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Covid-19: manque de contrôle de l'auto-isolement

12 septembre 2021, 15:30

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Covid-19: manque de contrôle de l'auto-isolement

Cela fait déjà quatre semaines depuis que le protocole concernant l’auto-isolement a été présenté au public par le Dr. Kailesh Jagutpal. Cependant plus le temps passe et plus des failles apparaissent, alors que le nombre de cas et de décès ne cesse de grimper chaque jour.

Ainsi, alors que certaines personnes, positives au Covid-19, sont censées être en auto-isolement, elles gambadent gaiement dans la nature, selon des voisins outrés. Et, personne pour contrôler ces têtes brûlées, pour le plus grand bonheur du virus, qui se transmet allègrement. Selon certains patients et leurs proches ayant contracté le Covid-19, le monitoring du ministère de la Santé ne se ferait pas comme prévu.

Une nouvelle équipe, appelée Domiciliary Monitoring Unit (DMU), doit, en fait, s’occuper des patients en auto-isolement. En stand-by dans les cinq hôpitaux de l’île, cette nouvelle unité comprend des médecins fraîchement embauchés. «Ils restent en stand-by jusqu’à ce qu’ils reçoivent un appel de notre hotline spéciale mise à la disposition des patients en auto-isolement. Si le patient a des problèmes de santé et dit se sentir mal, l’équipe se rend chez lui», indique un préposé du ministère de la Santé. Si le patient n’appelle pas, il reçoit la visite du médecin uniquement au début de son isolement et ensuite 10 jours plus tard.

Système que certains patients ne voient pas d’un bon œil. «Mo papa pa konn lir ek servi telefonn pou fer nimero tousala. La dernière fwa li ti pe gagn lafiev, se kan monn rentre apre travay, ki linn dir mwa li pa bien, li gagn vomi tousala. Zafer-la ti kav pli grav. Eski ministère inn pans bann dimounn kouma mo papa avan pran désizion fer protokol ?» Elle ajoute que si une personne est souffrante, qu’elle est très mal en point, elle ne trouvera pas la force, ne serait-ce que se souvenir du numéro de la hotline, de passer un appel, d’expliquer où elle habite, si tant est qu’elle sait utiliser un portable, ce qui n’est pas le cas de toutes les personnes âgées, notamment.

C’est malheureusement ce qui s’est produit dans le cas de ce patient âgé de 67 ans, le 30 août. Ayant contracté le Covid-19, il était également diabétique et souffrait de problèmes cardiaques. Alors qu’il était en isolement chez lui, son épouse l’a retrouvé, mort, allongé sur son lit, à son retour… Pourquoi cet homme, qui était non seulement âgé mais qui avait aussi des comorbidités, a été placé en auto-isolement ? Le Dr. Kailesh Jagutpal avait pourtant affirmé, en présentant le nouveau protocole, que les personnes âgées et/ou présentant des comorbidités seraient prises en charge dans un centre de traitement. Pourquoi cela n’a-t-il pas été le cas pour lui ? Qui a fauté ?

Des questions que le Dr. Vasantrao Gujadhur, ancien responsable des services de santé, a soulevées. Il a aussi reçu des informations selon lesquelles le monitoring des personnes en auto-isolement ne se fait pas comme il se doit. Certaines personnes positives n’auraient pas accès aux traitements adéquats ou ne sauraient pas comment se soigner chez elles. «D’abord, on ne sait même pas si toutes ces personnes positives ont un thermomètre pour vérifier leur température tous les jours et un pulse oxymeter pour vérifier leur taux d’oxygène.» Il ajoute qu’en comparaison avec Singapour, Maurice n’a pas encore atteint le seuil des 80 % de vaccinés pour la population adulte, notamment.

D’autre part, nombreux sont ceux qui affirment que le ministère – qui assure que le système de santé n’est pas saturé – a oublié l’effet ‘rotin bazar’ en mettant en place le protocole d’auto-isolement. «Ena enn ta inkonsian ki pa res lakaz, al trenn partou ! Zot pa réalize ki zot met lavi lezot dimounn an danze. Lontan kan ti bizin al an karantenn, dimounn per. Aster, zot kone zot pou res lakaz, zot pli pa kas latet. Ena mem pa met mask !»

À cela, le ministère affirme que tout se passe bien et que, comme pour la quarantaine, il y aura toujours d’«éternels insatisfaits»…