Le parfum des élections flotte dans l’air à Rodrigues. Le mandat des élus de l’Assemblée régionale prend fin le 12 février prochain, mais il y a des signes que la dissolution de cette assemblée est très proche, soit en septembre, pour un scrutin en décembre. Des fonctionnaires basés à Rodrigues ont eu vent que cet exercice se ferait le mois prochain, alors que quelques policiers ont été informés que leurs congés pourraient être annulés bientôt.

De plus, le gouvernement dirigé par l’Organisation du Peuple de Rodrigues (OPR) appuie sur l’accélérateur pour terminer plusieurs travaux. De son côté, la commission électorale met à jour en ce moment la base de données des fonctionnaires qui seront appelés à travailler pour les prochaines élections à Rodrigues. Ce n’est pas tout. Certaines personnes croient comprendre que le chef commissaire, Serge Clair, aurait rencontré le Premier ministre, Pravind Jugnauth, à Maurice, pour discuter de la date des élections régionales.

Buisson Léopold, le secrétaire de l’OPR, également député de Rodrigues, est à Maurice depuis plusieurs mois. Il rappelle que la dissolution de l’Assemblée régionale est une prérogative du Premier ministre qui conseille au président de la République d’émettre le «writ of elections.» Cependant, il concède que les mandats des élus arrivent à terme. «Nous sommes dans la dernière ligne droite. L’Assemblée régionale de Rodrigues peut être dissoute à n’importe quel moment entre septembre et février. Pour la date des élections, il faudra prendre plusieurs éléments en considération», dit-il, sans parler d’une éventuelle rencontre entre Serge Clair et Pravind Jugnauth.

Plusieurs observateurs prévoient des élections régionales en décembre, en considérant ces éléments. D’abord, il y aura divers examens nationaux en mars et avril prochains alors que janvier est une période festive. Il faut aussi savoir que les Rodriguais sont contre l’organisation des élections pendant le carême catholique. Celui-ci débute le 2 mars prochain pour terminer avec la fête de Pâques du 17 avril.

Le gouvernement central devra aussi prendre en considération un nouveau facteur, le Covid-19. Rodrigues est épargnée de la maladie, mais avec la reprise des vols le 1er octobre, le risque de contamination augmentera également. Donc, déclare un élu de Rodrigues, le gouvernement ne tardera pas à organiser des élections peu après la reprise des vols, sachant que si un cas de Covid-19 est enregistré dans l’île, la situation sera plus compliquée pour les meetings et les réunions politiques.

En attendant de connaître la date officielle des élections régionales, les principaux partis politiques sont déjà en campagne électorale. «La préparation pour ces élections a déjà commencé au sein de l’OPR depuis très longtemps. Toutefois, au fil des semaines, nous allons accélérer la cadence», déclare Buisson Léopold.

Le minority leader, Franceau Grancourt, également le leader de l’Union du Peuple de Rodrigues, multiplie les sorties sur le terrain avec des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. «Nous nous préparons pour apporter du changement à la tête de Rodrigues. Il y a des réunions de mobilisation et d’explication.»

Du côté du Front Patriotique de Rodrigues, Johnson Roussety est bloqué en Australie pour des études et il compte regagner Rodrigues à temps pour s’inscrire comme candidat. «La campagne a déjà commencé pour nous. Nos membres sont actifs à Rodrigues.»

Au Mouvement Rodriguais, l’ancien ministre, Nicolas Von-Mally, présentera de nouveaux membres de son parti après qu’un groupe dirigé par Franceau Grandcourt a décidé de faire bande à part. «Notre manifeste électoral est déjà prêt. D’ailleurs, je n’attends jamais la veille des élections pour faire campagne. Je suis systématiquement sur le terrain.»