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Soupçonnés de vol de chèvre: Ils fuient le propriétaire en se jetant dans une rivière

11 septembre 2021, 15:19

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Soupçonnés de vol de chèvre: Ils fuient le propriétaire en se jetant dans une rivière

Deux jeunes affirment avoir été tabassés alors qu’ils jetaient de la terre dans un champ. Le propriétaire du champ explique, lui, qu’on a tenté de voler l’une de ses chèvres. La police et les gardes-côtes du Sud ont eu fort à faire mardi après-midi. Ils se sont lancés à la poursuite de deux jeunes, suspectés d’avoir volé une chèvre dans un champ et qui pour éviter d’être arrêtés, se sont jetés dans une rivière à Beau-Champ. Sauf que le courant les a entraînés en pleine mer.

Leur sauvetage n’a pas été simple. L’un d’eux est sorti de l’eau à l’aide d’une corde envoyée par les policiers de la Special Mobile Force tandis que pour l’autre, il a fallu l’intervention de l’hélicoptère de la police car les houles l’avaient emporté jusqu’à l’Îlot Sancho. Les deux jeunes ont été transportés à l’hôpital. L’un des suspects a quitté l’établissement contre l’avis médical.

Matt Frédérick Félicité, arrivé à Maurice fin août pour travailler comme maçon, explique qu’il s’était rendu dans ce champ à St-Felix pour y jeter de la terre à la demande de son patron H. Seepaul qui l’avait fait venir à Maurice. «Kan mwa ek mo kamarad inn ariv dan karo la, enn misié inn kosté é inn komans zour mwa é zour mo mama. Mo pann dakor», relate-t-il.

Le ton a commencé à monter et Frédérick Félicité ne voulait pas se laisser faire. Selon lui, il a dû aussi hausser le ton et les choses se sont envenimées. «Il a commencé à m’agresser avec une barre de fer et en essayant de me défendre je me suis blessé au bras. Mon ami est venu et a essayé de me défendre mais l’agresseur était armé. On a dû battre en retraite et nous cacher», explique Matt Frédérick Félicité.

Il relate que son agresseur est parti après l’avoir cherché en vain mais que quelques minutes plus tard, le neveu de son patron l’a appelé pour, dit-il, prendre connaissance de sa location pour «vinn kit so manzé». «J’ai cru pouvoir profiter de cette aide pour me mettre en sécurité mais sauf qu’après cet appel, trois vans sont arrivés avec des hommes armés de samouraï», explique-t-il. «Zot inn dir mwa inn avoy zot la pou mwa.»

Matt Frédérick Félicité et son ami expliquent qu’ils craignaient pour leur vie et se sont enfuis quand les hommes armés se sont mis à leurs trousses. «Nous n’avons pas eu d’autres choix que de sauter dans la rivière pour avoir une chance de nous en sortir. Même dans la rivière, les hommes nous ont suivis mais le courant nous a emportés. Monn may dan enn laliann é mo ti santi mo lavi pe alé. Si elikopter ti tardé, mo ti pou fini mor», relate notre interlocuteur qui sera secouru par l’hélicoptère de la police et conduit à l’hôpital.

L’agresseur a également porté plainte au poste de police de CheminGrenier. Cet habitant de la région, âgé de 35 ans, a expliqué qu’il est propriétaire d’une ferme à St-Felix. Mardi, aux alentours de 13 heures, alors qu’il regagnait sa ferme, après avoir laissé ses animaux brouter dans un champ, il a entendu une de ses chèvres bêler et en allant voir ce qui se passait, il a surpris un jeune qui emportait l’animal. Il l’a interpellé pour le réprimander. Un autre jeune, debout à côté d’une fourgonnette, bêche à la main, s’est approché de lui et l’a frappé avec cet outil. Un troisième homme s’est lui aussi mis de la partie avec une houe. Après quoi, ces jeunes ont déguerpi.

Blessé, le trentenaire a dû se rendre dans un centre de soins. En rentrant chez lui, il a rencontré un ami à qui il a raconté sa mésaventure. Celui-ci a dit connaître le propriétaire de la fourgonnette et les deux ont décidé de s’expliquer avec lui. Ils se sont donné rendez-vous à Beau-Champ. Sur place, il a surpris les deux voleurs, mais ces derniers se sont enfuis par un sentier et c’est par la suite qu’ils se sont jetés dans la rivière.