Publicité
Wakashio: un laboratoire recherché pour l’analyse des échantillons autour du site du naufrage
Par
Partager cet article
Wakashio: un laboratoire recherché pour l’analyse des échantillons autour du site du naufrage
Le ministère de l’Environnement cherche un laboratoire pour l’échantillonnage et l’analyse de l’eau et des sédiments autour du site du naufrage du vraquier. Le but est de connaître les effets de la présence des restes du Wakashio dans notre lagon, la qualité de l’eau et si les sédiments dans les fonds marins sont toujours affectés. Une réunion technique a lieu ce mercredi 11 août au National Environment Laboratory, à Réduit. Les offres doivent être soumis sur le site de l’E-Procurement au plus tard le 30 août. Les noms des laboratoires soumissionnaires seront rendus publics le 1er septembre. L’Integrated Environmental Monitoring Program a surveillé les traces d’hydrocarbures et a pris des échantillons durant des mois. Il y a régulièrement eu des reports de traces d’hydrocarbures dans le Sud-Est. Cependant, les restes du Wakashio sont démantelés au fur et à mesure. La météo a interrompu de nombreuses fois les travaux.
Mahébourg: un an après la marée noire, l’écocide commémorée
6 août 2020. Les Mahébourgeois ainsi que tout Maurice se réveille avec effroi. L’un des trois réservoirs du MV Wakashio, qui s’est échoué dans la soirée du 25 juillet, s’est fissuré, déversant ainsi dans le lagon de Pointe-d’Esny 1 000 tonnes métriques de Very Low Sulphur Oil (VLSO). Les hydrocarbures ont souillé le littoral du Sud, ce qui est le pire désastre écologique de l’histoire du pays. Le 7 août, aux petites heures, Rezistans ek Alternativ (ReA) s’est mobilisé pour confectionner des booms artisanaux avec sarlon et pailles de canne afin de faire barrage contre l’huile visqueuse qui convergeait vers la côte.
S’est ensuivie une mobilisation humaine où les Mauriciens de tout bord ont mis la main dans le cambouis pour sauver le lagon. Un an après le naufrage du vraquier japonais, samedi, ReA, Lasanble Solider Mahebourg et Center for Alternative Research and Studies (Cares) ont voulu commémorer à leur façon l’écocide du Sud, en rendant hommage à la bouée sarlon et le mouvement qui a émergé avec la bouée artisanale, sur le front de mer de Mahébourg.
Ceux qui étaient au coeur de ce mouvement ont tenu à partager ces moments pénibles qui les hanteront à jamais. Yolande Hennequin raconte comment elle s’est retrouvée à fabriquer des bouées artisanales. «Nou’nn asizé tou dimounn inn met latet ansam. Nou inn dir bizin fer kitsoz. 10 h di swar inn al rod zegwi ek sarlon dan kinkayri. Lerla rod bann plas strategik kot kapav plas bwe. Landemin nou’nn trouvé ki sa marsé.»
Ludovic, Mahébourgeois, qui vit de la mer, ne cache pas sa peine. Face à l’émotion, il arrive à peine à s’exprimer. «Un an depuis Wakashio, un an de souffrance. Les Mahébourgeois souffrent toujours. La tristesse et l’amertume sont toujours là.»
Davina Bauluck et son époux ont, eux, un centre de plongée. Elle revient sur cette marée noire qui l’a privé de son gagne-pain. «Les gens couraient à droite, à gauche. Des gens pleuraient, hurlaient. Les Mauriciens n’arrivaient pas à contenir cette émotion, ce stress. Mo larm inn koulé. Kan nou trouv nou lanatir gaté. L’huile a noirci le Waterfront et le lagon. Si David (NdlR, Sauvage) n’était pas là à fabriquer la première bouée, on ne sait pas ce qui aurait pu se passer.» L’habitante de Mahébourg salue également le «mauricianisme unique» dont elle a été témoin. «Pou lavenir Moris bizin kontinié koumsa. Nou ti solider. Pa ti ena okenn kouler ou diféran ras.
«Pou bokou dimounn ki lié ar lamer se mama kinn mor. La marée noire a été traumatisante pour tout le monde. Ça a été le réveil du mauricianisme», fait ressortir Virgine Parisot.
Quant à David Sauvage, celui qui est derrière la fabrication de la bouée sarlon, l’écocide symbolise la crise écologique qui a commencé. «L’écocide du Wakashio résonne dans notre corps comme un drame. (…) Ce qu’on a vécu c’est la prise du pouvoir de la population mauricienne. Même si ce n’était pas longtemps, nous avons décidé nous-mêmes. Nous avons organisé par nous-mêmes. Nous avions l’autonomie, une indépendance.» Il explique que le Wakashio a donné des leçons de vie. «Nous avons appris que dans la crise, ensemble nous allons réussir. La vie de tous a été affectée. Il doit y avoir une réparation. Une réparation à la hauteur de la dignité humaine.»
Une plaque commémorative a été installée sur le Waterfront, témoin de cet écocide gravé à jamais dans les mémoires de Maurice tout entier. Une sculpture rendant hommage à la solidarité mauricienne et la naissance d’un nouveau Maurice sera dévoilée le 12 septembre.
Publicité
Les plus récents