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Evasion ratée à Petit-Verger: le capitaine du Wakashio ne serait pas l’instigateur selon son avocat
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Evasion ratée à Petit-Verger: le capitaine du Wakashio ne serait pas l’instigateur selon son avocat
Un plan d’évasion élaboré dans deux dortoirs à la prison de Petit-Verger, converti en centre de traitement pour les détenus positifs, a été déjoué par les officiers de la prison aux alentours d’une heure du matin le samedi 28 août. Le chargé de communication à la prison explique que c’est à travers les gardiens et les caméras de surveillance que le centre pénitencier a découvert que les prisonniers dans ces dortoirs secouaient les barreaux afin de s’enfuir. «Sunil Kumar Nandeshwar, le capitaine du Wakashio, n’était pas le seul parmi ceux qui voulaient s’évader, il y en avait une dizaine d’autres dans le même dortoir. Le cas a été référé au poste de police de Pointes-aux-Sables. Aucune déposition n’a encore été prise des détenus car les prisonniers sont toujours en traitement.»
Il ajoute que les gardiens ont vu les prisonniers qui secouaient les barreaux et les barres étaient écartées. «Il y avait trois officiers de la prison à l’intérieur et trois à l’extérieur, sans oublier des membres de la SMF et la police qui étaient sur place ainsi que la SSU.» Il précise que c’est une enquête qui déterminera qui était le cerveau derrière cette tentative d’évasion et quand cela a été planifié et sous l’ordre de quel prisonnier. «À ce stade de l’affaire, nous ne pouvons rien avancer sur le véritable instigateur».
Le capitaine du Wakashio aurait-il un intérêt à monter une quelconque évasion ? «Ne spéculons pas, il était parmi ceux testés positifs au Covid- 19 mais une dizaine de prisonniers partageaient le dortoir au centre de traitement. Qui en est l’instigateur, nous n’en savons rien car, jusqu’à maintenant, personne n’a déposé pour raconter aux enquêteurs quel était le plan exact. Ne nous précipitons pas, laissons l’enquête déterminer les causes exactes de cette tentative d’évasion.»
«C’est simplement une allégation faite contre mon client. D’ailleurs il est en détention depuis pratiquement un an et aucun dérapage n’a été noté de sa part ni n’a-t-il essayé de prendre la fuite. Etant donné qu’il n’est pas Mauricien et qu’il ne connaît pas les coins et recoins de notre île, je ne vois pas comment il peut s’enfuir. Où ira-t-il ?» Ce sont les propos de Me Ilshad Munsoor à l’express. Faisant partie du panel d’avocats qui représente la compagnie d’assurance P & I Club of Japan et les propriétaires du MVWakashio, l’homme de loi soutient que l’implication du capitaine du bateau naufragé, Sunil Kumar Nandeshwar, n’est que simple supposition. «Mon client se trouvait à la prison de Petit-Verger, centre de traitement pour des prisonniers infectés au Covid-19, et il a été transféré à la prison de Beau-Bassin depuis mardi. Jusqu’ici, la police ne l’a pas sollicité pour sa version des faits.»
Selon nos informations, les soupçons qu’il aurait tenté de prendre la fuite seraient liés au fait que les autres prisonniers qui ont essayé de se sauver se trouvaient dans le même dortoir que lui. «Ce sont des faussetés. Sinon il serait traduit devant la justice pour ‘‘attempt to escape from lawful custody’’», dit une source.
Un avocat du bureau du Directeur des poursuites publiques, que nous avons sollicité, nous explique que si le DPP décide de déposer l’accusation formelle contre le suspect dans le cadre du naufrage du MVWakashio, cela n’aurait rien à voir avec cette affaire de tentative d’évasion. «Non, sa tentative de s’évader de la prison n’aura aucun effet sur la présente affaire pour laquelle le capitaine fait l’objet d’une accusation provisoire de ‘‘violation of the rules governing innocent passage for having failed to ensure that such passage through the territorial sea is incidental to ordinary navigation and is continuous and expeditious and not prejudicial to the good order of Mauritius’’, en violation de la Maritime Zones Act 2005 et des articles 18(1)(b), (2), 19(1) et 2(1) de l’United Nations Convention of the law of the sea (UNCLOS) of 10 December 1982. Sauf qu’il se pourrait qu’il soit débouté devant la cour s’il tente de nouveau d’avoir la liberté conditionnelle.»
Pour rappel, le capitaine avait réclamé sa remise en liberté mais avait, une énième fois, essuyé un revers devant la cour et avait interjeté appel devant la Cour suprême. Mais les juges s’étaient alignés sur la décision de la magistrate qui avait affirmé qu’aucune condition stricte ne peut être imposée sur Sunil Kumar Nandeshwar, en conformité à l’article 4 (3) de la Bail Act. Elle a tenu en compte la nature des preuves présentées et les conditions d’une remise en liberté, telles que se présenter à la police et informer de ses allées et venues, résider dans un lieu fixe et rester constamment en contact avec la police pour faire le point sur ses déplacements, ne seraient pas suffisantes pour permettre à la police une supervision adéquate sur les activités, interactions et mouvements du demandeur sur une base de 24 heures.
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