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Hausse attendue des prix des produits de la mer
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Hausse attendue des prix des produits de la mer
Avec la réouverture partielle des frontières et la reprise des activités hôtelières, les opérateurs s’attendent à une reprise de la demande pour le poisson et les fruits de mer. Jusqu’ici, leur consommation était en baisse de façon générale, affirme-t-on à Hassen Taher Seafoods. Son directeur général, Bahim Taher, s’explique. Pour les fruits de mer moins chers comme les poulpes (ourites), petites crevettes, calamars et poissons, même si la demande est légèrement moindre, elle est plus au moins stable car leur prix est toujours abordable. On observe que le consommateur va plus vers la vente en vrac, ce qui fait qu’il peut prendre la quantité qu’il souhaite, à un prix raisonnable.
Pour les produits hauts de gamme, tels que langouste, crevettes géantes, saumon, huîtres, entre autres, la baisse est conséquente, en particulier chez la classe moyenne, qui se faisait autrefois plaisir de temps en temps. En ces temps difficiles, ils donnent priorité aux produits susmentionnés moins chers. Au niveau du secteur hôtelier et de la restauration, la demande reprend de zéro, soutient Bahim Taher, qui s’attend à une légère hausse de la demande d’ici quelques semaines avec la réouverture des frontières.
Toutefois, dans les semaines à venir, le prix des produits importés et locaux connaîtront une légère hausse. «Nous essayons de maintenir le prix mais, tôt ou tard, il y aura une légère augmentation d’ici quelques semaines. Nous n’aurons pas le choix. Il nous faut aussi travailler. Évidemment, nous essaierons d’absorber au maximum la hausse des coûts.» Aux dires de Bahim Taher, le prix des produits importés est affecté par la dépréciation de la roupie, le prix du fret et l’augmentation à la source. Donc, tout en visant des produits de qualité, les marchés les plus abordables pour s’en procurer sont privilégiés. Pour les produits de mer locaux, le ravitaillement des bateaux de pêche s’avère plus coûteux, sans oublier le coût du carburant. Toutefois, il fait ressortir que malgré ces augmentations, le prix des produits surgelés restera stable.
Angella Radegonde, qui est banian, note de son côté, une baisse de 40 % de la vente. Hormis le fait que la pêche est moindre en hiver, elle relève qu’avec la cherté de la vie due aux pertes d’emploi et à la baisse de revenu, beaucoup se tournent vers le surgelé, qui coûte moins cher, malgré la préférence pour les produits frais. De plus, avec la hausse du prix du carburant et les prises réduites en hiver, les pêcheurs ont revu leurs prix de vente aux consommateurs à la hausse.
Poisson à crédit
«Ceux au bas de l’échelle ne peuvent plus se permettre d’acheter poulpes et crustacés, entre autres. Pour le poisson aussi, ils cherchent ce qui est plus abordable», avance Angella Radegonde. D’autres se retrouvent à acheter leur poisson à crédit, en particulier en milieu de mois. Elle note que même les consommateurs de la classe moyenne ont revu leur consommation de fruits de mer. Le président de l’Association pour la protection de l’environnement et des consommateurs, Suttydeo Tengur, confirme cette opinion qu’une majorité de consommateurs trouvent les fruits de mer trop chers.
Au niveau des restaurants de fruits de mer, la situation n’est guère meilleure. Le gérant du restaurant The Sea Folks, Ambuj Sony, relate qu’étant un restaurant de fruits de mer, il travaille surtout avec des clients réguliers. Bien que la situation ne soit pas au beau fixe, il lui arrive d’avoir quelques nouveaux clients. Mais le profit reste limité. «Le coût de l’approvisionnement en produits de mer est plus élevé. Jusqu’à l’heure, je travaille avec le même menu qu’avant le Covid-19 et nous n’avons pas encore changé les prix. Dans la situation actuelle, je ne veux pas perdre mes clients.» Revoir les prix reste toutefois une option. Avec la reprise du secteur touristique, le restaurateur reste optimiste que, dans les semaines à venir, la demande fleurira et que son business se portera mieux.
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