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Duval retire sa PNQ au Parlement: une décision collective

14 juillet 2021, 12:45

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Duval retire sa PNQ au Parlement: une décision collective

Coup de théâtre. La tranche consacrée à la Private Notice Question (PNQ) a été écourtée par le leader de l’opposition lui-même. Exaspéré par la réponse lue par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, Xavier-Luc Duval a tout bonnement retiré sa question quinze minutes après le début de la séance, mardi 13 juillet.

Il a estimé que le ministre ne répondait pas à l’interpellation qui lui était adressée. Kailesh Jagutpal faisait l’historique de la crise sanitaire et les divers médicaments et autres équipements commandés par son ministère. Or, la PNQ était axée sur la vente des médicaments en pharmacie, les mesures pour atténuer leur prix tout en assurant la qualité, suivant les rapports de l’Audit et de la Competition Commission.

Xavier-Luc Duval a soulevé deux points de droit pour que le ministre de tutelle puisse répondre à la question posée. Le speaker n’a pas acquiescé à ces requêtes, n’ayant «aucun contrôle dessus».

«Mo less tonbé»

La décision du leader de l’opposition de retirer sa PNQ n’a pas été prise en solitaire. Quelques minutes après que le ministre de la Santé a commencé de donner des explications, Xavier Duval a sollicité l’intervention du speaker, Sooroojdev Phokeer. Toutefois, vers 11 h 40, Kailesh Jagutpal parlait toujours de l’effet de la pandémie sur l’achat des médicaments et la disponibilité des produits pharmaceutiques sur le marché, tout en énumérant les mesures prises pendant le premier confinement, rappelant que les frontières étaient fermées. Ces réponses jugées inadéquates ont fini par exaspérer le leader de l’opposition mais pas que lui.

D’abord, Xavier-Luc Duval s’est tourné vers Paul Bérenger pour lui dire quelques mots. Le leader du Mouvement militant mauricien (MMM) était également agacé. Il a chuchoté quelque chose à son collègue tout en regardant le speaker. Par la suite, le leader de l’opposition s’est entretenu avec Kushal Lobine, le député du PMSD, puis a parlé avec Arvin Boolell. Le chef de file du Parti travailliste a dit à voix basse quelques mots au leader de l’opposition, tout en hochant la tête. «Mo les tonbé», lui a murmuré Xavier-Luc Duval.

Il s’est tourné vers le speaker pour le lui annoncer. «C’est une moquerie. Nous perdons du temps. Je retire la question

Dans un premier temps, les membres du gouvernement ont été surpris. Il y a eu un silence pendant quelques secondes. Par la suite, quelques-uns ont réagi. «Li pena kestion siplemanter»,ont-ils lancé. «Enn laont sa!» a rétorqué un élu de l’opposition.

Les raisons de la hausse des prix

Après cette tranche qui ne s’est pas poursuivie, le leader de l’opposition a tenu à expliquer, dans une conférence de presse, que cette PNQ était très importante. «L’intention était de mettre en lumière la situation difficile d’augmentation des prix des médicaments. Cela concerne les malades et les personnes âgées. Vendredi, le Premier ministre a apporté une subvention sur les produits de consommation, mais rien pour les médicaments dont les prix sont en hausse dans les pharmacies. Le ministre a répondu à coté, se couvrant de ridicule, en parlant d’une plateforme pour le contrôle des médicaments illicites. J’ai décidé de retirer la question, car on ne pouvait l’arrêter.»

Pour en revenir aux moyens de réduire les prix, Xavier-Luc Duval suggère d’autoriser l’importation parallèle, sans protéger les importateurs qui ont le monopole, de réduire la marge lorsque le produit coûte plus cher et de favoriser les génériques. Il a listé les raisons pour lesquelles les prix des médicaments ont pris l’ascenseur. Le principal responsable est le ministre de la Santé, qui ne fait aucun effort pour prendre ces mesures, estime le leader de l’opposition.