Publicité

Speaker vs Arvin Boolell et Shakeel Mohamed: look at the case…

11 août 2021, 18:15

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

Speaker vs Arvin Boolell et Shakeel Mohamed: look at the case…

Ils ont tous deux saisi la justice après leur suspension. Pour que des actions soient prises contre le speaker de l’Assemblée nationale, qui fait preuve de partialité, disent-ils. Des élus rouges ont également rencontré le président de la République pour faire part de leurs doléances après l’épisode «look at your face».

La riposte se précise. «Depuis qu’il a pris son poste de speaker, de par son comportement, ses agissements et ses actes, Monsieur Phokeer a démontré qu’il est ni juste ni impartial. En effet, Monsieur Phokeer fait preuve de parti pris, ayant des prédispositions en faveur de la majorité de la Chambre.» Arvin Boolell, chef de file du Parti travailliste (PTr) à l’Assemblée nationale, ne fait pas de cadeau au speaker, qui l’a suspendu du Parlement lors de la séance du 20 juillet. Il a sollicité l’intervention de la Cour suprême, estimant que le speaker est allé à l’encontre de la Constitution.

Il n’est pas le seul député ayant fait appel à la Cour. Le speaker doit également se défendre face à un autre élu du PTr, Shakeel Mohamed. Celui-ci s’est également tourné vers la justice en décembre 2020 après que le speaker l’a suspendu pour quatre séances le 17 novembre. Dans une vidéo postée sur Facebook, le député rouge, qui est en vacances en France, maintient qu’il ne retirera pas l’affaire contre Sooroojdev Phokeer. «Il est venu dire en mon absence que Bobby Hurreeram avait présenté ses excuses (NdlR, après un incident survenu entre les deux élus l’année dernière – pas celui du ‘panier’). Il m’avait appelé à son bureau où il avait agi comme un agent du MSM. L’affaire sera entendue en cour prochainement. Je n’ai pas l’intention de retirer cette affaire. Il m’a demandé de le faire. [Tu] ne mérites pas d’être speaker. Quand mon avocat [t’] interrogera, on verra si [tu] as la carrure pour être speaker», déclare Shakeel Mohamed.

Arvin Boolell n’y va pas de main morte non plus dans son . D’abord, il a expliqué sa démarche aux journalistes, à l’issue de sa réunion avec le président de la République, Pradeep Roopun, hier matin (voir hors-texte). «Les droits constitutionnels ne peuvent être bafoués. Il ne faut pas qu’il y ait connivence entre le speaker et le pouvoir politique. Il est vrai qu’il y avait une première affaire en cour, mais nous l’avions retirée croyant que le speaker allait en tirer des leçons, mais non. [Ils] ont récidivé. Il abuse de l’article 77 des standing orders, qui ne peut ‘surpasser’ les articles de la Constitution», fait valoir Arvin Boolell.

Dans sa Plaint with summons rédigée par l'avoué Hiren Jankee et déposée en Cour suprême, le chef de file du PTr au Parlement, qui est représenté par Me Sanjay Bhuckory, Senior Counsel, cite un exemple d’abus. Il fait état du fait que le speaker avait fait enlever la question de Patrick Assirvaden du Hansard (NdlR, nom donné aux transcriptions officielles des débats parlementaires).Question qui était comme suit : «Est-ce qu’on peut savoir du ministre si l’ambassadeur Soodhun est déclaré persona non grata aux Émirats arabes unis ?» Ce jour-là, le speaker avait expulsé Paul Bérenger, Rajesh Bhagwan et Arvin Boolell, qui protestaient.

Ce dernier est justement revenu sur sa suspension du 20 juillet cette fois. Relatant les incidents, il affirme que Sooroojdev Phokeer a mal agi et qu’il était impuissant face à ses abus et qu’il était provocateur. L’utilisation du mot «batiara» envers le speaker, dit-il, avait pour but de caractériser son comportement «ridicule et mauvais».

Dans le document déposé en Cour suprême, Arvin Boolell reconnaît que les standing orders autorisent un speaker à agir et prendre des sanctions pour le bon déroulement des travaux parlementaires, mais il juge que toutes les décisions doivent être judicieuses et raisonnables afin de ne pas priver les élus de leurs droits fondamentaux. Il rappelle en outre que la Constitution est la loi suprême de Maurice et qu’aucune décision, même parlementaire, ne peut aller à l’encontre de celle-ci.

Par ailleurs, Arvin Boolell a énuméré le nombre de fois où le speaker a sanctionné des députés et il rappelle que Sooroojdev Phokeer n’avait pas sévi contre Bobby Hurreeram qui avait utilisé le mot «bouffon» à l’encontre de Shakeel Mohamed alors que Pravind Jugnauth avait lancé un cinglant «alé do bouffon !» à l’encontre de Patrick Assirvaden, lors de la séance du 24 novembre 2020. Il fait également mention du désormais tristement célèbre «look at your face» du speaker adressé à Rajesh Bhagwan…