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La semaine décryptée

8 août 2021, 15:41

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La semaine décryptée

Lundi 2 août

Big Rudy watching?

L’express du lundi 2 août annonce ce qui pourrait prendre la forme d’un test case dans la fonction publique. En effet, le journal annonce que des fonctionnaires du Government Information Service (GIS) ont eu recours au Data Protection Office (DPO) pour ce qui semble être une violation de leur vie privée à la suite de l’installation de caméras de surveillance dans les locaux de cet organisme qui tombe sous la tutelle du Prime Minister’s Office (PMO).

Invoquant une violation de leurs droits humains, ces fonctionnaires ont fait appel au DPO. En effet, ne sachant pas qui contrôle ces caméras et qui sont ceux qui ont accès aux images captées, les fonctionnaires se disent stressés par ce système de surveillance.

Le GIS se démarque déjà comme le premier département du gouvernement à faire partir son chef, qui est un fonctionnaire de carrière, pour le remplacer par un nominé politique en la personne de Rudy Veeramundar. Dans l’ensemble de la fonction publique, la réaction du DPO après cette protestation pourrait créer un précédent. Si le DPO soutient la décision de placer des caméras de surveillance, cela pourrait entraîner la mise en place d’une telle pratique dans d’autres départements, ministères et institutions publiques.

Mardi 3 août

And the winner is… Anil Kumar Dip

Les médias du pays font grand cas de la nomination à titre intérimaire du Deputy Commissioner of Police (DCP) Anil Kumarsing Dip aux fonctions de commissaire de police (CP). Cela devait surprendre tous ceux qui suivent de près les affaires de la police car ils croyaient que c’était le DCP Choolun Bhojoo qui allait être choisi pour succéder au CP Khemraj Servansing.

Puisque c’est le Premier ministre qui nomme le CP, les spéculations n’ont pas manqué sur le non-renou-vellement du contrat de Servansingh et la nomination, temporaire il est vrai, de Dip. D’après certaines indications, Servansing, connu pour sa rectitude du temps où il commandait la SMF, aurait refusé certaines directives que LaKwizinn lui a adressées. L’indépendance du CP, tout comme celle du PP, du judiciaire et du directeur de l’Audit, est garantie par la Constitution du pays. On croit savoir que le mandat temporaire confié à Dip servirait à tester son esprit d’indépendance et de professionnalisme dans l’exercice de ses fonctions. Toujours d’après les indications, une éventuelle arrestation de Roshi Bhadain serait déterminante dans le cheminement de plus d’une carrière…

Mercredi 4 août

1 000 MK out après 18 pilotes ?

D’après un plan de redressement à Air Mauritius (MK), pas moins de 1 000 employés sur 2 300 risquent le licenciement. Depuis plusieurs années déjà, sous d’autres gouvernements aussi, la politique des sureffectifs à MK a suscité bien des débats car notre ratio de membres de personnel par avion est probablement le plus élevé au monde. Chaque avion de MK nécessite le déploiement de pas moins de 244 employés alors que Turkish Airlines s’appuie sur seulement 63 employés pour chaque aéronef.

À un certain moment, MK s’était même retrouvée dans une situation où il n’y avait pas assez de bureaux pour caser ses nombreux managers en tous genres. Ce qui donna lieu à l’émergence d’une nouvelle classe de cadres qu’on appelait les managers de couloirs.

Dans toute cette affaire de redressement ou de restructuration de MK, la plus grande question posée reste celle du montant des rémunérations de l’administrateur Sattar Hajee Abdoula, un acteur de premier plan de LaKwizinn. Quand Abdoula était engagé dans le démantèlement de British American, il avait réclamé Rs 26 millions pour 18 jours de travail, soit Rs 1,4 million par jour.

Abdoula a jusqu’ici «travaillé» pendant quelque 465 jours pour Air Mauritius, ce qui fait que, valeur du jour, il va réclamer à moins de Rs 672 millions. Puisque son job à MK ne se termine pas avant plusieurs mois, voire des années encore, il pourrait même toucher le milliard. MK pourrait toujours contracter un prêt d’un milliard auprès de la SBM pour pouvoir rémunérer ce génie exceptionnel. Pas de problème coté SBM car son chairman tout puissant s’appelle… Sattar Hajee Abdoula.

Jeudi 5 août

Mère Teresa, version homme

Rare est le Mauricien qui hésiterait à balancer quelques roupies à un infortuné qui demande à manger une paire de dal-pouri ou un dipin-gato-piman. La charité fait partie de toutes les croyances religieuses du pays. Nous comptons maintenant, dans la diaspora mauricienne quelqu’un qui brise tous les records de charité et qui mérite même une statue de son vivant sur une place publique. Au même titre que Mère Teresa et Mahatma Gandhi. L’homme super généreux s’appelle Loganaden Govinden, un Mauricien qui a prêté une somme de Rs 20 millions, sans intérêts s’il vous plaît, à Pravind Jugnauth pour que ce dernier puisse faire l’acquisition d’une propriété à Angus Road à Vacoas.

Avant l’affaire Angus Road, on connaissait à peine l’existence de ce samaritain hors-pair. On sait maintenant qu’il est cinéaste. Pour être honorée par cet homme exceptionnel, la SBM n’a pas hésité à lui avancer un prêt de Rs 90 millions, soit quatre fois et demie plus élevé que celui d’Angus Road de Rs 20 millions. À tout seigneur, tout honneur : c’est par une floating charge que la SBM croit avoir sécurisé ces Rs 90 millions. Reste à savoir maintenant si le cinéaste a aussi maîtrisé l’art de la lévitation pour pouvoir flotter au-dessus de la SBM Tower à Port-Louis.

Vendredi 6 août

Se faire de l’argent sur le malheur des autres

Dans son édition du vendredi 6 août, l’express fait état d’un fait qui prouve que le pays compte toujours des gens qui savent comment tirer profit du malheur des autres. En effet, les bénéficiaires de logements sociaux finissent par se faire plumer car ils doivent s’acquitter d’un taux d’intérêt de 6,5 % alors que le repo rate est de 1,85 %. Ces acquéreurs doivent aussi souscrire à une police d’assurance qui coûte Rs 30 000. Sans oublier les frais de notaire.

Puisque le gouvernement compte construire pas moins de 12 000 logements sociaux, voilà un nouveau chantier de grand business qui s’ouvre. Il est fort possible que des compagnies privées soient créées pour réaliser ces projets dans l’opacité, sans avoir à rendre compte à l’Audit et au Parlement.

On a, ces derniers mois, constaté comment des gens proches du pouvoir, dont une quincaillerie, ont bénéficié de pas mal de contrats dans le secret total pour approvisionner le pays en médicaments et équipements dans la lutte contre le Covid-19.