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Covid-19: des habitants protestent contre les inhumations près des maisons de Bois-Marchand
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Covid-19: des habitants protestent contre les inhumations près des maisons de Bois-Marchand
La tension était vive, hier, aux abords du cimetière de Bois-Marchand. Depuis lundi, les patients décédés du Covid-19 y sont enterrés, celui de Bigara ayant atteint la saturation. Il y a eu trois morts hier, deux mardi et un lundi, soit six décès en 48 heures. Des habitants craignent pour leur santé…
Ils sont en colère contre les autorités et ne veulent pas que les patients décédés du Covid-19 soient inhumés dans le cimetière de Bois-Marchand. D’autant plus que les fosses sont à proximité des maisons de Résidence Bois-Marchand. «Nous ne leur disons pas de ne pas les inhumer ici. Mais qu’ils le fassent loin des maisons. Il y a d’autres terrains, près de l’autoroute par exemple, pourquoi pas là-bas ? Kifer nou ki pe bizin expoz nou, la ?» se demandent plusieurs résidents. Ces derniers s’étaient massés, hier, vers 14 h 40, aux abords du cimetière, suivant du regard les faits et gestes des employés du ministère de la Santé qui procédaient à l’enterrement d’un patient décédé du Covid-19. Les proches de ce dernier étaient également présents pour les derniers rites funéraires.
Dans un premier temps, à la vue du cortège, plusieurs jeunes se sont mis à lancer des pierres sur la fourgonnette qui transportait le corps, sous le regard impuissant de tous ceux présents. Le cortège a dû rebrousser chemin avant de revenir une quinzaine de minutes et les funérailles ont bel et bien eu lieu, sous la supervision de la police mandée sur place. Celle-ci a essayé de calmer les esprits.
Enfants apeurés
«Depuis lundi, nous assistons à ces scènes. Pena ler pe vinn anter dimounn gagn Covid. Nous le savons parce que des fois, il y a même des sirènes de police. Rien que mardi, il y a eu trois enterrements. Personne ne nous a consul- tés au préalable pour demander si nous étions d’accord. Nous avons peur pour notre santé. Ce n’est pas possible de faire cela près des habitations. Nous demandons que les autorités trouvent une autre solution au plus vite», déclare une dame, les larmes aux yeux. Comme elle, d’autres soutiennent que depuis lundi, les enfants ne peuvent plus sortir de chez eux et aller auprès de la grotte qui se trouve à proximité. «Zot ena labitid zwé laba, la personn pa pe kapav fer nanye…»
Pour ce qui est des funérailles des personnes décédées du Covid-19, tout un protocole est observé, selon ceux qui travaillent sur place, à qui nous avons parlé. «Il y a depuis lundi de nombreuses personnes vêtues de leur PPE et une tractopelle qui est là pour creuser les fosses. Pena ler, zot vini sa! Mo finn trouv omwin kat depi lindi», explique un homme qui nettoie les tombes.
Hier, nous avons pu assister de loin à l’inhumation d’une per- sonne et ils étaient une dizaine d’officiers au moins à procéder à l’enterrement. Si le véhicule transportant le défunt est par la suite désinfecté, il en est de même pour les lieux, soit la terre recouvrant le cercueil. À proximité, sur les lieux où d’autres victimes du Covid-19 ont été inhumées, des fleurs fraîche- ment déposées étaient visibles. «Bann fami pe vini, pa pe ampes laksé…» indique l’homme.
Sollicité, le président du conseil de district de Pamplemousses, Sunil Soomaroo, indique qu’il s’est rendu sur les lieux hier en fin d’après-midi et qu’une discussion a été entamée avec les habitants remontés pour les rassurer et qu’il cherche une alternative en consultation avec les autorités. «Il est compréhensible qu’il y ait une crainte de la part des résidants et nous cherchons en ce moment même une solution.» De soutenir par la même occasion que les dispositions sont prises pour ces enterrements.
Notamment que les fosses soient d’une profondeur de six à sept pieds au lieu de quatre à cinq en temps normal et qu’une désinfection soit entreprise après l’inhumation.
La veuve d’un patient décédé déplore les conditions à l’hôpital ENT
Il est décédé mardi, à l’âge de 70 ans, à l’hôpital ENT à Vacoas, des suites du Covid-19. Sa femme soutient que le défunt n’avait aucune autre complication de santé. «Deux jours après s’être fait vacciner de sa dose de Johnson & Johnson, il est tombé malade. Il a d’abord été admis en clinique et par la suite son test PCR s’étant révélé positif, il a été dirigé vers ENT. Laba mo kapav dir ou tratma pa ti bon ditou.» Selon le récit de son défunt mari, personne ne voulait s’occuper de lui. «Le personnel ne voulait pas s’approcher lui et le nettoyer. Il lui mettait une couche qu’il changeait une fois par jour seulement alors qu’il avait l’habitude de prendre sa douche trois fois par jour. Il ne pouvait pas s’adapter.» Selon la veuve, à chaque fois que les proches de- mandaient de ses nouvelles, les médecins leur disaient que son état était stable, même à mardi matin. «Et puis, tout d’un coup, ils ont appelé pour nous dire qu’il était décédé à la mi-journée. Je ne comprends pas. Kifer zot pa dir la vérité?» Notre interlocutrice dit vouloir attirer l’attention sur le traitement des patients positifs sur place, pour qu’une solution soit trouvée et que d’autres familles ne subissent pas le même sort. «Les conséquences de ces négligences sont bien trop graves… Nou tousel koné ki nou pe viv, la.»
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