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Chute mortelle du Registrar Building: la fonctionnaire Mooniarut se sentait «humiliée»
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Chute mortelle du Registrar Building: la fonctionnaire Mooniarut se sentait «humiliée»
Les circonstances entourant le décès de Faheza Mooniaruth ont été soulevées au Parlement durant la semaine. Mais son veuf se pose toujours de nombreuses questions.
Les explications de Vikram Hurdoyal n’ont guère convaincu Nowshad Mooniaruth, époux de Faheza, décédée dans des circonstances encore inconnues le 9 juin. Le veuf de cette fonctionnaire du ministère de la Santé qui est morte après une chute du Registrar Building ne croit pas à ce qu’a raconté le ministre de la Fonction publique le mardi 13 juillet à l’Assemblée nationale.
«Le ministre a fait mention d’une chaise que mon épouse a utilisée pour sauter dans le vide. Donc, comme beaucoup de personnes, je me demande si quelqu’un a vu cette scène. Dans ce cas, que l’enquête policière tienne compte de ce fait», fait-il ressortir. Vikram Hurdoyal a déclaré que deux enquêtes ont été menées par son ministère sur cette chute mais qu’il ne pouvait dire s’il s’agissait d’un suicide ou un accident. Il a ajouté que la fonctionnaire était dépressive et il s’est appuyé sur des rapports médicaux pour étayer ses dires.
C’est en 1987 que Nowshad Mooniaruth, un habitant de Morcellement St-André, épouse Faheza, une fille originaire de la capitale. Cette dernière travaille dans le privé. Peu après son mariage, elle trouve de l’emploi dans la fonction publique. Elle gravit les échelons pour être promue Office Management Executive, un grade inférieur à un assistant secrétaire permanent. Ce couple a trois filles. Une famille qui n’a connu que le bonheur jusqu’à cette date fatidique du 9 juin.
Lorsque Nowshad Mooniaruth a appris le décès de son épouse dans l’après-midi du 9 juin, c’était le plus grand choc de sa vie. «Jamais je n’avais pensé qu’elle aurait connu une fin aussi tragique et encore moins je crois qu’elle ait pu commettre un tel acte.» Car cet homme de 61 ans, ancien policier, qui a pris sa retraite il y a cinq ans, dit connaître son épouse mieux que quiconque vu qu’ils ont vécu 34 ans ensemble.
«Mon épouse était une femme joviale, très pieuse et qui aimait sa famille, dont ses trois filles et ses deux petits-enfants. Elle n’a jamais montré de signe dépressif. D’ailleurs, je regrette que le ministre Hurdoyal ait révélé un secret médical en public. Plusieurs personnes m’ont fait état de cette déclaration regrettable du ministre.» Nous avons tenté en vain d’obtenir une réaction du ministre Vikram Hurdoyal par rapport à cette divulgation du rapport médical de Faheza Mooniaruth.
Le sexagénaire explique qu’il n’a jamais évoqué le travail de Faheza avec elle, même s’il savait qu’elle était transférée dans une autre section. «N’importe qui, en étant transféré à un poste inférieur à celui qu’il occupe, se sentirait humilié», pointe l’ancien policier. Toutefois, peu après son décès, des échos lui sont parvenus selon lesquels elle serait humiliée par ses supérieurs. «Comme elle ne m’a jamais parlé de cela, c’est difficile pour moi d’avancer quoi que ce soit à ce stade. Si ces personnes veulent dévoiler des choses qu’elles connaissent, ce sera bien car la justice triomphera.»
À noter qu’au Parlement mardi, Ehsan Juman a demandé à Vikram Hurdoyal si la fonctionnaire n’avait pas été transférée à un poste inférieur à celui qu’elle occupait. Le ministre lui a répondu que sa mutation était due à son état de santé et que d’après lui, il n’y avait aucune pression sur elle. Il a précisé qu’une enquête policière suit son cours.
Nowshad Mooniaruth regrette aussi qu’aucun employé du ministère de la Santé n’ait assisté aux funérailles de son épouse et surtout de n’avoir pas appelé la famille endeuillée après ce drame.. «J’avais demandé au député Osman Mahomed de soulever cela au Parlement car une telle attitude m’a beaucoup blessé.» Le député travailliste l’a effectivement fait.
Le syndicaliste Gopee: «je suis déçu»
<p>Narendranath Gopee, président de la Fédération des syndicats du secteur public, a été une des premières personnes à réclamer une enquête après le décès de cette fonctionnaire. <em>«Comme syndicaliste des fonctionnaires, j’ai écrit au ministère de la Fonction publique pour l’ouverture d’une enquête. Mais je suis déçu de ce rapport. D’abord, on parle de cette chaise que cette dame a utilisée pour se jeter à terre. Comment peut-on arriver à une telle conclusion ? Je demande aussi pour quelle raison elle a été transférée pour occuper un poste inférieur à ses expériences et à son grade.» </em>Le syndicaliste dit détenir des informations sur le traitement qu’a subi cette ancienne fonctionnaire.</p>
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