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La fille d’un patient dialysé positif: «Mon père est livré à lui-même»
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La fille d’un patient dialysé positif: «Mon père est livré à lui-même»
Cet habitant de Rivière-des-Anguilles, âgé de 59 ans, patient dialysé à l’hôpital de Souillac, a été diagnostiqué positif au Covid-19, dans la matinée du vendredi 20 août, lors d’un test PCR. Il a dans un premier temps été placé en isolation à l’hôpital de Rose-Belle avant d’être transféré à celui d’ENT, un jour plus tard. Selon sa fille, son père lui aurait fait part de son calvaire sur place. «Premièrement, personne ne nous a informés qu’il allait être admis à ENT. Ce n’est que deux jours plus tard, soit le 23 août qu’on l’a su. Nous avons alors déposé un téléphone portable avec lui.»
Selon la fille, le quinquagénaire lui aurait avoué que le traitement laissait à désirer. «Personne ne s’occupe de lui. Il m’a dit qu’il n’avait pas pris de douche de samedi à mardi. Alors qu’il porte des couches, personne ne vient pour le changer. Alors qu’il est malade. Et fait une forte fièvre et qu’il est également partiellement aveugle.» Selon notre interlocutrice, un fauteuil roulant a été mis à la disposition de son père pour qu’il parte aux toilettes, par lui-même. «Li roul roul so sez li alé par li mem. Parski kous personn pa pou sanzé...»
Qui plus est, alors qu’il est malade et a des symptômes du Covid-19, il n’a aucun traitement. «Il faisait de la fièvre et m’a dit que c’était un voisin de lit qui l’aurait dépanné d’un médicament pour le soulager.» Le jeudi 26 août et hier vendredi, la fille n’a pas eu de ses nouvelles, son téléphone portable étant éteint. «Nous sommes dans l’angoisse, mon père est livré à lui-même là-bas...», déplore-t-elle.
Selon des sources hospitalières et de ce patient dialysé positif, il y aurait également un deuxième patient dialysé de Souillac qui a été testé positif dans l’après-midi du 20 août et est également à l’hôpital ENT. Mais sollicitée, une source sûre émanant du bureau du Premier ministre déclare qu’il y aurait un seul patient dialysé positif de Souillac recensé à ce jour.
Cependant, nous nous sommes entretenus avec l’autre patiente. Cette dernière affirme qu’à part le manque d’hygiène dans les toilettes, tout se passe bien pour elle et qu’elle est asymptomatique.
Mais comment est-ce que ces derniers ont attrapé le Covid-19 ? Est-ce encore une fois au sein de l’hôpital de Souillac ? Concernant l’homme, il soutient ne pas connaître le lien pour l’heure, mais selon la fille, l’homme de 59 ans aurait contracté le virus dans l’enceinte même de l’hôpital de Souillac. «Car mon père a commencé à tomber malade dès mercredi après sa session de dialyse! » Quant à l’autre patiente, elle explique qu’elle a dû l’attraper dans les transports en commun en allant au travail. «Je doute fort que ça soit à l’hôpital», affirme cette dernière. Sollicitée sur le traitement accordé au quinquagénaire, une source officielle est restée injoignable.
17 dialysés positifs à ce jour et un décédé jeudi
Ils sont 17 en tout à l’hôpital ENT à être dialysés et positifs au virus. Selon des sources concordantes au ministère, chez plusieurs patients l’inquiétude est à son comble en pensant à ce qui est arrivé à leurs amis il y a quelques mois. Cependant, on nous assure que cette fois la situation «est sous contrôle». «Il y a constamment des personnels qui veillent sur la santé de ces dialysés malgré ce que l’on peut dire. Et en comparaison avec le mois d’avril ils sont presque tous vaccinés. Seulement deux ne sont pas vaccinés. Pour l’un d’entre eux, son état est stable mais l’autre est sous surveillance car mis à part d’être sous dialyse, il est aussi cardiaque», explique-t-on.
Cependant, dans la soirée du jeudi 26 août, un patient dialysé et non vacciné est décédé. Il s’agit d’un homme âgé de 56 ans. Selon nos sources, son décès est dû à une septicémie engendrée par le Covid-19. D’ajouter que le patient était déjà mal en point à son arrivée à l’ENT.
