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Carcasse découverte à Palmar: une preuve de la pêche illégale de raie
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Carcasse découverte à Palmar: une preuve de la pêche illégale de raie
La carcasse d’un animal marin s’est échouée sur la plage publique de Palmar, la semaine dernière. Si tout laissait paraître qu’il s’agissait d’un dauphin, après des recherches, la Mauritius Marine Conservation Society a conclu à une pratique illégale: l’amputation des ailerons de raie.
Jeudi 2 septembre. Un lecteur de l’express prend contact avec nous pour nous informer qu’il a découvert, la veille, une carcasse d’animal marin sur la plage de Palmar, alors qu’il faisait son jogging. «C’était vers 14 heures. Il y avait un attroupement autour de l’animal en état de décomposition. J’en ai profité pour prendre des photos.» Suite à quoi nous avons contacté le ministère de la Pêche ainsi que la Mauritius Marine Conservation Society (MMCS).
Si, au premier regard, l’animal semblait être un dauphin, les choses ont pris une autre tournure pendant le week-end. La MMCS avait du mal à identifier l’espèce car il manquait des morceaux de son corps, qui semblaient avoir été arrachés. La taille et la longueur de l’animal laissaient déjà présager qu’il ne pouvait pas s’agir d’un dauphin. Grâce aux images et avec l’aide de Mark McGrouther, chercheur principal d’ichtyologie à l’Australian Museum, Owen Griffiths, de la MMCS, a découvert qu’il s’agissait en fait d’une raie, une Eagle Ray Aetobatus, plus précisément, dont les ailerons ont été coupés post-mortem.
Ce qui, selon ce scientifique, est une terrible destruction de notre biodiversité marine. «Il est certain que cette raie a été capturée, que ses nageoires ont été coupées et que le reste a été rejeté à la mer. Les ailerons de raie, comme les ailerons de requin, sont vendus pour la soupe. Quiconque consomme de la soupe aux ailerons aujourd’hui commet un crime contre la planète Terre ! Les requins et les raies, en tant que prédateurs supérieurs, sont indispensables à un écosystème océanique sain et les océans sains sont des puits de carbone vitaux.» Qui aurait pu faire cela ? Owen Griffiths penche sur la thèse que ça soit un pêcheur bien renseigné.
Du côté du ministère de la Pêche, qui a récupéré le corps de l’animal enterré par des pêcheurs, jeudi, pour une nécropsie, on affirme que des analyses sont toujours en cours pour identifier l’espèce à l’Albion Fisheries Research Centre (AFRC). Selon un préposé du ministère, les scientifiques de l’AFRC disaient jusqu’à la semaine dernière qu’il s’agissait d’un jeune dauphin mais que les analyses n’étaient pas encore terminées. Jusqu’ici, le minis- tère ne souhaite pas se prononcer sur l’espèce retrouvée car, selon le préposé, le rapport final de l’AFRC n’a pas encore été délivré. Cependant, notre interlocuteur a affirmé que si, en effet, il s’agit d’une raie et que les circonstances de sa mort s’avèrent être l’amputation de ses ailerons, c’est considéré comme une pratique illégale
D’ailleurs, l’International Union for Conservation of Nature (IUCN), vient de publier un nouveau rapport de la situation sur les requins et les raies, dont elle note des déclins massifs partout. Le samedi 4 septembre, l’IUCN a publié sa nouvelle liste rouge, sur laquelle les raies figurent. Comme rapporté par le journal en ligne The Indian Express, l’IUCN a expliqué que : «Quelque 37 % des requins et des raies dans le monde sont considérés en danger en 2021, contre 33 % il y a sept ans» et qu’ils sont de plus en plus menacés d’extinction.
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