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Réouverture des frontières : Vol au-dessus d’un nid de couacs
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Réouverture des frontières : Vol au-dessus d’un nid de couacs
Depuis la réouverture des frontières, c’est l’optimisme affiché du côté des autorités. Les touristes viendront et l’économie se portera mieux. Cependant, selon des opérateurs, le démarrage ne se fera pas de sitôt. Du côté des professionnels, des questions se posentsur le protocole mis en place.
De janvier à juin, 3 225 touristes sont venus à Maurice. Le jour de la réouverture, 728 voyageurs, Mauriciens et touristes confondus, ont atterri à l’aéroport. Du côté des hôtels, à jeudi, 1 500 chambres avaient été réservées à cet effet. L’Association des hôteliers et restaurateurs de l’île Maurice (AHRIM) prévoit un taux d’occupation de 25 % des hôtels. Du côté des agences de voyage, même si la réouverture était attendue depuis longtemps, force est de constater qu’il faudra du temps avant de pouvoir parler de vrai redémarrage. Pour l’instant, la majeure partie des réservations concernent des Mauriciens qui rentrent au pays. «Puis, la communication n’est pas très claire. Par exemple, des personnes n’ont pas pu embarquer car elles ne savaient pas qu’à la réouverture, il fallait toujours un test PCR au départ», explique une gérante d’agence.
Mais du côté des autorités, il n’y a pas de débats. Le protocole a été établi et communiqué à tous les acteurs du secteur avant la réouverture. Pour rappel, tous les voyageurs doivent être soumis à un test PCR le jour de l’arrivée, au 7e et au 14e jour de leur séjour. Ceux qui sont complètement vaccinés peuvent profiter des facilités de leur hôtel alors que pour les non-vaccinés, le système de quarantaine ne change pas. Sollicité, Preetam Bhuglooa, président de la Hotels and Restaurants Employees’ Union, explique que, pour le moment, tout se passe bien. «J’ai eu des réunions depuis l’ouverture, et tout est respecté à la lettre. Les employés ont un masque chaque quatre heures ; il n’y a pas de buffets et la distanciation physique est maintenue.» Le syndicaliste ajoute qu’il continue à suivre la situation de près, surtout que petit à petit, d’autres établissements s’ajouteront à la liste.
Cependant, le Dr Vasantrao Gujadhur, estime que ce protocole n’est pas imperméable. «Pour les non-vaccinés, la situation ne change pas», ditil d’emblée. Mais, selon l’ancien directeur des services de Santé, un voyageur vacciné, même avec un test PCR au départ et à l’arrivée, peut être en période d’incubation. «Le cas de figure qu’il infecte le personnel, qui à son tour, propagera le virus, existe.» De plus, il se demande si le ministère de la Santé va veiller régulièrement si le protocole est respecté dans tous les établissements. «L’autre souci est que les cas sont en augmentation à Maurice. Il n’est pas exclu que le touriste soit contaminé ici», met-il en garde. Mais du côté du ministère, les inquiétudes affichées par le Dr Gujadhur et partagées par des médecins et infirmiers ne font pas de l’ombre à l’optimisme. «Avec la vaccination des passagers et du personnel, le risque de transmission est nettement moindre. Puis, lorsqu’on prend en considération les gestes barrières, qui sont toujours d’actualité, nous arrivons à un risque vraiment très minime», fait-on comprendre. De plus, la campagne vaccinale locale progresse et l’objectif de vacciner au moins 60 % de la population d’ici octobre est toujours d’actualité.
Arrivées et départs
L’autre point qui rend les opérateurs du tourisme optimistes est l’annonce des vols. Pour l’instant, les vols sont assurés par Air Mauritius, Air Austral, Emirates et Turkish Airlines. D’autres compagnies aériennes s’ajouteront à la liste dans les jours à venir. Ainsi, Air Seychelles est prévu à partir du 1er août ; Air France à partir du 7 août ; Air Madagascar le 2 septembre ; et Corsair le 4 septembre. D’autres compagnies, qui avaient demandé des droits d’atterrissage avant la réouverture, n’ont pas encore communiqué une mise à jour de leur statut. British Airways et Evelop devraient commencer à desservir le pays à partir du 3 août ; et Condor à partir du 2 octobre.
Pour Saudi Airlines, SAA, Eurowings et Kenya Airways, aucune date n’a été communiquée pour l’instant. En ce qui concerne les pays desservis, du 15 juillet au 31 octobre, qui correspond à la saison été en Europe, quatre vols hebdomadaires de MK sont prévus vers Paris et un vers l’Afrique du Sud, quand les interdictions seront levées. Quant aux compagnies étrangères, entre le 7 août et le 3 octobre, Air France atterrira le samedi et repartira le dimanche. Du 6 au 30 octobre, le nombre de vols passera à trois par semaine : mercredi, vendredi et samedi. Condor desservira aussi la France avec trois vols hebdomadaires du 2 au 30 octobre. British Airways assurera aussi trois vols par semaine du 3 août au 30 octobre. Turkish Airlines opérera un vol par semaine du 16 juillet au 25 septembre et trois vols en octobre.
Dans la région, Air Austral opérera deux vols – le lundi et le vendredi – du 16 juillet au 1er août. Du 1er août au 29 août, un troisième vol sera rajouté le dimanche ; Air Madagascar prévoit un vol hebdomadaire du 2 septembre au 28 octobre et Air Seychelles, deux vols par semaine du 1er septembre au 27 octobre. Du côté d’Emirates, quatre vols par semaine sont prévus du 15 au 31 juillet. En août et septembre, le nombre passera à huit et à partir d’octobre, il y aura un vol quotidien.
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