Des personnes contaminées parlent de «mauvais traitement»
<p>Les images parlent d’elles-mêmes. Ces clichés ont été envoyés à <em>l’express</em> par des Mauriciens actuellement en quarantaine dans un centre à l’ouest de l’île pour renforcer leurs affirmations de <em>«mauvais traitement» </em>qu’ils y reçoivent. </p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/toilet.jpg" width="493" /></p>
<p>Testés positifs au Covid- 19, cela fait presque dix jours que ces Mauriciens séjournent dans ce centre, qui est aussi occupé par des Bangladais. Trois Mauriciens dénoncent <em>«les conditions déplorables de vie»</em> dans ce centre. Ils évoquent le manque de facilités car, contrairement aux hôtels, ils doivent partager les salles de bains et les toilettes. </p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/salle_de_bain.jpg" width="296" /></p>
<p>Alors qu’il attend de ne plus être positif au Covid-19, Shariff, 53 ans, est convaincu qu’il finira par contracter une autre maladie. <em>«Je dois partager les salles de bains et les toilettes, qui sont loin d’être propres. Rien que d’y penser, je peux vomir mes tripes ! Je vis un calvaire ici»</em>, confie-t-il. </p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/lavabo.jpg" width="520" /></p>
<p>Sanjay, 47 ans, abonde dans le même sens. Ce dernier avance qu’il préfère passer la nuit dehors que de dormir dans ce centre. Aux dires de cet habitant de Mahébourg, il y a un manque d’hygiène dans sa chambre. Il est incapable de dire si celle-ci a été désinfectée et nettoyée avant son arrivée. En fait, il ne le croit pas. <em>«Je risque d’être plus malade dans cette chambre. C’est vraiment difficile. Je crois que la moindre des choses aurait été de nous fournir un espace propre et sécurisé.» </em></p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/terasse.jpg" width="493" /></p>
<p>Adarsh, 24 ans, se plaint que depuis son arrivée dans ce centre, il y a neuf jours, il n’a eu que quatre bouteilles d’eau. <em>«Pour le petit déjeuner, ils nous donnent du pain et un oeuf. Nous n’avons pas droit à du thé ou à du jus. Le pain fourni est difficile à digérer. Pour le déjeuner et le dîner, on nous sert la même chose. Ce n’est pas normal.» </em></p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/menu.jpg" width="503" /></p>
<p>Nous avons tenté en vain d’obtenir une réaction de la cellule de communication du ministère de la Santé.</p>
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<p><strong>Menus en quarantaine critiqués «Sitan mo manz dizef, kan mo retournn lakaz mo pou ponn»</strong></p>
<p>Les menus proposés dans certains centres de quarantaine font toujours l’objet de critiques. En quarantaine depuis mardi dernier à l’hôtel <em>Casuarina</em>, à Trou-aux-Biches, avec sa fille de 13 ans et son fils de dix ans, une mère de famille déplore la qualité de la nourriture servie depuis son arrivée. Elle se plaint que le dîner servi à leur arrivée était froid et qu’elle ne pouvait réchauffer les plats car il n’y avait pas de four à micro-ondes dans leur chambre. Elle déplore aussi que hier, le petit déjeuner a été servi en retard et que depuis leur arrivée, ils ont quasiment le même repas à base d’oeufs, et ce, quotidiennement.<em> «Ti dézéné, poudinn dizef, dézené rougay dizef. Sitan mo pe manz dizef isi, mo krwar kan mo pou retournn lakaz, mo pou ponn»</em>, martèle cette mère de famille. <em>«Mes enfants ne peuvent pas manger la même chose tous les jours. Il faut aussi qu’ils consomment des fruits, si je veux que ma fille guérisse vite, histoire d’absorber de la vitamine C»</em>, explique-t-elle. </p>
<p style="text-align:center"><img alt="" height="370" src="/sites/lexpress/files/images/article/pain_ek_oeuf.jpg" width="309" /></p>
<p>Contactée, la direction de l’hôtel <em>Casuarina</em> dément que le menu soit le même presque quotidiennement. <em>«Nous proposons un menu différent tous les jours. Par rapport au retard dans la livraison du petit déjeuner hier, c’était dû aux averses et bien sûr, nous travaillons avec une équipe du ministère de la Santé. Au sein de l’hôtel, nous avons appelé tous les malades pour leur expliquer la situation car nous sommes tous dans le même bateau. Nous affrontons tous ensemble la pandémie, qui est une situation exceptionnelle pour nous tous.»</em></p>
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