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[Portrait] : Pierre-Yves Kistnen, le don dans le sang
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[Portrait] : Pierre-Yves Kistnen, le don dans le sang
Depuis qu’il donne de son sang, soit depuis ses 18 ans, Pierre-Yves Kistnen, aujourd’hui âgé de 56 ans, a contribué à sauver la vie de 477 personnes. Avec 159 pintes prélevées, il est devenu le donneur de sang mauricien le plus régulier. Voici son histoire.
D’emblée, il faut faire ressortir que notre interlocuteur était réticent à se livrer lorsque nous lui avons présenté notre démarche, samedi. Pierre-Yves Kistnen, en véritable altruiste, n’y va pas par quatre chemins : «Ce que l’on fait, on le fait sans rien attendre en retour.» Cela dit, à 56 ans, ce travailleur in dépendant dans le domaine de l’embellissement et de la peinture, depuis qu’il a quitté l’hôtellerie il y a cinq ans, ne s’attendait pas à ce qu’il sorte bien malgré lui de l’ombre. Ou même à ce que son acte de civisme suscite admiration, mette du baume au coeur et incite ceux qui n’ont jamais donné de leur sang à y penser.
Retour sur les événements. Mardi 10 août. Une causerie sur le don de sang, organisée par les RCC 1978 Buddies, se tient au collège Royal de Curepipe. Face à une assistance composée notamment d’élèves de première année de Form VI, âgés de 17 ans à monter, l’invité, Ashish Purmanund, Community Health Development Motivator au National Blood Transfusion Service, s’est appuyé sur l’exemple de Yul (c’est ainsi que Pierre-Yves Kistnen est affectueusement surnommé). Les 159 pintes qu’il a données jusqu’ici ont permis de sauver la vie de 477 personnes. Ce qui fait de lui le donneur de sang mauricien le plus régulier. À savoir qu’une pinte de sang, soit l’équivalent d’une petite bouteille d’eau de 450 ml, contribue à sauver trois vies. C’est comme cela que nous sommes remontés jusqu’au principal concerné qui, d’abord hésitant, s’est au final livré modestement sur son parcours comme donneur de sang.
«Tout a commencé lorsque j’avais 18 ans. Ma maman devait subir une opération chirurgicale», confie Pierre-Yves Kistnen. Avec son oncle, il a alors lui aussi fait don de son sang. Le déclic est venu de là. «Je me suis dit : ‘si je l’ai fait pour ma maman, je peux aussi le faire pour les autres’.» Depuis, il se fait «un devoir» de donner de son sang deux fois l’an. Si, au tout début, c’est avec appréhension qu’il se rendait à l’hôpital Victoria – à l’époque les caravanes n’allaient pas encore dans divers endroits –, de fil en aiguille, l’habitude a pris racine. Il se remémore de ces fois où sur ses pas pour aller faire don du précieux liquide, des concitoyens l’interpellent dans la cour de l’hôpital, «sous l’arbre».
Des concitoyens qui lui demandent de faire don à un de leurs proches malade en particulier. Là aussi, Pierre-Yves Kistnen n’hésite pas une seconde pour y répondre positivement. Notre interlocuteur dévoué, qui, depuis quelque temps, réduit ses activités professionnelles, pour pouvoir s’occuper de sa mère, Jeanine, âgée de 84 ans, laquelle vient de subir une grosse opération, encourage les jeunes et les personnes en bonne santé à donner leur sang. Surtout avec le manque de sang qui devient de plus en plus récurrent. Pour Pierre-Yves Kistnen, le plus important par-dessus tout, c’est de donner sans compter. Sans rien attendre en retour.
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