27 mai 2021. Cette date fatidique restera à jamais gravée dans la mémoire d’Anif Redah car en ce jour noir, la vie de cet homme de 57 ans a basculé. Colporteur de son état, il a eu un regrettable accident à Port-Louis qui lui a coûté sa jambe gauche. Depuis, il compte sur la solidarité de ses compatriotes pour reprendre la route de la vie. Cet habitant de Pailles se remémore l’accident comme si c’était hier. Avec le réaménagement de la rue John Kennedy, très fréquenté généralement, le public était invité à utiliser le passage clouté plus bas.

Ce jour-là, Anif Redah, qui est habitué à traverser la route au même endroit, fait fi du passage clouté «Létan mo’nn traversé, enn bis inn tap ek mwa zet mwa anba é pas lor mo lipié. Kan mo’nn ariv lopital, prémié zafer ki dokter inn dir mwa, sé bizin koup mo lipié», explique le quinquagénaire, au bord des larmes, en se remémorant ce moment fatidique. Lors de l’accident, le bus aura le malheur de rouler aussi sur son bras droit. Depuis son amputation, Anif Redah ne pouvait plus travailler mais il a pu compter sur la solidarité de ses voisins, dont Shameel Fakeermamomde et Dario Labonne, qui retape sa maison. «Dépi 10 banané pa finn éna kouran dan mo lakaz. Gras a Shameel ek dépité Fabrice David finn rési remet kouran. Li mem pé fer démars pou met délo osi.»

Anif Redah explique que, pour subvenir à ses besoins avant son accident, «ti pé travay gramatin pou manz aswar» et il achetait une bougie quotidienne pour éclairer sa maison. «Je puisais de l’eau d’un tuyau endommagé pour me doucher. Les voisins me donnent de l’eau potable pour boire.» Il a toujours vécu seul dans sa maison après le décès de sa mère en 2001 et il est conscient que sa petite maison est assez populaire sur les réseaux sociaux. D’ailleurs, il a récemment bénéficié de l’aide de AAA Paint Contracting.