Le 11 juillet 2010, un groupe de supporters mauriciens brandissait une banderole pour demander à la FIFA de faire appel à la vidéo pour qu’il n’y ait plus d’injustice dans le football devant le stade de Soccer City, à Johannesbourg en Afrique du Sud. C’était le soir de la finale de la Coupe du monde, Espagne-Pays-Bas (1-0). 11 ans plus tard, jour pour jour, la VAR est bel et bien une réalité. 

Il est vrai que la Coupe du monde 2010 fut marquée par un incident qui a fait grand bruit. Lors des 8es de finale Angleterre-Allemagne à Bloemfontein, un but de Frank Lampard sur une frappe qui avait rebondi sous la barre transversale et derrière la ligne de but allemand fut refusé. Une injustice criante de trop, appelant à dépoussiérer les règles de l’arbitrage de l’époque. 

«Dans un monde où on possède toutes les technologies, ce n’était pas possible qu’un but pareil soit refusé», nous explique Nassir Ramtoola, contacté cette semaine. «J’avais trouvé ça révoltant à l’époque. C’est pour cela que j’avais eu l’idée de faire cette banderole avec mes amis mauriciens avec qui nous étions venus suivre la Coupe du monde en Afrique du sud pendant toute la durée de la compétition». 

Accompagné d’Amiir Vavra, Junaid Hajee Abdoula, Fayaz Hajee Abdoula, Abdullah Ramtoola, Yasin Soodeen et Anees Ramtoola, Nassir a alors eu l’idée d’organiser une petite manifestation pour l’introduction de la vidéo dans le football à l’occasion de la finale du Mondial. Un cliché qui fut immortalisé sur place par l’express. 

Est-ce que cela a eu une quelconque incidence sur la FIFA pour améliorer ensuite l’arbitrage ? La question a le mérite d’être posée. «Je ne saurais vous dire, si c’est nous qui avons aidé pour pousser à adopter la goal line technology puis la VAR, mais à cette époque je me souviens qu’on avait été les seuls à avoir fait cette banderole devant Soccer City. Enfin, tant mieux pour le football, qui a évolué depuis même si tout n’est pas parfait… », témoigne Amiir Vavra, fan de l’Espagne. 

Pour Nassir Ramtoola, pinailler pour quelques millimètres pour décider d’un hors-jeu ça gâche le grand spectacle qu’est la Premier League : «Selon moi, on devrait regarder si le joueur est devant le défenseur ou non. La position du corps en entier doit être prise en compte, pas quelques centimètres. Sinon, comment un joueur pro pourrait savoir s’il est hors-jeu ou pas au cours d’une action ? Comment il pourrait juger ça lui-même en termes de millimètres ? Ensuite, je pense qu’il ne faut pas revenir trop loin sur des fautes déjà passées. On devrait revenir sur 5 passes en arrière, pas plus, sinon quelle est la limite ? Quelqu’un pourrait protester pour qu’on revienne à une faute non sifflée de nombreuses minutes avant ? Ce n’est pas très logique…» 

Un sujet qui est encore et toujours d’actualité quand on repense au penalty litigieux accordé à Raheem Sterling qui a donné la victoire à l’Angleterre en prolongation au grand dam du Danemark. La vidéo et le football n’ont pas fini d’alimenter nos interminables débats footballistiques…