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Bloqué à Maurice: Brice se retrouve dépouillé et abandonné de tous
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Bloqué à Maurice: Brice se retrouve dépouillé et abandonné de tous
Il va se souvenir encore longtemps de son passage à Maurice. Arrivé de Rodrigues – son pays d’adoption – le 6 février, le Français Brice se retrouve bloqué. Initialement, son vol de retour était prévu pour le 17 mars, mais avec le deuxième confinement, il n’a pu partir. «Je n’ai ni parent ni proches sur Maurice. J’ai eu à résider dans des auberges. Financièrement, je me retrouve à sec. Mes économies ont disparu. Depuis le 13 juillet, je loge dans un abri de Caritas à St-Jean.»
Ne voulant pas baisser les bras, Brice continue à chercher un emploi en attendant. «Mais je ne sais pas à quel moment rentrerai. Les emplois que je trouve sont à long terme.» Contactant Air Mauritius, il a toutefois pu obtenir un vol retour pour le 3 octobre, à l’ouverture des vols domestiques.
Pour la petite histoire, il est séparé de son épouse, une Rodriguaise et il est père d’une petite fille. «Nous habitions à La Réunion. Je travaillais dans le secteur de l’informatique. Puis, avec le Covid- 19, je me suis retrouvé au chômage. C’est alors que nous sommes venus à Rodrigues. Mais ma femme a préféré retourner à La Réunion.» Restant à Rodrigues, il a commencé à construire une maison qu’il voulait louer à des touristes. «Je visais le tourisme européen, mais je crois que ce n’est plus d’actualité. Avec cette pandémie, je suis inquiet pour l’avenir…»
C’est en voulant acheter des fournitures pour cette maison qu’il s’est retrouvé à Maurice. «Je ne mange qu’un repas par jour. Je côtoie différentes personnes à l’abri.» Il doit faire un test PCR en clinique alors que financièrement, il n’a rien. «La compagnie d’aviation a exigé un test fait en clinique.»
Pour boucler la boucle, il a été agressé en juin. «Je suis même devenu amnésique car je me suis retrouvé à l’hôpital sans savoir comment. On m’a volé mon sac à dos qui contenait tous mes papiers, mon argent, mon alliance et mes vêtements. On m’a retrouvé en sous-vêtements. L’on m’a même envoyé à Brown Sequard, pensant que je n’avais pas toute ma tête. Réalisant que j’étais sain d’esprit, on m’a transféré vers l’hôpital Victoria.»
Pour le retour, il se pose encore plusieurs questions. Même après cinq mois, les réponses se font toujours attendre. «Au moment où l’on a commencé à rapatrier les Rodriguais, on en comptait quelque 430 bloqués ici. Les autorités ont fait des groupes de 60. Depuis avril, plusieurs ont déjà regagné l’île. On est déjà arrivé au onzième groupe, et je n’y figure toujours pas. Il faut ajouter à cette liste les fonctionnaires, ceux qui retournent de vacances, et certains qui sont arrivés bien après moi. Nous sommes plus d’une centaine coincés ici, et nous demandons toujours quels sont les critères pour embarquer sur un vol…» Brice ne gardera pas un bon souvenir de ce deuxième confinement, ni de Maurice…
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