Elles sont de plus en plus fréquentes. On vous parle d’attaques à l’acide. Durant la semaine écoulée, une femme a été agressée par son époux. Et les questions fusent, une nouvelle fois.

Elle a vécu un cauchemar éveillé. Cette maman de 24 ans a été attaquée à l’acide par son époux le lundi 5 juillet à leur domicile à Vacoas. Tout cela, devant leurs enfants, impuissants. Atteinte à la poitrine, au menton et à l’épaule gauche, la jeune femme se trouve actuellement à l’unité des grands brûlés de l’hôpital Victoria, Candos. Son état est jugé stable. Toutefois, le pire, c’est qu’elle est déjà condamnée à porter les séquelles de cette agression à vie…

Mais comment le mari a-t-il pu se procurer de l’acide ? D’emblée, l’inspecteur Shiva Coothen, du Police Press Office, avance que cette substance corrosive est contrôlée par les autorités. «Tout le monde ne peut pas s’en procurer. Il faut avoir une autorisation pour en détenir et s’en servir. Et cela, seulement dans le cadre de son métier», explique-t-il. Il souligne que l’époux de la jeune femme avait une fiole contenant de l’acide alors qu’il ne travaille pas dans un domaine spécifique où c’est utilisé. La police enquête à ce sujet, avance-t-il.

En effet, l’acide est une substance permise seulement dans certains domaines. Comme dans les laboratoires ou encore dans les bijouteries. Cependant, nombreux sont ceux qui s’en procurent illégalement. Selon un haut gradé de la police à la retraite, à plusieurs reprises, durant sa carrière, il a connu plusieurs cas de violences à l’acide. Le plus souvent, c’était par vengeance, dit-il. «Des vengeances liées au trafic de drogue surtout. Cer- taines des victimes sont mortes et d’autres ont été défigurées, ou sont même devenues handicapées», déplore-t-il.

Notre interlocuteur ajoute que ce qui est plus grave concernant l’acide, c’est que cette substance peut être fabriquée à partir de divers articles légaux, que l’on peut facilement acheter sur le marché. «Je ne vais pas citer ces produits pour éviter de donner des idées à certains, mais durant toute ma carrière j’en ai vu de toutes sortes… Des acides synthétiques qui ont détruit des vies. Le problème, c’est qu’on ne peut pas mettre des restrictions sur les produits ‘légaux’ qui permettent de fabriquer de l’acide.»

L’ancien haut gradé de la police affirme que c’est primordial de savoir s’il y a, oui ou non, un trafic de cette substance corrosive. «Il y va de la sécurité d’autrui. C’est très grave si cela se vend comme des petits pains. Regardez par exemple dans les pays comme en Inde, où les attaques à l’acide font de nombreuses victimes chaque année.»