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Success story: Tashiana Tirmanee, pro de la cuisine
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Success story: Tashiana Tirmanee, pro de la cuisine
Amoureuse de la cuisine depuis toujours, elle a suivi des cours et en a fait son métier. Elle s’envole pour l’Expo 2020 de Dubaï le mois prochain. La sous-cheffe veut acquérir davantage d’expérience et découvrir d’autres cultures pour se rapprocher de son projet futur.
Après avoir passé trois ans et demi à Dubaï, Tashiana Tirmanee se retrouve contrainte, en raison du Covid-19, de rentrer à Maurice pour retrouver sa famille. «J’ai perdu mon père à l’âge de 13 ans. Je n’ai que mon frère et ma mère. Comme nous ne savions pas comment allait évoluer la situation avec la pandémie, j’ai décidé de rentrer.» En attendant que les activités reprennent pour postuler comme sous-chef, elle travaille comme chef à domicile.
Après avoir soumis sa candidature, elle se retrouve sélectionnée parmi plus de 500 candidats pour participer au Dubai Expo 2020 pour neuf mois et pour travailler dans un grand établissement hôtelier. Son choix est fait, elle part en août. Vu qu’il y aura 190 pays participants, cette Rosehillienne passionnée de cuisine veut saisir l’opportunité et apprendre un maximum d’autres cultures tout en partageant la sienne. «Après l’expo, je souhaite travailler dans un hôtel à Dubaï ou en France ou rentrer à Maurice. Car mon rêve est d’avoir mon propre restaurant plus tard. Je pense qu’avant de franchir cette étape, j’ai besoin d’un peu plus d’expérience.».
Si dans cinq ans, elle se voit chef exécutif ; dans dix ans, elle veut gérer son propre restaurant, en faisant voyager ses clients à travers ses plats. D’où lui vient sa passion pour la cuisine ? Tashiana Tirmanee relate que sa grand-mère était une très bonne cuisinière. Elle a appris de celle-ci depuis l’âge de six ans, en donnant un coup de main en cuisine. «C’est ainsi que ma passion pour la cuisine s’est développée», se souvient-elle, la joie au cœur. «J’aimais être à la cuisine. Même après l’école, je m’y retrouvais toujours pour préparer le goûter… et j’adorais regarder des émissions comme Top Chef.»
Aujourd’hui, elle connaît la cuisine gastronomique, libanaise, indienne et chinoise, entre autres. La jeune femme de 29 ans a tout fait pour vivre sa passion malgré les obstacles. Elle se dit aussi chanceuse d’avoir toujours eu le soutien de son frère. «Il a toujours été présent pour moi. À chaque fois que je lui confiais que je n’en pouvais plus, il m’encourageait à continuer… C’est ma source d’inspiration… et aussi mon goûteur pour mes nouvelles idées.»
Élève de la filière finance au secondaire, elle se laisse guider par sa passion après le collège et entame des cours de cuisine à l’École hôtelière Sir Gaëtan Duval pendant un an et demi. Cela lui permet d’acquérir de l’expérience dans un premier hôtel à Flic-en-Flac. «En comparant la théorie et les émissions de télévision, je me rends compte que c’est très dur dans la pratique. Très dur pour débuter. Quand on est stagiaire, on ne sait pas trop comment faire. Parfois, il fallait rester après le service, pour la formation et pour nettoyer.» Après les cours, voulant tenter sa chance ailleurs, elle est recrutée comme commis de cuisine dans un autre hôtel de la localité où elle était la seule femme et la moins expérimentée. Ayant eu l’opportunité de faire avancer sa carrière et d’apprendre hors de Maurice, à l’âge de 23 ans, elle s’envole pour Dubaï. Elle débute au One&Only Royal Mirage.
Les premiers six mois, elle travaille avec un chef grec sans heures fixes avant d’être transférée dans un autre restaurant, Celebrities. Là, elle entre dans le monde de la gastronomie française. De demi-chef de partie, elle est promue chef de partie en un an. Elle commence par les entrées ; elle bouge ensuite à la garniture, pour finir dans la section viandes, poissons et sauces. La plus difficile. Comme il n’y a pas de sous-chef pendant six mois, elle prend plus de responsabilités. «Au bout d’un an et demi, j’avais gagné la confiance de mon chef mais avant, c’était dur. Il criait. Il ne disait jamais que c’était bon. Il y avait tout le temps un souci. Au quotidien, il me disait "aujourd’hui, c’était ok. Demain tu feras mieux". J’allais toujours plus tôt au travail, soit avant son service pour apprendre.»
C’était difficile, d’autant plus qu’elle était la seule fille. Étant une jeune femme, elle devait toujours défendre ses droits. Travaillant avec diverses nationalités comme des Indiens, des Philippins, des Français, il fallait tout le temps se battre pour sa place. «Les paroles blessantes m’ont encouragée à avancer et à me dépasser.» Mais elle réalise, au fil du temps, que la femme est mieux valorisée en tant que chef. En vivant son rêve, son message aux jeunes est de foncer, si la cuisine les passionne. «Pour faire de la cuisine son métier, il ne faut surtout pas baisser les bras, quelles que soient les difficultés. Les obstacles font grandir et avancer. Après, c’est vraiment super de travailler en cuisine. Mais dans ce métier, il faut savoir qu’on est privé de beaucoup de choses, à l’instar des fêtes de Noël. Il ne faut pas qu’aller au travail soit une corvée.»
Outre le secteur touristique qui n’est pas au beau fixe, elle est d’avis qu’il faut apprendre à vivre avec le virus. Elle reste toutefois optimiste que tout va repartir de plus belle. Tashiana Tirmanee a hâte de repartir à l’Expo 2020 à Dubaï pour ressentir l’adrénaline en cuisine et ravir les papilles.
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