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Fonction publique: PRB ou la hausse salariale à tout prix...
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Fonction publique: PRB ou la hausse salariale à tout prix...
Paiera, paiera pas ? Alors que les temps sont durs, que les licenciements guettent des employés du privé, surtout avec la fin des aides financières de l’État, les employés de la fonction publique retiennent leur souffle et sont indignés depuis que le ministre des Finances a laissé échapper, jeudi dernier, qu’il n’a pas de visibilité sur le prochain rapport du Pay Research Bureau (PRB) et, implicitement, si la révision à la hausse de leurs salaires sera appliquée avec effet rétroactif ou pas…
Ils sont scandalisés. Cela fait cinq ans, soit depuis janvier 2016, que le dernier rapport du PRB a pris effet et que ces fonctionnaires attendent des ajustements de salaire, auxquels, insistent-ils, ils ont droit… peu importe la situation économique du pays, semble-t-il. Le prochain rapport salarial devant être applicable en janvier 2022, une réponse fournie par le ministre des Finances, Renganaden Padayachy, lors d'une rencontre avec la presse jeudi au sujet, justement, de l’application du PRB, soulève l’indignation parmi les quelque 80 000 fonctionnaires, qui par le biais de leurs représentants syndicaux, se démènent pour obtenir une clarification.
«Je serai franc, je n’ai pas beaucoup de visibilité sur le PRB. Je sais que le directeur et son équipe travaillent dessus», a indiqué le ministre à une question d’un journaliste. «Mo péna exakteman visibilité lor kan pou rann li piblik. Mo pansé kouma mo ti dir li, pou fer en sort ki li apliké le 1er janvier 2022», a poursuivi Renganaden Padaychy. D’ailleurs, lors des dotations budgétaires en juin, il avait souligné que le rapport serait rendu public durant le deuxième semestre de cette année. Pas plus.
Si jeudi dernier il n’a pas été totalement explicite dans sa réponse, celle-ci a, cependant, alarmé les syndicalistes, qui réclament l’application du rapport salarial, avec effet rétroactif. Déjà, l’alerte a été lancée au chef du gouvernement. Boupa Brizmohun, porte-parole de la Federation of Public Sectors and Other Union (en l’absence de Rashid Imrith, souffrant), soutient que Renganaden Padayachy est mal placé pour parler du PRB. «Li pé hijack rol Prémié minis», décrie-t-elle, rappelant que le PRB tombe sous la tutelle du Bureau du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement.
Radakrishna Sadien, président de la State and Other Employees Federation, rappelle, lui, qu’en cour, dans la pétition électorale de Suren Dayal, Pravind Jugnauth a dit : «PRB kapav payé avek rétroactivité». D’ailleurs, à la base, le prochain rapport salarial devait être pour janvier 2021, mais pendant la campagne électorale de 2019, Pravind Jugnauth n’avait pas fait la promesse que le PRB serait payé avant. Dans le manifeste électoral de l’Alliance Morisien, une des mesures phares est celle-ci : «Le rapport du PRB sera appliqué à partir de janvier 2020.»
Pour montrer sa bonne foi et tenir sa promesse, le gouvernement a accordé une avance de Rs 1 000 à tous les fonctionnaires dès janvier 2020. Entre-temps est arrivé le Covid, que personne ne prévoyait. Du coup, le gouvernement a annoncé deux mesures pour les fonctionnaires directement. Le premier est que les sick leave non pris, payables en février 2021, ne seraient pas remboursés. Ensuite, les recommandations du rapport du PRB ne pourront pas être payées en janvier 2021. Toujours est-il que pour les fonctionnaires, l’application devrait, coûte que coûte, prendre effet dès janvier 2020.
Vinod Seegum, président de All Civil Service Employees and Othe Union Unions Federation (ACSEF), soutient que la décision du gouvernement d’accorder Rs 1 000 dès janvier 2020 comme une avance du paiement du PRB démontre bien que le rapport doit être appliqué depuis cette date. Tous ces syndicalistes se disent prêts à engager des discussions sur le mode de paiement. Ils parlent de paiement par tranches et par des actions et obligations.
On estime que le rapport du PRB pourrait coûter entre Rs 4 et Rs 5 milliards à la population.
La CSG n’exclut pas les fonctionnaires
<p>Si jusqu’ici les fonctionnaires ne contribuent pas à la Contribution sociale généralisée (CSG), tout indique qu’ils seront appelés à le faire bientôt, à la suite du vote de la <em>Social Contribution and Social Benefit Act</em>, il y a quelques semaines. Il croit bien que le PRB fera provision pour cela sous l’article 42 (2) de la loi. Cette section stipule ceci : «<em>and until such time, and in relation to such category of public sector employees, pay, on his benefit and in respect of that month, the social contribution at the rate of 4.5% of that remuneration».</em></p>
Narendranath Gopee: «enfants pauvres du gouvernement»
<p>Pour sa part, Narendranath Gopee, président de la <em>Federation of Civil Service and Other Unions</em> (FCSOU) fait ressortir que les fonctionnaires ont été très patients ces cinq dernières années. Selon lui, le rapport du PRB devrait prendre effet à partir de janvier 2020. <em>«Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, avait annoncé dans son manifeste électoral que le rapport du PRB prendrait effet en janvier 2020. Maintenant, le ministre des Finances, Renganaden Padayachy vient annoncer qu'il pendra effet en janvier 2022. Il faut que le Premier ministre honore sa parole.»</em></p>
<p>Selon Narendranath Gopee, la FCSOU a eu plusieurs rencontres avec le ministre de la Fonction publique, Vikram Hurdoyal, pendant deux longues années. <em>«Nous sommes tous tombés d’accord sur une formule. Ce sera nouveau pour les fonctionnaires»,</em> lance-t-il. Selon ses dires, il n’y aura plus de <em>Report of Errors,</em> <em>Omissions and Anomalies.</em> Une fois le rapport publié, les syndicats vont le revoir. Cela prendra au moins un mois. Toutes les modifications à apporter seront transmises au ministère de la Fonction publique. Ensuite, la version finale du rapport sera rendue publique en décembre. Les fonctionnaires pourront lire le rapport et ensuite remplir un formulaire indiquant s’ils sont d’accord avec le rapport ou pas.</p>
<p>Narendranath Gopee ajoute que le rapport doit impérativement prendre effet à partir de janvier 2020. <em>«Les fonctionnaires sont comme l’enfant pauvre du gouvernement. Souvent oubliés et quelquefois délaissés, les fonctionnaires sont aussi critiqués. Si le gouvernement croit que les fonctionnaires continueront d’être l’enfant pauvre du gouvernement, il se trompe. Nous n’allons plus nous laisser faire.»</em></p>
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