Le nouvel album de Zulu sort le dimanche 15 août. Il s’intitule «United Colours». En neuf titres, Zulu et sa tribu (re)dessinent les contours d’un pays marqué par le naufrage du «Wakashio». Par-dessus tout, l’artiste nous parle d’amour.

Rester poétique quand on a été témoin d’une catastrophe écologique. Qui dit Zulu, dit artiste de Mahébourg. Une voix chaude qui porte en elle le soleil du Sud. Le naufrage du Wakashio, c’était il y a un an. Une fois les hydrocarbures enlevés, d’artiste et d’habitant, Zulu est devenu un survivant. Lui le travailleur doublement impacté. À la fois côté touristique et artistique.

Sa planche de salut : la poésie qui lui est si particulière. Celle qu’il déroule au fil de «United Colours». Ce nouvel album de neuf titres sort le dimanche 15 août prochain. On y entend la poésie qui a permis à l’artiste de se surpasser pour survivre au confinement.

Mais de toutes les couleurs dont il égaie «United Colors», c’est surtout celle de l’amour qui est la plus éclatante. Amour dans tous ses changements de ton. Que ce soit dans l’histoire qui lie Zulu à la musique. Car l’artiste continue de pratiquer son art même s’il ne parvient pas à en vivre. Même si cela lui arrive de descendre au creux de la vague, il nous parle aussi de l’amour qu’il ressent pour ses musiciens, ces amis de toujours qui l’ont accompagné pendant le confinement. Il est aussi question de l’amour pour la femme qui partage désormais son cœur. Mais aussi de l’amour pour son pays et sa culture. Sans oublier l’amour qui est né entre le chanteur et les employés du groupe Eclosia, avec qui il a fait l’album. Puisque l’amour est au cœur de cet opus, on le retrouve dans les titres «Mo Lamour» featuring Veronique Martin et «Tequiero» en duo avec Kiki Samudio.

Balades pleines de nostalgie

Chacun des titres montre une facette différente de ce chanteur. L’album, au final reflète toute la pensée et les couleurs mauriciennes. Avec ces neufs titres, Zulu revient en force. «United Colors» marque également ses retrouvailles avec l’ingénieur son et producteur Richard Hein, après sept ans. C’est d’ailleurs chez ce dernier, au Kapricorn Studio que l’album a été enregistré.

Tout au long de l’album, on retrouve cette sonorité de balade empreinte de nostalgie et de séga qui caractérise la musique de Zulu. Du seggae, des notes de kizumba viennent également embellir l’ensemble. Si le créole mauricien est omniprésent, on entend également le français et l’espagnol dans le titre «Tequiero».

C’est avec «Dance avec moi» que s’ouvre l’album. Une invitation qui laisse entrevoir la suite de l’album. «Dance avec moi» est un titre qui se veut rempli d’espoir. Malgré le Covid-19 et l’impact économique de la crise sanitaire qui rend l’avenir incertain, Zulu invite à «redress to latet/Less twa briye ziska linfini/ Dans kouma enn sel nasyon kouler nou pavyon».

On retrouve le thème de l’unité avec le titre «Kuler Mo La Po» featuring Jean Yves Bestel. Morceau sorti en avant-première de l’album, «Kuler Mo La Po» est présenté comme la rencontre d’un «blanc morisien ek enn Zulu», comme le dit le chanteur. Une façon de briser les tabous autour de la couleur de peau.

Véritable plaidoyer pour l’unité que cet album. Un troisième titre en parle. Il s’agit de «Paradi l’enfer». Le chanteur met en garde contre les «rekin marto sirkil lor nou paradi ar zot risess pe vinn konkerir nou sazess/ Amenn bann foss lespwar/ Pa less nou paradi gayn kouler lanfer/Pa less nou linite anvol dan la pousyer».

Avec «United Colors», Zulu fait également un clin d’œil au séga typique. Il nous propose une reprise de «Reziser Kaboss», chanson qui avait été popularisée par Noëlla Allas, en souvenir de ses origines agaléennes. Les notes du séga typique on les entend également dans «La vie kuma enn soley» où l’artiste pleure son Mahébourg bien aimé. «Mahébourg so leker brile» après le naufrage du Wakashio. Mais ici encore l’espoir est au rendez-vous. «Si mo tonbe mo releve pli for».

Enfin avec le titre «Tou sel», Zulu rappelle que l’artiste est toujours seul, mais que ce qui lui redonne le courage et la force de continuer c’est l’amour de son public.

<p><em>&laquo;Prisonier enn paradi&raquo;</em> est l&rsquo;un des titres de l&rsquo;album <em>United Colours</em>. Il pourrait bien faire partie de la bande originale du film <em>&laquo;Prisoners of Paradise&raquo;</em> d&rsquo;Alan Govinden, producteur controversé dont le nom est cité dans l&rsquo;affaire Angus Road, comme celui du financier du Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans l&rsquo;achat de sa propriété. L&rsquo;album de Zulu comprend deux versions de cette chanson.</p>

<p>Le premier album auto-titré de Zulu est sorti en 2014. Il a été suivi d&rsquo;Intimiste en 2016. Puis de Tango Bluz en 2018. United Colours est le quatrième album de Zulu en sept ans.</p>