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Trou-aux-Cerfs: un énorme immeuble enlaidit le paysage
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Trou-aux-Cerfs: un énorme immeuble enlaidit le paysage
C’est un ancien haut fonctionnaire qui a rasé sa maison se trouvant tout près de Trou-aux-Cerfs, sur la façade nord, pour la remplacer par des appartements à trois niveaux. Et qui bouchent sensiblement la vue. Les marcheurs, joggeurs et autres promeneurs du site ne comprennent pas pourquoi la municipalité de Curepipe a octroyé le permis de construction pour un tel immeuble à cet endroit. De plus, nous disent-ils, c’est un site visité par les touristes qui arrivent parfois par groupes.
«La vue est encore plus belle du côté nord-ouest, justement où l’immeuble est situé», s’insurge Gérard. «Et c’est à cet endroit près du kiosque que les touristes viennent prendre des photos de la mer scintillante que l’on peut voir au loin, sans parler des montagnes et collines.» Et voilà que la vue est barrée par un immense bloc de béton, déplore Gérard.
Un vendeur de produits artisanaux nous avoue ne pas comprendre comment les autorités ont pu accorder un tel permis. «Tou touris vinn lamem pou fer selfie ou tir foto soley kousan.» Un groupe de jeunes étudiants indiens sont étonnés. «Even in India, such building permit would not have been granted. We have been told to visit this place where there is a famous viewpoint. But there will be no much left to be seen.»
Ce qui révolte encore plus les Curepipiens, c’est que personne n’était au courant qu’un tel bâtiment était en construction, le chantier étant caché. «L’immeuble s’est dressé en l’espace de quelques semaines seulement, les ouvriers étrangers y travaillant tous les jours, y compris durant le confinement», nous dit un habitant des lieux. «Et il n’y avait pas de panneau devant le chantier pour avertir le public de la nature du projet.»
Contacté, le propriétaire nous dit que ce n’était pas nécessaire, sa construction étant un bâtiment privé. Pourtant, quand nous l’avions contacté quelques semaines auparavant comme client potentiel, il nous disait bien qu’il recherchait des clients pour certains de ces appartements, bien que, avait-il ajouté, l’immeuble n’abriterait pour la plupart que les membres de sa famille. «Une aussi grande famille ?» se demande un habitant de l’endroit. Le propriétaire nous a promis de nous montrer le BLUP (permis de construction), mais il ne l’a pas fait.
Sollicité, le maire Hans Marguerite dit ne pas être au courant et qu’il reviendra vers nous plus tard. Ce qu’il n’a jamais fait, et en attendant, la construction est déjà presque achevée. L’architecture est elle aussi surprenante. Alors que le bâtiment va barrer la vue aux visiteurs de Trou-aux-Cerfs, il tourne le dos à cette même vue et fait face au Sud-Est, aux vents généraux et à la pluie.
«C’est ce genre de personnes égoïstes et qui ne savent pas apprécier la beauté d’un paysage qui sont en train d’enlaidir Maurice», ne peut s’empêcher de conclure Gassen, un promeneur régulier à Trou-aux-Cerfs.
Le projet d’une salle de fêtes sur le bord de Trou-aux-Cerfs abandonné
Sur le flanc sud du volcan éteint, face à l’immense gymnase James Burty David, un entrepreneur proche du pouvoir avait commencé à défricher un terrain pour la construction d’une… salle de fêtes. Devant la levée de boucliers des habitants de l’endroit, le propriétaire, un habitant de Grand-Bois, a abandonné le projet. Pour le moment. Le maire Hans Marguerite, toujours selon son habitude, nous avait déclaré n’être pas au courant de ce projet et il ne savait même pas que des matériaux de construction étaient stockés dangereusement au bord de la route. Un employé de la municipalité nous explique que c’est un stratagème «pour ne pas avoir à démolir une construction déjà achevée mais juste à imposer une petite amende».
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