L’annonce de l’hospitalisation à domicile par le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, à la conférence de presse du National Communication Committee vendredi, est à l’étude. Mais seuls les patients asymptomatiques et vaccinés seront concernés par cette mesure. Toutefois, cette annonce soulève des questions, dont celle de la saturation des hôtels dédiés à la quarantaine et le traitement. Nous avons posé la question au personnel.

Débordés… c’est le premier mot de Vincent (nom fictif), employé d’un hôtel à Trou-aux-Biches. Il ajoute que cet établissement peut accueillir 230 personnes. «Et il n’y a pas un jour où une chambre est libre.» Ses autres collègues de Flic-en-Flac ou encore Mon-Choisy feraient le même constat. Mais ce qui lui fait peur face à cette saturation, c’est le risque d’être contaminé. «Même si le personnel a déjà fait ses deux doses de vaccin, la crainte d’attraper le virus est omniprésente. Surtout que notre établissement a été converti en centre de traitement et nous traitons donc avec des patients positifs.» Il avance même que les proches de certains membres du personnel n’ont pas encore été vaccinés, et cela augmente la crainte.

Vincent fustige également la direction. «Nous n’avons pas encore obtenu d’allocation pour mettre notre vie à risque. Surtout quand nous savons que l’hôtel ne demande pas moins de Rs 35 000 par chambre à l’État.» Il soutient que le travail augmente mais que la rémunération reste la même. Du coup, il apprécie que l’État décide d’opter pour l’hospitalisation à domicile.

Toutefois, cette mesure tombe juste au moment où un autre interlocuteur nous apprend que son hôtel à Balaclava a déjà informé les autorités qu’il mettra fin à leur partenariat dans un mois. En effet, le 20 septembre, l’hôtel en question sera en rénovation. «Nous nous préparons pour l’arrivée des touristes le 1er octobre.» Il est même agréablement surpris par le nombre de réservations déjà enregistrées pour la réouverture des frontières. «Ceux qui avaient réservé l’année dernière ont décidé de venir. En tout cas, l’hôtel accueillera également des Mauriciens à partir de cette date.» D’ici là, la direction a fait comprendre qu’à partir du 15 août, les patients du Covid ne seront plus admis à l’hôtel. «On donnera quelques jours à ceux qui seront là mais nous reprendrons ensuite nos activités normales.»

Pour l’heure, nous ne savons pas combien d’autres hôtels utilisés comme centre de quarantaine ou de traitement ont dé- jà fait part de la même intention au ministère de la Santé. Mais il faudra certes trouver un autre moyen pour contrer la propagation du virus dans l’île. Surtout comme l’a déclaré le docteur Vasantrao Gujadhur dans nos colonnes, le public semble faire fi des gestes barrières, ce qui provoque la prolifération des cas. En tout cas, le ministre de la Santé a précisé qu’un programme d’hospitalisation à domicile sera une réalité d’ici peu. Le temps que le High Level Committee tombe d’accord sur les modalités de sa mise en opération. Le ministère s’engage même à faire des «visites à domicile» pour le suivi des patients.