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Réseaux sociaux: le filtrage de l’ICTA definitivement abandonné grâce à Facebook

10 août 2021, 16:00

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Réseaux sociaux: le filtrage de l’ICTA definitivement abandonné grâce à Facebook

En avril et mai dernier, l’Information and Communication Technologies Authority (ICTA) avait tenu une consultation publique sur l’éventualité d’une régulation des réseaux sociaux. Pour l’occasion, l’outil de filtrage avait été brandi, soit un blocage des contenus jugés sensibles ou dénoncés par le biais d’une plainte. Mais aussitôt la fin de l’exercice, Facebook a révélé pouvoir collaborer avec Maurice et s’est dit prêt à recruter un Mauricien pour son bureau de l’Afrique du Sud afin de mieux modérer les contenus dans le contexte mauricien. Selon l’ICTA, la barrière de langue, c’est-à-dire, le créole et le contexte local ne seraient pas considérés lors des demandes de retrait des posts. 

Or, selon une décision du Conseil des ministres vendredi dernier ayant trait à la collaboration entre l’ICTA et Facebook, celle-ci enterre définitivement le projet d’amendement de l’ICT Act. Ce projet de filtrage a été dénoncé par les citoyens, la société civile et aussi par Mozilla-Internet Society, qui tenaient à ce que la confidentialité soit préservée. 

Le ministère de la Technologie a établi des directives après une rencontre avec des officiels de Facebook. En effet, Facebook promet de revoir les processus de communication avec les autorités locales en matière de contenus. Des Mauriciens et membres de la diaspora pourraient être recrutés pour épauler Facebook dans la modération. 

D’ailleurs, pour la transmission des requêtes ou les demandes de retrait des contenus, ce sera le Computer Emergency Response Team Mauritius (CERT-MU), qui communiquera avec Facebook et non l’ICTA, pour assurer une meilleure assistance et coordination sur les cas en cours. 

C’est d’ailleurs ce type d’agence, de par le monde, qui traite avec le géant des réseaux sociaux. Une assistance technique sur les technologies émergentes et une visite d’une délégation de Facebook sont envisagées. 

Cette décision ampute toute action de l’ICTA d’avoir plus de pouvoirs d’investigation et de régulation des réseaux sociaux. Le document des avis des Mauriciens, de la société civile et des géants de l’informatique avait soulevé un tollé. Ce document de commentaires est toujours à l’ICTA et n’a jamais été rendu public.