fermé, après un cas détecté parmi les élèves. Au niveau des collèges aussi, un vent de panique s’est levé jeudi, quatre jours après la rentrée. Au moins quatre cas positifs chez plusieurs collégiens ont été enregistrés, au SSS Simadree Virahswamy à Rivière-du-Rempart, au GMD Atchia à Port-Louis, au SSS St Aubin ou encore au SSS Sir Leckraz Teelock, à Flacq. Selon le ministère de l’Éducation, ces établissements rouvriront lundi après la décontamination. Dans d’autres écoles, comme à Tyack, une pagaille et une psychose ses sont installées après que deux enseignants ont été placés en quarantaine. Le ministère de la Santé demande de ne pas céder à la panique sur la base des rumeurs. «Kan pou ena kitsoz pou kominiké. Il ne faut pas écouter tout ce qui est dit de gauche à droite et créer une psychose...»
De son côté, Harris Reedoy, président de l’United Deputy Rectors and Rectors Union, estime qu’il était impératif de reconnecter les élèves à l’école après deux semaines d’enseignement en ligne et trois mois de congé. «Cela a été fait avec toute une série de mesures protocolaires, soit que tous ne viennent pas les mêmes jours ou la distanciation sociale en classe... Il était important que les enfants puissent interagir physiquement avec leurs enseignants. Car nombre d’entre eux ne savaient même pas qui étaient leurs profs.» Cependant, explique-t-il, si les cas augmentent, tout est prêt pour que le système d’éducation bascule à nouveau en ligne. «Nous le faisons déjà. Nous sommes adaptés et pourrons continuer sur cette lancée.»
Ces parents qui n’envoient plus leurs enfants à l’école
L’inquiétude gagne certains parents depuis que des cas sont recensés dans des écoles. On compte parmi eux ceux qui ont décidé de ne plus envoyer leurs enfants à l’école qu’ils fréquentent ou dans un établissement se trouvant dans la même région que ceux qui ont dû fermer. Jessica Mirliflore, habitante de Bambous et mère de trois enfants de 16, 8 et 4 ans, a envoyé ses enfants à l’école hier, mais songe à les garder à la maison dès lundi. Ces derniers fréquentent des établissements sur la côte ouest. «Il n’y a pas de garantie que les écoles ont été sécurisées. Il est difficile de faire comprendre à un enfant de quatre ans qu’il faut respecter la distanciation physique, encore moins à un enfant de huit ans qu’on ne doit ne pas faire la bise à ses copines pendant la recréation», s’inquiète cette mère. «Je ne dis pas que les enseignants ou les écoles ne font pas de leur mieux pour protéger les enfants, mais la rentrée des classes est trop précoce alors que les cas se multiplient d’heure en heure. Cette semaine, nous avons eu la preuve que personne n’est à l’abri.» Elle devra donc s’organiser pour aider ses enfants pour leurs leçons.
Même son de cloche chez ceux dont les enfants fréquentent des régions où des établissements ont été contraints de fermer. Crystelle, une habitante de Pointe-aux-Sables, n’envoie plus sa fille et son fils, qui sont en Grades 1 et 2, à l’école depuis avant-hier. Depuis mercredi, les parents d’élèves de l’école Bon Secours, à Port-Louis, ont eu vent qu’un élève a été testé positif et ils sont nombreux à ne plus y envoyer leurs enfants. «Nous déplorons un manque de communication de l’école. Nous entendons des rumeurs et le silence de l’établissement ne nous rassure pas. Selon les dernières nouvelles, l’enfant est en quarantaine, mais il est négatif.» Envoyer ses enfants en classe alors que le nombre de cas dans les écoles s’alourdit n’est pas envisageable pour elle. «C’est effrayant. J’attendrai jusqu’à mardi pour décider si je les enverrai en classe ou pas.»
Dans les zones rouges : Des PTA dénoncent «l’inégalité de traitement»
Il n’y a pas d’égalité de traitement pour les élèves des zones rouges, estime Naushad Fatehmamode, membre de l’association des parents-enseignants (PTA) de Villiers René Government School à Port-Louis. Le système de zone rouge ne permettrait pas de contrôler la contamination et porterait même «préjudice» aux élèves. «Je pense particulièrement à ceux qui prendront part aux examens nationaux. C’est une sorte de compétition qui ne se fera pas sur un pied d’égalité.» Fermer des écoles alors que les autres poursuivent le programme pénalise ceux en zone rouge qui doivent rester chez eux. «Il faudrait adopter une autre stratégie. Soit on ouvre toutes les écoles, soit on demande à tous les élèves de suivre les cours en ligne.» Un parent de Plaine-Verte, dont les deux enfants ne vont plus en classe, se dit perdu. «Le ministère n’a pas expliqué aux établissements comment continuer à assurer les cours aux enfants qui ne pourront pas se déplacer», estime-t-il. «En attendant, ma fille qui est au Lorette de Port-Louis et mon fils au collège Royal de Port-Louis sont à la maison alors que les classes se poursuivent en présentiel à l’école. Ma fille arrive à recevoir des notes, mais ce n’est pas le cas pour mon fils.». Sollicité, le ministère de l’Éducation explique que les élèves bloqués dans une zone décrétée rouge, peuvent suivre les cours sur les chaînes de la MBC. «Les établissements doivent contacter les parents, mais si ces derniers ont changé de numéro l’établissement n’arrive pas à les joindre. Les parents doivent avertir l’école de tout changement de coordonnées.»
Publicité
Les plus récents