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Un mariage, 100 cas

11 juillet 2021, 20:15

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Un mariage, 100 cas

Plus de 200 personnes inquiétées par la police, une centaine de cas positifs au Covid-19 et plusieurs régions décrétées zones rouges, après qu’un mariage a eu lieu il y a deux semaines, soit le 26 juin. Retour sur cet événement heureux qui est devenu un cauchemar...

Après la détection d’une centaine de cas positifs dans les régions de Terre-Rouge, Vallée-des-Prêtres, Cité-Martial, PlaineVerte, Le Hochet, Vallée-Pitot, lieux fortement peuplés d’ailleurs, une certaine panique s’est installée. Les interrogations fusent... Ces invités au mariage du 26 juin testés positifs sont-ils symptomatiques ou asymptomatiques ? Quel est leur état de santé et leur âge ? Y a-t-il des patients qui ont dû être mis sous respiration artificielle ? Ces personnes ont-elles contaminé d’autres récemment, puisque la contamination aurait eu lieu, il y a plus d’une semaine ? Comment et quand les cas positifs ont-ils été détectés ?

Nous avons aussi essayé de savoir si le contact tracing est terminé. Des sources du ministère de la Santé indiquent que la liste est toujours en voie d’être finalisée. Mais entretemps, des mass testings ont été organisés dans les régions à risque pour pister d’éventuels cas positifs. Selon nos informations, quelques invités viendraient d’autres régions, pas seulement des zones rouges. Mais très peu de renseignements transpirent à ce sujet. Il nous revient toutefois que le mariage a été célébré dans trois lieux différents, soit à Vallée-des-Prêtres, Terre-Rouge et Cité-Martial. Plusieurs invités, dont le nouveau marié, sont depuis positifs au virus et certains se retrouvent en quarantaine. Les autorités parlent d’un mariage qui aurait rassemblé au moins 225 personnes.

Ce mariage, qui est donc le foyer de contamination, a eu lieu alors qu’il y avait toujours une restriction sur les rassemblements de plus de dix personnes pour la célébration des mariages, car ce n’est qu’à partir du 1er juillet que les lieux de culte ont été autorisés à opérer, et là encore, sous certaines conditions et un maximum de 50 personnes. Comment se fait-il que personne et surtout pas la police n’a remarqué un si grand rassemblement ? La longue file de voitures sur la route n’aurait-elle pas dû attirer l’attention des patrouilles policières ? Des réponses à ces questions sont attendues... Mais selon des sources autorisées de la police, les données sont toujours en train d’être collectées sur le terrain et plusieurs développements sont à prévoir. Le ministre Kailesh Jagutpal a lui aussi commenté ce cluster dans sa conférence de presse, le 5 juillet, indiquant que la police allait sévir dans ce cas.

Qu’est-ce qui s’est passé dans la tête des organisateurs de ce mariage pour braver ainsi l’interdiction et mettre en danger les invités, de même que les nouveaux mariés eux-mêmes ? Pourquoi inviter autant de personne ? Selon plus d’un qui connaissent cette famille, l’organisateur s’est montré irresponsable et insouciant mais les invités également sont à blâmer. Ils auraient au moins dû penser à leur santé, clament-ils.

Nous avons également essayé d’interroger les voisins à Terre-Rouge ainsi que ceux des alentours. Plusieurs indiquent que la frustration et la panique règnent à cause de quelques personnes qui n’ont pas compris que nous sommes en situation de crise. «Nou dakor zot inn préparé, mé ti kapav limité sa kontazion-la si ti respekté nonb dimounn... Sa va servi léson a bann lézot ki pa konpran.» Ils font aussi ressortir que cela n’a pas été fait en «catimini» mais bien aux yeux et à la barbe de tous. «Tou dimounn dan landrwa ti koné éna maryaz laba...»

Pour sa part, Adil Ameer Meea, député de la circonscription No 3 (Port-Louis Maritime–Port-Louis Est), sous laquelle tombe Vallée-des-Prêtres, Cité Martial ou PlaineVerte soutient que selon ses informations, une partie du mariage a été célébré à Vallée-des-Prêtres. Il trouve cela dommage que certains n’aient pas respectés les mesures sanitaires et que maintenant plusieurs personnes se retrouvent en zone rouge, «ce qui n’est pas une situation facile»

Par ailleurs, un représentant du ministère de la Santé a porté plainte contre trois habitants de Cité Martial, le mardi 6 juillet. Ils sont accusés d’avoir enfreint la Quarantine Act. Ils avaient assisté à cette cérémonie de mariage. Ces habitants de Cité Martial ont été testés positifs au Covid-19, le 1er juillet. D’autres plaintes suivront, selon la police.

Pour rappel, toute personne qui enfreint la loi sur la quarantaine est passible d’une amende allant jusqu’à Rs 500 000 et d’une peine de prison de cinq ans.