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Tourisme: ces cinq sous manquants qui nuisent à l’image du pays

20 juillet 2021, 14:00

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Tourisme: ces cinq sous manquants qui nuisent à l’image du pays

«Sink sou pou fer enn roupi.» C’est le sentiment de ce directeur de compagnie depuis qu’il a atterri à Maurice, jeudi. Il réside dans un hôtel 5-étoiles. Si, dans l’ensemble, le protocole pour les touristes tient la route, des détails restent à peaufiner. Or, dans le haut de gamme et quand on débourse presque Rs 300 000, les détails sont ce qui compte.

Il est arrivé à Maurice la semaine dernière sur le vol MK 015 de Paris. Ce Mauricien, établi en Angleterre depuis des années, réside dans un hôtel 5-étoiles depuis son atterrissage. Il attend patiemment la fin des 14 jours réglementaires pour flâner dans son île natale. Entre-temps, s’il dit que dans l’ensemble, le protocole établi pour les touristes tient la route, quelques détails restent à peaufiner.

La première chose qui l’a frappé est qu’à aucun moment, avant le départ de Paris, sa carte de vaccination ne lui a été demandée. «On nous a demandé le test PCR de départ, mais c’est tout. Personne n’a demandé notre statut vaccinal.» La carte vaccinale lui a par contre été réclamée au départ du Royaume Uni pour la France, mais c'était un vol Air France qui n'avait rien à voir avec celui pour Maurice.

Puis, en business class dans l’avion, il affirme que le service n’est toujours pas offert à 100 %, alors que les vols commerciaux ont débuté. «Le personnel, qui était très professionnel, nous a dit que d’ici la semaine prochaine, tout serait comme avant. Mais la direction de la compagnie aurait dû nous prévenir, à la réservation du billet, que même sur les vols commerciaux en ce moment, nous n’aurions pas le service d’avant. Ça ne me dérange nullement d’avoir le champagne dans des gobelets et des couverts en plastique... Le tout est d’être clair dès le départ.»

À l’arrivée, encore une fois, aucune mention de la carte vaccinale, ni à l’immigration ni au comptoir de la santé. Après le test PCR obligatoire, il lui a été demandé de remplir un formulaire avec ses coordonnées pour qu’il soit informé de son statut viral. Le résultat devait lui parvenir dans les six heures suivantes. Cela devait représenter le feu vert pour qu’il profite des facilités de l’hôtel. Le transfert vers le 5-étoiles a aussi été un parcours du combattant, car il devait voyager dans un car avec 15 autres personnes. «Un peu de planning n’aurait pas fait de mal. L’attente était longue car il fallait attendre les autres qui étaient encore à l’immigration. Un meilleur planning entre le transfert et les autorités aurait grandement aidé et réduit le temps d’attente dans un minibus.»

Quatre heures après l’atterrissage, il arrive enfin au resort. Après les formalités, il est conduit à sa chambre qu’il ne peut pas quitter tant qu’il n’a pas la confirmation de la négativité de son test PCR. La bonne nouvelle n’arrivera pas ce jour-là. Il se retrouve cantonné entre quatre murs. Rien non plus le lendemain matin. À midi, il sollicite le personnel de l’hôtel, qui va s’enquérir des informations. Toujours rien. «Par la suite, le ministère a appelé l’hôtel pour dire que tous les voyageurs du vol étaient négatifs, alors qu’on nous avait prévenus que nous allions être personnellement informés en six heures. Ce genre de problème de communication ne sonne pas bien lorsqu’on se vante de vouloir attirer un tourisme haut de gamme», prévient le directeur.

Quant à l’hôtel, si les facilités comme la piscine et la gym sont accessibles, d’autres services sont toujours hors-portée. Par exemple, en soirée, il n’y a qu’un seul restaurant ouvrable. «Encore une fois, rien n’a été dit à la réservation. Si on m’avait prévenu, j’aurais choisi un établissement avec au moins deux possibilités de restauration. Il faut faire la différence avec la quarantaine et les touristes commerciaux, ce qui est mon cas. Lorsqu’on propose le choix 5-étoiles, il faut que le service suive car on nous vend des attentes», déplore-t-il.

Quant à l’entretien de l’hôtel, ce Mauricien de retour au pays s’est demandé s’il y a eu un cyclone récemment car, à plusieurs endroits, la pelouse n’est pas entretenue et des branches, feuilles de palmiers et autres débris végétaux jonchent le sol. Encore une fois, pour une clientèle qui n’est pas en quarantaine et qui succombe à l’appel des «resort bubbles», l’image a de quoi refroidir l’envie de visiter le reste du pays.

Un séjour à près de Rs 300 000

Les attentes des voyageurs, qui espèrent un séjour haut de gamme comme vanté dans les publicités, est d’autant plus grande que le prix est conséquent. Pour 14 jours en demi-pension dans cet établissement, il faut débourser Rs 124 000, soit Rs 8 900 par nuit. Le vol a coûté £2 850 en classe affaires (Rs 169 910 environ). «Le problème est que nous avons une même carte pour le dîner pendant 14 jours. Un autre restaurant est aussi ouvert, mais on ne peut consommer que pour Rs 700. Un seul restaurant est ouvert pendant la journée et l’unique proposition sont les pizzas. Mais à la réservation, on nous avait affirmé que trois restaurants seraient ouverts, sans les détails». Quant au taux d’occupation, l’hôtel comptait 30 personnes jeudi dernier et à hier, il y en avait 100.