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Indiscipline et désorganisation: bienvenue à la gare du Nord…

8 août 2021, 11:26

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Indiscipline et désorganisation: bienvenue à la gare du Nord…

Une septuagénaire a perdu la vie la semaine dernière à la gare du Nord, après avoir été percuté par un autobus. L’insécurité est décriée par les usagers, mais pas que… Des habitués soulignent que ce n’est pas le premier accident du genre et demandent plus de mesures préventives.

Marie Thérèse Lourdes Duval, née Latreille, 78 ans, a connu une fin tragique le vendredi 30 juillet à la gare du Nord, à Port-Louis. Cette habitante de La-Tour-Koenig, Pointe-aux-Sables, a été percutée par un autobus. Selon les informations, la septuagénaire traversait les voies de cette gare quand elle a été renversée par un autobus de Triolet Bus Service (TBS). En début d’année, soit le 11 janvier, Bolah Beeharee, un habitant de Congomah de 69 ans, a perdu la vie alors qu’il marchait à proximité de la gare. Selon des témoins, il se trouvait auprès des mains courantes quand un autobus de TBS, conduit par un chauffeur de 36 ans habitant Triolet, sortait de la gare.

Trop c’est trop, disent ceux que nous avons accostés jeudi à la gare. Un chauffeur d’autobus, qui dessert l’Ouest et qui est souvent témoin de tels incidents, confie que certaines personnes ne respectent pas les passages piétons et les trottoirs. «Dimounn mars partou kot zot anvi traversé devan ek deryer bis dé fwa pa kapav évit zot...» Pour lui, il est urgent de réaménager la gare et d’installer des barrières de sécurité ainsi que des panneaux indicateurs. «Car il y a des gens qui ne sont pas habitués, ils ne savent pas où sont les entrées et sorties des bus. Mé sa osi ou pou trouvé ena pou fni soté...»

«Il ne faut pas tout mettre sur le dos des chauffeurs,  il faut que chacun soit responsable»

Pour d’autres employés d’une compagnie de transport, il faut que les piétons soient plus vigilants. «Il ne faut pas tout mettre sur le dos des chauffeurs, il faut que chacun soit responsable.» Par exemple, font-ils ressortir, après les heures de classe, il est difficile de gérer les élèves. «Ils font souvent la loi. Ils marchent au milieu des voies en groupe, ils courent, ils jouent entre eux. Il aurait fallu un contrôle policier aux heures de pointe notamment.»

Du côté des passagers, autre son de cloche. Pour eux, bien souvent les bus roulent beaucoup plus vite que la limite autorisée. Ces chauffeurs ne font pas attention aux piétons. «Combien de fois des personnes sont à peine entrées qu’ils démarrent en trombe. Ils sont pressés et ne donnent même pas le temps aux passagers de s’asseoir.» Pour plusieurs, dont Gian, 72 ans, qui attendait le bus pour Tranquebar, les autobus sont garés un peu partout sur la gare. «Zot met bis la kot zot gagné. Lerla ou pe bizin pas ant. Normal pou ena aksidan. Zot bord lor trotoir la mem. Kot nou pou marsé nou ?» Entre temps, fait ressortir un chef de gare, il est désormais recommandé que les receveurs aident leur chauffeur à se garer ou quand ils «bougent leur véhicule» en leur donnant le signal. «En même temps, tous les autobus sont avisés de ne pas rouler trop vite sur les gares et les chauffeurs sont appelés à être plus de vigilance sur le volant. Cela s’applique aussi quand ils sont sur les routes, depuis toujours.»