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Leurs maisons ont pris feu: ils vivent à 30 dans une pièce

11 août 2021, 13:00

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Leurs maisons ont pris feu: ils vivent à 30 dans une pièce

Détresse. Impuissance. Leur vie a basculé dans la nuit de mercredi à jeudi dernier. Tout ce qu’ils avaient est tout simplement parti en fumée, leurs maisons ayant été ravagées par un terrible incendie. Depuis, les familles Edouard, François, Palmire, Curpen, La foudre et Germain ont trouvé refuge au centre communautaire de Bain-des-Dames. Et hier, elles ont été relogées dans une pièce de 1 000 pieds carrés au centre communautaire de Résidence Vallijee... Et ces 30 personnes ne parviennent plus à fermer l’œil. 

Assise sur une chaise de fortune, Jacqueline Edouard, 61 ans, laisse échapper des sanglots. Les flammes lui ont tout pris, il ne lui reste plus rien. Si sa fille ne l’avait pas réveillée et que des voisins ne l’avaient pas aidée à sortir du brasier, elle y aurait laissé la vie. «Mo lakaz a letaz, kan mo tifi inn vinn kriyé mwa, lakaz ti fini koumans brilé. Nepli res nanyé», lâche cette habitante de Cassis entre deux crises de larmes. 

Pour couronner le tout, ils ont été sommés de quitter le centre communautaire de Bains-des-Dames. On leur a expliqué qu’il y a une crèche et une école maternelle qui se trouvent dans le centre et qu’avec le bruit qu’ils font, cela incommode. «Zot tir nou laba, vinn met nou isi. Ena 18 zanfan ki ansam ek nou, bé li impé normal ki ena tapaz. Mé kouma nou pou fer pou dormi?» Ses paroles se perdent dans un murmure, son visage se crispe. 

Un peu plus loin, Eddy Palmire, 42 ans, a entamé quant à lui des démarches pour obtenir une maison de la NHDC. «Nou bizin trasé, kot nou pou al resté sinon?» 

Parmi les enfants, Jaydon François. C’est la deuxième fois qu’un malheur s’abat sur la famille de ce petit de 6 ans, qui n’arrête pas de courir dans tous les sens. Il y a trois ans, il a perdu son papa dans un accident de la route. Cela l’a marqué à vie, se désole sa grand-mère. Il y a aussi un bébé de 4 mois parmi les victimes de cet incendie. Melanie Curpen, la maman, confie que depuis le sinistre, elle a dû laisser la petite avec des proches. «Hier (NdlR, lundi) monn amenn li ek mwa dan sant, li palé resté ditou, li res ploré mem, mo bizin pran li asak fwa…» Les affaires du bébé – le quatrième enfant de Melanie – ne sont plus qu’un amas de cendres. 

Jeudi, aux petites heures du matin donc, un incendie a éclaté à la rue Noor Mamode Osman, à Cassis. Ravageant complètement des maisons en béton et tôles, qui abritaient six familles, soit 30 personnes. Onze d’entre elles, dont la petite fille âgée de 4 mois, ont été transportées à l’hôpital pour des soins. Si pour l’heure, les circonstances de ce drame ne sont pas encore connues, les anciens occupants pensent qu’il s’agit d’une bougie, qu’une voisine aurait allumée, qui aurait provoqué le sinistre, car la maison de celle-ci est dépourvue d’électricité. 

Ayant tout perdu, ces familles comptent sur le soutien des Mauriciens pour s’en sortir. Et voir ne serait-ce qu’une étincelle d’espoir au bout de ce sombre tunnel.