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Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce: Les mots deviennent des lueurs

26 août 2021, 13:16

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Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce: Les mots deviennent des lueurs

«L’express», partenaire-média du Festival du Livre de Trou-d’Eau-Douce, vous donne un aperçu du formidable travail qui s’abat en amont en attendant le 1er octobre. Entrons dans les entrailles de ce festival qui veut propager des mots-guérisseurs…

«Tout à l’heure, un papillon est venu toucher les griffes d’un corail. J’ai crié. Il s’est endormi.

<p>Imparfaite voix qui froisse d&rsquo;innocentes ailes.</p>

<p>Mon miracle est maudit : il a porté la seconde mort.&raquo;</p>

Les vagues devant le four à chaux et le restaurant pano- ramique de Moïse Dardenne bercent la prose du poète Edouard Maunick, qui sera honoré, à titre posthume, comme Raymonde de Kervern, lors du Festival du livre de Trou-d’Eau-Douce. Peut-être que Lady Sarojini viendra saluer leur mémoire, mais rien n’est encore définitif. Rama Poonoosamy et son équipe d’Immedia essaient de la convaincre de reprendre goût aux manifestations publiques. Parce que la vie doit continuer après la mort…

Celle qui a été choisie pour lire le poème Fragile – comme la vie et l’écosystème marin – est une policière, qui lit en portant fièrement son uniforme bleu-foncé pour le pantalon et clair pour la chemise, comme des variants de la mer qui nous ceinture. Elle se présente comme la WPC Doris Armance, native de Trou-d’Eau-Douce, comme la plupart des gens du festival, concocté par l’écrivain le plus célèbre du village, Barlen Pyamootoo.

Quand la policière Armance élève sa voix douce-grave, les mots de Maunick deviennent guérisseurs : «Il reste encore beaucoup de crimes couchés sous les hivers de la terre. Aide-moi à démêler tous les mystères.»

Déjà les lueurs se lisent sur les visages qui découvrent les mots. Les mots ont cet étrange pouvoir de guérison sur les âmes, comme la mer bienfaisante, qu’on retrouve après des mois de séparation. Le Covid-19, c’est bien pire que les méduses.

Insuffler vie aux mots

«Ki koté lamer», se demande Marie Joyce, conseillère de village, et autres diseuses de poèmes de Maunick. Il y a aussi d’autres textes, ceux de la poétesse Raymonde de Kervern (1899-1973), puisés de ses perles, comme Le Jardin féerique en 1935, Apsara la danseuse en 1941, ou encore Abîmes en 1951. Outre la constable Doris et la conseillère Marie-Joyce, ceux qui font insuffler vie aux mots de Maunick et de De Kervern sont d’autres habitants de Trou-d’Eau-Douce : Romain David, Gësa Lacour, Megane Géroflé, Claudia Roy et son fils, Enzo Dardenne. Des jeunes pour la plupart, exposés aux maux et aux mots.

Ils se préparent avec beaucoup d’application pour le festival qui s’ouvrira le 1er octobre, afin que les frontières de l’écriture et de la lecture soient complètement ouvertes, libérées. «Cela fait déjà plusieurs mois que je travaille sur un Festival du livre à Trou-d’Eau-Douce. L’ouverture de ce festival aura lieu le vendredi 1er octobre 2021 à 18 heures et se poursuivra le samedi 2 octobre et le dimanche 3 octobre de 10 à 19 heures. Je précise que je ne suis pas seul à l’organiser. Je le fais en étroite collaboration avec Jan Maingard, avec L’Atelier Littéraire, la Librairie mauricienne numérique et son équipe, et bien entendu en concertation tout aussi étroite avec les habitants et les forces vives du village…» me dit l’ami Barlen Pyamootoo.

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Avec le concours de Moïse et Jonathan Dardenne, l’avocat Chetan Baboolall, le musicien Toto Lebrasse, l’infatigable Roselyne Duvivier (qui court après les sponsors ; ce qui est une tâche quasi-impossible en temps de Covid-19), l’hôtel Touessrok, le financier Jack Dacruz, des photographes Sharvan Anenden et Laurent de Froberville, de la chanteuse Julie Vacher, du romancier John-Erich Nielsen, de l’ecrivain-journaliste Thierry Chateau, d’Immedia et de l’express/La Sentinelle, et tant d’autres, dont plusieurs mécènes qui veulent garder l’anonymat, Barlen Pyamootoo veut inciter les Mauriciens et tous ceux qui vivent à Maurice à lire, à écrire, à partager leurs connaissances et à s’ouvrir aux autres. «Et quel meilleur moyen de comprendre le monde qui nous entoure, dans sa diversité, dans sa complexité et dans sa subtilité, que de se plonger dans des livres qui nous apportent des indices si précieux sur notre histoire et sur l’époque que nous vivons ? Beaucoup de mes amis lecteurs me disent leur bonheur de vivre avec les livres qu’ils chérissent et qui les enrichissent, et dont parfois ils s’inspirent pour avancer…»