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Mauritius Duty Free Paradise: Un curieux arrangement avec Fashion Style de Rakesh Gooljaury
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Mauritius Duty Free Paradise: Un curieux arrangement avec Fashion Style de Rakesh Gooljaury
Mais qu’est-ce qui a poussé le Mauritius Duty Free Paradise (MDFP) à offrir une telle garantie à Fashion Style ? Normalement, une commande de produits se fait par lettre de crédit, surtout si le vendeur n’est pas fiable. Or, le 19 mars 2013, le MDFP émet une lettre de garantie en faveur de Fashion Style pour un montant de Rs 40 millions. Y a-t-il eu des produits livrés en contrepartie ? On ne le sait. Toujours est-il que quelques mois plus tard, Fashion Style est liquidé. En tout cas, cette lettre de garantie ne semble pas poser comme condition la livraison de marchandises à MDFP. «Normalement, lorsqu’une entreprise achète des produits, elle émet une lettre de crédit en faveur du vendeur», nous explique un banquier. «La lettre de crédit représente déjà une garantie au vendeur qu’il sera payé à condition que les marchandises soient livrées et soient conformes à la commande passée.» Ainsi, notre interlocuteur ne comprend pas pourquoi le MDFP a émis une sorte de deuxième garantie en faveur de Fashion Style.
«My lawyer is rich»
En raison de cette lettre de garantie, que les produits aient été livrés ou non, MDFP doit donc casquer. Mais ce qui s’est passé depuis 2015 est encore plus incroyable. Quand, en mai 2015, la banque Afrasia réclame les Rs 40 millions en application de la lettre de garantie, MDFP non seulement reconnaît qu’il est endetté envers Afrasia mais il prend l’engagement de régler la dette dans 30 jours. Mais ne s’exécute pas. Et lorsqu’Afrasia Bank demande et obtient en 2018 une saisie-arrêt représentant cette somme, le MDFP fait appel et perd en 2020. Il a fallu qu’Afrasia Bank poursuive le MDFP pour qu’elle obtienne gain de cause. Le MDFP paiera-t-il ou ferat-il appel devant un fullbench ou au Privy Council ? Un employé de la boutique hors-taxe est indigné. «On paie d’énormes sommes aux hommes de loi sachant bien que l’affaire sera perdue. Ce qu’il fallait faire cependant n’a pas été fait : pourquoi a-t-on émis une telle garantie et qui l’a signée ? Le responsable sera-t-il sanctionné ?»
Personne au MDFP ne veut parler ou quand on nous parle, c’est pour dire que l’on n’est pas au courant de ce dossier.
Rénovations, abus sur les prix, crash du système informatique
Une lettre anonyme circule en ce moment pour dénoncer avec preuves certaines maldonnes. Ainsi, on apprend que malgré le Covid-19 et les mauvaises perspectives pour l’après-ouverture des frontières, le MDFP s’est engagé à fond dans des travaux de rénovation de bureau, boutiques et autres locaux. Des dizaines de millions de roupies sont dépensées en faveur d’un entrepreneur reconnu proche du pouvoir. Des cigarettes vendues deux fois plus cher qu’en supermarché. Pourquoi ? Un employé a une idée : «On a acheté exprès des cigarettes à des prix élevés pour que la part revenant à chacun soit elle aussi gonflée.» Et quand l’on a voulu récupérer des informations, tout le système informatique a subi un crash. On parle aussi de dépenses publicitaires exagérées en faveur d’une compagnie appartenant à Rakesh Gooljaury. Bien sûr, personne au MDFP ne veut parler à la presse. Si Rakesh Gooljaury nous a répondu, c’est pour dire que Fashion Style appartenait à son frère avant de raccrocher brutalement.
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