Elle est partie sur la pointe des pieds, mercredi dernier. Chachi, comme l’appelaient affectueusement tous ceux qui la connaissaient à Cluny, a été emportée par le Covid-19. Elle laisse derrière elle une famille attristée de n’avoir pas pu lui faire ses adieux, car ses proches sont en quarantaine.

C’est son neveu, qui nous raconte le déroulé des évènements survenus la semaine dernière. «C’est le fils de ma tante, qui a d’abord contracté le virus. Son épouse et leurs deux enfants, âgés de cinq et deux ans, ont aussi été contaminés. Comme le week-end du 3-4 juillet, il a rendu visite à ses parents, nous avons tous été pris en charge par le ministère de la Santé pour effectuer des tests.»

Si notre interlocuteur et sa famille sont testés négatifs, en revanche, les tests de son oncle et de sa tante Chachi, décédée mercredi, affichent un résultat positif au Covid-19. «Ma tante avait de la fièvre et de la toux mais à part ça, elle paraissait OK. Elle et son époux ont été dirigés vers l’hôpital ENT.»

Toutefois, le week-end dernier, ils ont été conduits à l’hôtel La Pirogue pour continuer leur quarantaine. «Mais ma tante ne se sentait pas bien et elle a de nouveau été transférée à l’hôpital où elle s’est éteinte mercredi.»

Le plus pénible pour la famille, c’est que personne n’a pu lui faire des adieux. «On voulait au moins voir son visage une dernière fois. On nous a juste montré le sac en plastique noir, qui enveloppait sa dépouille. Le ministère, malgré les mesures sanitaires en vigueur, aurait pu penser à tous ceux qui pleurent leur proche et au moins, nous laisser entrevoir son visage.»

Sa tante, souligne-t-il, laisse derrière elle non seulement une famille dévastée par sa disparition mais tout un village qui la pleure. «Tout le monde l’appréciait. Elle était toujours à l’écoute, joviale et prête à aider les habitants de Cluny.» Ce décès est le neuvième de la deuxième vague attribuée au Covid-19. L’express présente ses plus vives sympathies à la famille endeuillée.